- C1
- 8es
- PSG-Real Sociedad
Paris bien servi ?
Alors qu'il pouvait craindre le pire, le Paris Saint-Germain a hérité de la Real Sociedad pour son huitième de finale de Ligue des champions. Un tirage loin d'être facile, mais la main de John Terry aurait pu être plus lourde.
Voilà un tirage qui pourrait quelque peu apaiser les remords de Kylian Mbappé, frustré de voir son équipe calmer le jeu dans les ultimes minutes à Dortmund, priorisant la qualification à une hypothétique première place de poule. Deuxième pour la cinquième fois de l’ère QSI, Paris savait qu’il allait devoir se frotter à un gros poisson au mois de février. Pas de Bayern, pas de City, pas de Real Madrid – soit ses trois derniers bourreaux –, pas d’Arsenal de retour au premier plan : ce sera finalement la Real Sociedad, à la fois révélation européenne de l’automne et club le moins huppé du pot 1. Sur le papier, en tout cas.
Ça aurait pu être pire
Depuis son retour en Ligue des champions en 2012, le Paris Saint-Germain s’était souvent estimé peu verni au tirage au sort, tombant régulièrement sur les mastodontes du continent. Cette fois, les Rouge et Bleu ne pourront pas dire qu’ils sont tombés contre le plus gros morceau proposé. La Real Sociedad, que Luis Enrique et sa bande devront écarter pour renouer avec les quarts de finale de la compétition, c’est tout simplement un club qui ne s’est plus faufilé aussi loin en C1 depuis la saison 2003-2004, subissant à l’époque la loi de l’Olympique lyonnais de Florent Malouda et Juninho. Si certains argueront qu’un Barça en perdition cette saison aurait pu constituer un opposant plus abordable encore – et une nouvelle occasion pour le club de la capitale d’exorciser quelques démons du passé –, l’actuel sixième de Liga fait office du moins pire. Probablement l’équipe la moins renommée à croiser la route du club parisien à ce stade depuis Valence ou le Bayer Leverkusen, voilà dix ans. Surtout que, sans occulter la part de langue de bois dans le discours de Luis Enrique, son PSG devrait bel et bien continuer de monter en puissance d’ici l’échéance, quand l’expérience d’un tel rendez-vous penchera fortement côté parisien.
25 – Ce sera le 25e match du Paris SG en Ligue des Champions contre un adversaire espagnol, pour un bilan de 7 victoires, 7 nuls et 10 défaites. Danger. pic.twitter.com/32jVDZqmMj
— OptaJean (@OptaJean) December 18, 2023
Vigilance obligatoire
Indéniablement, les champions de France peuvent garder le sourire pendant les fêtes et s’imaginer capables de monter dans le grand huit européen pour la première fois depuis 2021. Pour autant, cette double confrontation face aux hommes d’Imanol Alguacil – contre qui Luis Enrique n’a jamais perdu en tant que joueur – sera loin d’être une formalité. Personne ne termine premier d’une poule contenant notamment l’Inter Milan, finaliste en titre, sans avoir quelques qualités, à commencer par une défense intraitable. Avec seulement deux buts concédés en six matchs, la Sociedad est la meilleure défense de la Ligue des champions, mais également l’équipe qui a concédé le moins de frappes cadrées dans la compétition. Une machine parfaitement huilée faite de nombreux joueurs qui évoluent ensemble depuis les catégories jeunes, face à laquelle Kylian Mbappé et ses amis devront s’attendre à un pressing de tous les instants.
C’est avec ces ingrédients que les Bleu et Blanc ont tenu en respect les Nerazzurri à deux reprises et fait la loi face à Salzburg et Benfica. Avec en bonus le talent de Take Kubo, Mikel Oyarzabal et Brais Méndez. « C’est sûrement le tirage le plus difficile à ce stade de la compétition, mais nous allons faire de notre mieux, a réagi Jokin Aperribay, le président du club basque, au micro de RMC Sports. C’est un club référence. […] Nous avons fait une bonne campagne de Ligue des champions. » Dans un tableau sans véritable choc – à l’exception peut-être de l’Inter-Atlético –, Paris va devoir sortir le grand jeu pour retrouver les joies de la scène européenne au mois d’avril. Mais attention, avec un tel tirage vient une obligation : se qualifier, sous peine de camouflet majeur. Il n’y aura pas l’excuse de tomber les armes à la main face à un cador du continent, cette fois.
Par Tom Binet