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Pourquoi le LOSC a bien fait de piocher Dortmund plutôt que Bruges
Après un parcours héroïque en phase de poules de Ligue des champions, Lille s’est hissé en huitièmes de finale. Le tirage au sort lui a attribué Dortmund plutôt que le Club Bruges. On vous explique pourquoi ça lui est favorable, en plus d’éviter la partie de tableau du PSG.

→ Parce que pour Genesio, plus c’est gros, plus ça passe
On l’a vu depuis septembre, Lille sait parfaitement gérer les grosses équipes. La pression n’est qu’un concept rayé du vocabulaire des Dogues. En toute impunité, ils sont venus à bout des titans madrilènes (Atlético et Real), alors pourquoi pas s’attaquer à l’autre finaliste de la dernière édition, Dortmund ? Avec son statut de coupeur de tête, Bruno Genesio ne serait pas contre ajouter un nouveau trophée de chasse au-dessus de sa cheminée, avec la belle coiffure de Niko Kovač, et valoriser encore un peu plus cette campagne européenne déjà magique. Et puis le Pep G Tour ne peut pas cracher sur l’opportunité de découvrir une des plus belles ambiances du continent !
→ Parce que le Club Bruges est un copycat
On a vu comment Bruges est capable de surprendre un favori, même si celui-ci n’est « que » l’Atalanta. Les vendeurs de chocolats ont certes terminé 24es de la phase de ligue (et donc derniers qualifiés pour les barrages), mais ils ont réussi à venir à bout sans trembler de Bergamasques qui ont perdu pied depuis le début de l’année : 2-1 à l’aller, 3-1 au retour. Surtout, cette équipe sans complexe, en pleine confiance et qui joue sur le manque de crédibilité qu’on peut lui attribuer lors des matchs à enjeu a finalement les mêmes armes que Lille ! Alors dans cet énième remake de David contre Goliath, mieux vaut ne pas être Goliath. Sachez-le : c’est lorsqu’ils sont attendus en cadors que les Dogues se montrent le plus friables, en attestent les défaites en championnat contre Saint-Étienne en début de saison, Le Havre il y a deux semaines, ou encore l’élimination face à Dunkerque en Coupe de France.
→ Parce que Dortmund est dans le mal
Demandez à n’importe quel habitué du Mur jaune : cette saison est déjà à oublier pour Dortmund. Et pour cause, elle est la pire depuis 2007. Entre un automne et un début d’hiver complètement ratés sous les ordres de Nuri Şahin, une 11e place de Bundesliga avec déjà 9 défaites au compteur : les Jaune et Noir s’en sont remis au coach Kovač, sans que ça ne change radicalement le tableau. S’ils se sont défaits du Sporting assez facilement en barrage (3-0 à l’aller au Portugal et 0-0 à domicile), le mois de février leur a réservé quelques défaites humiliantes : d’abord une contre Stuttgart à la maison (revers 2-1 et un carton rouge en fin de match), puis un fiasco à Bochum (2-0), où les hommes de la Ruhr se sont montrés incapables de marquer contre la lanterne rouge malgré 17 tentatives. Niveau dynamique, le choix est fait.
→ Parce que les caractéristiques du BvB leur vont comme un gant
Sans Mats Hummels, avec Can repositionné, Süle blessé, Schlotterbeck irrégulier et souvent averti, le BvB n’a pas les arrières assurés. Les statistiques parlent d’elles-mêmes : Dortmund a déjà encaissé 38 buts, soit un de plus que ceux marqués. Sur les 10 dernières années, il a encaissé en moyenne 43 buts par saison. Sauf qu’à l’heure actuelle, il lui reste encore 14 matchs à jouer… En parallèle, Dortmund est une équipe qui aime attaquer, qui joue avec un bloc relativement haut, impose un gros pressing, et qui prend des risques en laissant des espaces derrière. Ce déséquilibre est exactement ce dont raffole Lille. Avec des ailiers ultra-explosifs, comme Edon Zhegrova (prochainement de retour de blessure), Osame Sahraoui qui monte en puissance ou l’inusable et polyvalent Mitchel Bakker, les Nordistes ont de quoi faire mumuse avec Ryerson, qui a du mal à garder son calme et a déjà écopé d’une dizaine de cartons cette année. Avec un Jonathan David des grands soirs, les penaltys seront transformés et les ballons hasardeux poussés au fond des filets. Le plan est écrit.
→ Parce que Serhou Guirassy, même pas peur
Sehrou Guirassy a beau être le meilleur buteur de cette édition de Ligue des champions avec 10 buts déjà, il ne faut pas oublier que le Malien a déjà posé ses valises dans la capitale des Flandres. Entre juillet et novembre 2015, sous les ordres d’Hervé Renard, le bomber a inscrit la bagatelle d’un but en neuf rencontres. Bon, rien de bien affolant. En revanche, petite méfiance : quand il a été amené à affronter les Dogues, quand même deux buts en trois matchs, dont un super header dans le temps additionnel de la saison 2021-2022 à Pierre-Mauroy. Pour se rassurer, il faut savoir que celui qui le dirigeait à cette époque au Stade rennais n’était autre que Bruno Genesio. Qui encore et toujours aura les clés.
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