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Tom Pope, le cauchemar de John Stones

Par Andrea Chazy
4 minutes
Tom Pope, le cauchemar de John Stones

En juin 2019, Tom Pope, attaquant de Port Vale (D4 anglaise), taille John Stones sur Twitter après la défaite de l’Angleterre face aux Pays-Bas (3-1) en demi-finales de Ligue des nations. Sept mois plus tard, samedi dernier, Pope s’est retrouvé face à Stones lors d’un Manchester City-Port Vale. Et bien sûr, il a marqué. Retour sur une soirée folle pour un adepte de la punchline.

Cela aurait dû être un 3e tour de FA Cup comme les autres pour John Stones. L’international anglais, aligné d’entrée face à Port Vale, n’aurait jamais imaginé passer une soirée humiliante face à une équipe de quatrième division. Encore moins après une facile victoire 4-1 des Citizens à l’Etihad Stadium. Oui, mais voilà, un certain Tom Pope en avait décidé autrement. Un plan minutieusement élaboré depuis de nombreux mois, que le gaillard d’1,90m a décidé de mettre en action face au champion d’Angleterre ce samedi. Au grand dam de Stones, qui est aujourd’hui la cible de moqueries de ses propres coéquipiers de vestiaire. Cruelle destinée.

The Young Pope

Pour comprendre l’origine de cet imbroglio, il faut en savoir davantage sur ce Tom Pope. Un Anglais de 34 ans, né à Stoke-on-Trent, qui a passé la majeure partie de sa carrière à naviguer entre des clubs de troisième et quatrième division anglaise. Avec, comme fait notable, le titre de joueur de l’année de League Two en 2011-2012, grâce à une saison bouclée à 31 pions et 11 passes décisives en 46 matchs. Cette année-là, Tom Pope jouait déjà pour Port Vale (le club de la ville de Stoke-on-Trent). Une histoire d’amour qui l’a vu disputer, à ce jour, plus de 300 matchs pour le club chéri du chanteur Robbie Williams. En dehors du foot, Pope est un golfeur confirmé, au passé sulfureux. Le 8 février 2009, il est même condamné à 200 heures de travaux d’intérêt général après une bagarre du côté de la ville d’Hanley, non loin de Stoke.

Le temps passe et le 7 juin 2019, l’Angleterre est battue 3-1 par les Pays-Bas en demi-finales de la Ligue des nations. Une élimination mal vécue par Pope qui, depuis son canapé, ne manque pas de réagir à sa manière sur Twitter : « Je viens de terminer le résumé du match de l’Angleterre ! Je sais que je joue en League Two, qu’il joue pour l’équipe nationale, qu’il gagne 150 000 livres par semaine, qu’il est mille fois meilleur que moi, mais j’adorerais jouer contre John Stones chaque semaine ! J’en planterais 40 par saison ! » L’homme aux plus de 500 matchs en professionnel ne se doute pas à ce moment-là que sept mois plus tard, il croisera la route et le regard perçant de John Stones. À la veille de l’affrontement, d’ailleurs, le solide avant-centre des Valiants ne regrettait absolument pas ses propos dans une interview accordée au Guardian : « Si j’avais le choix de jouer contre John Stones ou Virgil van Dijk, mon choix se porterait sans hésiter sur John Stones. Il n’est physiquement pas le défenseur central le plus fort. C’est un défenseur qui joue plus au ballon. Ce n’est pas une critique ! Simplement, quand on est Andy Carroll ou Peter Crouch, on a le pouvoir de l’intimider et le brutaliser. »

Validé par Benjamin Mendy

Mine de rien, Tom Pope avait une petite pression au moment du coup d’envoi face à City. Mais dès la 35e minute, le bomber anglais du Staffordshire glace l’Emirates Stadium en égalisant d’un parfait coup de tête croisé. S’ensuit alors une course de soixante mètres, saupoudrée d’une joie infinie. À ce moment-là, Pope sait qu’il n’a pas seulement égalisé et maintenu de manière illusoire Port Vale dans la partie. Il a fait bien plus que cela : il s’est donné le pouvoir d’en remettre une couche sitôt le match terminé : « J’avais tout faux en disant que je pourrais en planter 40 en une saison… Ce serait sûrement plus 50 !(…)Le meilleur moment de ma journée n’a pas été ce but, mais bien Benjamin Mendy qui m’attend devant mon vestiaire pour faire un selfie avec moi et l’envoyer dans leur conversation de groupe ! » Un moment de gloire que n’a pas voulu partager Stones. « Après la rencontre, les joueurs de City m’ont poussé à aller parler avec lui. Mais il n’a pas voulu discuter. Je lui ai serré la main, mais il n’avait pas l’air très heureux » , confiait-il à Sky Sports. Tant pis pour Stones, tant mieux pour Pope.

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