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  • Ligue Europa – 1/2 finale retour – Fiorentina/FC Séville

Timothée Kolodziejczak : « Une ville parfaite pour le football »

Propos recueillis par Robin Delorme, à Madrid
Timothée Kolodziejczak : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Une ville parfaite pour le football<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Abonné au banc de touche en début de saison, « Kolo » jouit actuellement d'un statut de titulaire presque inamovible. Avant un retour face à la Fiorentina qu'il aborde avec un matelas confortable, l'ancien Niçois raconte sa mue et son plaisir d'évoluer avec le FC Séville.

On t’avait laissé en novembre. Tu disais savoir commander des tapas. Qu’en est-il désormais ?

Maintenant, je comprends presque tout. Pour parler, j’ai encore des efforts à faire, mais ça ne pose plus aucun problème sur le terrain. Les mots sont toujours les mêmes pour se replacer, faire la passe… Et puis c’est devenu naturel de parler espagnol sur le terrain.

Plus sérieusement, tu connais actuellement beaucoup plus de temps de jeu qu’à l’automne dernier.

Sur la première partie de saison, j’avais dû faire six matchs. Si je joue jeudi, j’en serai à trente. Tu fais le calcul et tu vois que j’ai beaucoup plus joué à partir de la trêve. Plus que ce temps de jeu, je retiens que j’ai pu montrer que j’avais ma place dans cette équipe. Je pense avoir progressé à tous les niveaux et avoir beaucoup plus confiance en moi.

Il y a eu la blessure de ton coéquipier Parejo, mais pas que…

Depuis le début de saison, la hiérarchie a évolué. Normalement, Nico (Parejo, ndlr) et Dani (Carriço, ndlr) étaient devant moi. Au début, je les remplaçais quand ils avaient un coup de moins bien, étaient fatigués… Aujourd’hui, il me fait jouer sans penser aux autres. Même quand j’ai eu quelques petits pépins physiques, j’étais titulaire. Le coach m’a fait confiance depuis le début. Quand je suis arrivé, il a fallu une période d’adaptation, mais lui ne m’a jamais lâché. La confiance que j’ai pu perdre en début de saison, il l’a toujours eu.

Sur quel point sens-tu avoir progressé ?

Sur presque tout. Techniquement, je suis plus sûr. Physiquement, j’ai moins peur d’aller au contact et j’aime aller au duel. Avant, ce n’était pas trop mon truc, le duel. Mais j’apprends à aimer cela de plus en plus. Quand je me faisais passer en un contre un à Nice, je n’en faisais pas un drame. Maintenant, ça me met hors de moi. C’est une question de mentalité plus que de physique. Pareil, j’ai gagné en régularité et en concentration. Quand tu joues latéral gauche, tu as un peu plus le droit à l’erreur. Au poste de central, une erreur et ça fait but. Donc j’ai appris à ne plus avoir de sautes d’humeur. Il me reste encore beaucoup de paliers à franchir, mais je suis sur la bonne voie.

Tu préfères jouer au poste de latéral ou de central désormais ?

Ce sont deux postes que j’affectionne. Durant ma formation, j’ai déjà joué au poste de central, donc ce n’est pas non plus une découverte. À Nice, j’évoluais plus à gauche, mais de temps en temps, monsieur Puel me plaçait dans l’axe. Quand j’ai été recruté cet été, le coach m’avait expliqué que c’était pour évoluer dans l’axe. À gauche, on a du level avec Fernando (Navarro, ndlr) et Benoît (Trémoulinas, ndlr). Depuis le début de saison, je suis dans l’axe et j’aime de plus en plus ce poste. Mes partenaires m’aident beaucoup à progresser, on a une concurrence très saine.

Tu n’aurais pas pu connaître cette progression en France ?

À Nice, ça aurait été compliqué. J’avais l’impression d’avoir fait le tour de la question en France. Je n’avais pas de concurrence et le club n’avait pas trop l’ambition de jouer le haut du tableau. Inconsciemment, tu deviens moins compétiteur. La pression est plus négative, car il faut que tu sauves ta peau en Ligue 1. À Séville, on a un groupe de 24 où tous les joueurs peuvent être titulaires. Tu n’as pas le droit de te relâcher, et surtout pas aux entraînements.

Tu joues axe gauche. Ça aide pendant les matchs d’avoir Benoît à tes côtés ?

Forcément, surtout que je m’entends super bien avec Benoît en dehors du terrain. Mais même quand Fernando est aligné, ça se passe bien. En plus, il parle français depuis le passage d’Escudé. Il se rappelle pas mal de mots. Au début, quand j’étais aligné à côté de lui, il me parlait en français et ça m’aidait pas mal. Et encore maintenant, ça lui arrive de me dire « Timo, à gauche » , « à droite » , « ça vient » . Et moi, je lui réponds en espagnol. Ça donne un mélange des langues assez sympa sur le terrain (rires).

Et Grzegorz est devant toi. C’est la pièce maîtresse de votre milieu de terrain ?

Il fait une saison énorme. Tous ses matchs sont fous. Il est indispensable au bon fonctionnement de l’équipe. Ce qui m’étonne le plus, c’est sa vitesse de récupération. Il a joué presque tous les matchs de la saison, mais ne semble jamais fatigué. C’est l’un des rares indéboulonnables. J’avais peur que, sur la fin de saison, il baisse un peu le pied, mais j’ai l’impression qu’il est encore plus en forme qu’au début !

Justement, cette forte concentration de joueurs francophones influencent un peu le style de jeu de l’équipe ?

Je ne pense pas trop. D’une, parce que des équipes comme Séville, il n’y en a pas en France. Au contraire, c’est plutôt nous, les joueurs français, qui nous adaptons au jeu espagnol. Tant mieux, ça ne marche pas trop mal. Et avec tous les joueurs de qualité que l’on a, tout devient plus facile : les passes, les contrôles, les combinaisons, les déplacements…

Arriver à l’étranger avec autant de compatriotes, ça aide dans l’intégration ?

C’est vrai que quand tu débarques, c’est super agréable de retrouver des gens qui parlent la même langue, ça te permet de ne pas être complètement perdu. Mais, comme Kevin (Gameiro, ndlr) me le disait, n’avoir que des joueurs espagnols autour de toi, ça te permet et t’oblige à apprendre la langue plus rapidement. Il m’avait prévenu qu’il faisait chaud à Séville, mais là, ça commence vraiment à taper très très fort… Et encore, on n’est qu’en mai. J’imagine pas les températures en juin et en juillet… Et il n’y a pas de vent, c’est une vraie fournaise.

Vous avez une relation très proche entre vous ?

Pour comparer avec Nice, j’étais très proche de Lloyd Palun et de Mathieu Bodmer. Je m’entendais bien avec tout le monde, mais eux étaient mes deux vrais amis. Ici, je me retrouve super souvent avec Benoît et Kevin. Presque tous les soirs, on est soit chez l’un soit chez l’autre. Grzegorz, on se voit un peu moins, mais il est toujours avec nous quand on se fait des restaurants. Lui, son dada, c’est la récupération. On insiste rarement là-dessus, mais quand tu joues avec une vraie bande de potes, ce n’est pas la même chose sur le terrain. Quand un de nous ne joue pas trop, on l’encourage tous, on le pousse à ne pas baisser le bras. Par exemple, quand je n’avais pas beaucoup de temps de jeu au début, ça m’a aidé de les avoir tous les jours derrière moi.

Le stade du Sánchez-Pizjuán est aussi très chaud. Lors du match aller face à la Fiorentina, tu as connu la plus belle ambiance de ta carrière ?

Oui, sans doute. Attention, en France, il y a de bonnes ambiances, comme à Nice. Mais généralement, il n’y a qu’une seule tribune qui met le feu. À Séville, c’est tout le stade qui pousse, les quatre tribunes qui chantent. Ici, il y a une vraie âme, quelque chose de particulier que je n’ai jamais connu en France. L’hymne du club a cappella, je ne pensais jamais connaître ça dans un stade. Avec le Calderón et Vallecas, c’est sans doute la plus belle ambiance de Liga. Et nos supporters ne sont pas présents qu’au stade. Par exemple, avant la demie aller, ils étaient tous autour de l’hôtel où on était rassemblés. C’est une ville parfaite pour jouer au football.

On t’a vu haranguer les supporters contre la Fio. C’était ton moment de kif ?

Si je me souviens bien, c’était après le deuxième ou le troisième but. Il fallait qu’ils continuent à nous pousser pour qu’on continue à aggraver le score. Avoir un public comme ça, ça te transcende sur le terrain. Ils font partie intégrante du club. Forcément, quand tu gagnes, c’est plus facile. Mais même lorsqu’on ne gagne pas, ils sont toujours là.

Comment allez-vous aborder ce retour avec ces trois buts d’avance ?

On a réussi à avoir un bon matelas. Mais ça ne suffit pas, surtout pour une demi-finale européenne. Il faudra être méfiant, surtout lors des quinze, vingt premières minutes durant lesquelles ils risquent de pousser très très fort. À nous d’être solides et d’attendre les moments opportuns pour jouer en contre. Si on arrive à marquer un but, je pense qu’on ne sera pas loin de la qualification pour la finale. L’équipe est en tout point prête. Il y a pas mal de joueurs qui étaient déjà là l’an dernier, qui ont l’expérience nécessaire pour ces matchs. L’an dernier, ils gagnent 2-0 à la maison, mais encaissent un 3-0 à Valence. Heureusement, Stéphane arrive à marquer dans le temps additionnel… C’est une bonne leçon à retenir.

Avec votre nul face au Celta, la Ligue des champions semble compliquée à décrocher en Liga. Il faut absolument la gagner, cette Ligue Europa ?

On a déjà un gros match jeudi, après on prendra le temps de parler de la finale et d’une éventuelle qualification en Ligue des champions. Mais ça reste l’objectif, et il semble plus compliqué à réaliser en Liga qu’en Ligue Europa…
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Propos recueillis par Robin Delorme, à Madrid

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