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Tony Vairelles, une affaire de famille
C’est une sombre affaire dans laquelle l’ancien international français Tony Vairelles s’est fourré. Accusé de tentative de meurtre à la sortie d’une boîte de nuit, il pourrait passer un long moment en prison.
Essey-lès-Nancy, une petite banlieue nancéienne. Un coin paumé, pas plus de 8000 habitants et pas de quoi attirer les foules. Le week-end, pour décompresser de la vie trépidante que mènent les Ascéens, une boîte de nuit, le 4 As. L’entrée est glauque, lugubre, rien de très accueillant. C’est pourtant l’endroit que choisissent deux des frères de Tony Vairelles pour faire la fête. Une fête qui va tourner court…
Il est 3h du matin, tout le monde danse, drague, picole. Justement. Selon Denis Kotnik, chef de la sécurité départementale, un trop plein d’alcool va conduire les videurs de la boîte à expulser Giovan (20 ans) et Jimmy (30 ans), les deux plus jeunes de la fratrie Vairelles. Sous l’emprise de la boisson, la tension monte d’un cran et le désir de vengeance avec. Tony, appelé à la rescousse, arrive sur le parking de la discothèque accompagné du dernier frangin de la bande, Fabrice, 44 ans. S’en suit une violente altercation entre les frères et les trois videurs.
Giovan et Jimmy les auraient agressés. Le procureur de Nancy, Raymond Morey, raconte: « Les deux jeunes sont revenus avec une batte de base-ball et une chaîne métallique pour chiens. Les vigiles les ont bloqués à l’entrée, » et auraient riposté au gaz lacrymogène. Et puis, le pire. Cinq coups de feu, trois en direction des agents de sécurité. L’un serait gravement blessé entre la colonne vertébrale et le système nerveux (mais ses jours ne seraient pas en danger, ndlr). L’autre a été opéré ce matin de deux doigts et risque l’amputation alors que le dernier a « seulement » été touché à la cuisse.
Les auteurs des tirs ne sont cependant pas encore connus, sachant que les quatre frères continuent de nier les faits. Le père des gaillards, Guy Vairelles, a également été placé en garde à vue, avant d’être relâché dimanche dans la journée. Les armes pourraient lui appartenir. Après comparution devant le juge d’instruction cet après-midi, Tony, Fabrice, Giovan et Jimmy viennent d’être placés en examen pour tentative d’assassinat. Les deux plus jeunes, Jimmy et Giovan, ont eux essuyé une seconde mise en examen pour violence en réunion avec armes, ce qui laisse à penser qu’ils pourraient être les auteurs des coups de feu.
« Ah l’affaire Vairelles ? Justement j’en parlais avec mes collègues tout à l’heure. » Maitre Geiger, l’avocat de Jean Luc Delarue, estime que dans tous les cas, les risques encourus sont importants. Après visionnage des caméras de surveillance du parking, recueil des différents témoignages – dont ceux des victimes – et analyse des empreintes sur les armes, il apparaît que chaque membre de la fratrie risque entre « 7 ans de prison maximum plus 100 000 euros d’amende pour violence aggravée, et 30 ans d’emprisonnement maximum pour une tentative de meurtre« .
Dans la soirée, le parquet de Nancy a requis le maintien en détention des quatre frères. Une bien mauvaise nouvelle pour Tony Vairelles qui ne s’en sortira pas indemne. A 38 ans, l’ancien international (8 sélections, 1 but) formé à Nancy, double champion de France avec Lens et Lyon (98 et 2003), bénéficie toujours de la présomption d’innocence, mais cette virée en mode GTA devrait signifier au moins la fin d’une chose: la carrière de la plus belle nuque longue du foot français. Lui qui il y a une dizaine de jours encore effectuait un essai à Bleid Gaume. Un club de 3ème division belge.
Par Samuel Paillet