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Tiens, revoilà Ghezzal !
Rachid Ghezzal a vécu un été particulièrement agité. Étincelant lors de la deuxième partie de saison l’année dernière, il s’est attiré les foudres de son président en refusant de prolonger son contrat à l’OL à l’intersaison. Mais au moment de retrouver la Ligue des champions, c’est tout un club qui mise sur lui pour oublier les forfaits de Lacazette et Fekir.
Il s’est révélé aux yeux du grand public lyonnais dans la froideur d’un après-midi de janvier. Alors que l’ESTAC pensait gâcher la fête lors de l’inauguration du Parc OL, le nouvel écrin de l’écurie rhodanienne, Rachid Ghezzal a réveillé les siens d’une superbe frappe du gauche, venue nettoyer la lucarne de Paul Bernardoni pour redonner l’avantage aux siens dans ce match inaugural. Un but libérateur pour des Lyonnais en plein doute, après une série de cinq défaites en six matchs de championnat. Six rencontres suivies depuis le banc de touche par l’ailier algérien, jamais véritablement entré dans les plans d’Hubert Fournier et de son 4-4-2 losange. Frustré par son manque de temps de jeu, le gaucher de vingt-quatre ans songeait même à quitter son club formateur quelques jours avant l’ouverture du mercato hivernal. Angers s’était montré très intéressé à l’idée d’accueillir l’international algérien, mais la décision de remplacer Hubert Fournier par Bruno Génésio sur le banc lyonnais est venue chambouler le destin de « Rachon » entre Rhône et Saône. « Rachid est un joueur important. Je pense qu’il va rester avec nous jusqu’à la fin de la saison » , confie le nouvel entraîneur lyonnais, en conférence de presse dès sa prise de fonctions. Génésio, qui l’a dirigé dans les équipes de jeunes à l’OL, connaît parfaitement le potentiel de son ailier. Alors, quand il décide de remplacer le 4-4-2 losange cher à son prédécesseur par un système en 4-3-3, il laisse à Ghezzal le soin d’animer l’aile gauche de l’attaque lyonnaise. Un choix payant puisque l’Algérien permet aux Gones de retrouver de l’allant lors de la deuxième partie de saison, en inscrivant notamment sept buts et en délivrant cinq passes décisives.
Aulas : « Rachid, maintenant, arrête tes conneries et signe à Lyon ! »
Après avoir porté l’OL sur ses frêles épaules pendant cinq mois, permettant notamment aux Rhodaniens de se qualifier directement pour la Ligue des champions, Ghezzal reste flou quant à son avenir. Jean-Michel Aulas affirme vouloir prolonger son bail, qui arrive à échéance en juin 2017, mais le natif de Décines snobe les propositions du président lyonnais, jugées insuffisantes par son entourage. Si l’OL s’est refusé à divulguer le montant de son offre dans la presse, les dirigeants rhodaniens auraient proposé près de 200 000 euros par mois au joueur pour le convaincre de poursuivre son aventure dans la capitale des Gaules, lui permettant ainsi de multiplier son salaire par dix. Une offre refusée par les conseillers de Ghezzal, qui souhaitaient voir leur poulain percevoir, lui aussi, les 300 000 euros mensuels d’un certain Nabil Fekir.
Vexé par ces exigences salariales, JMA décide alors à la mi-juillet de mettre un terme aux négociations en plaçant « Rachon » sur la liste des transferts. Le président lyonnais annonce même le départ « imminent » du joueur en réponse à des supporters sur Twitter. En attendant que son cas se décante, Ghezzal est envoyé avec l’équipe réserve en CFA pendant que l’OL prépare sa saison en amical contre le Benfica. Il réintègre l’effectif professionnel début août, mais manque le Trophée des champions contre le Paris Saint-Germain (4-1) en raison d’une douleur aux adducteurs. Et alors que la situation semble s’enliser, à la surprise générale, Jean-Michel Aulas laisse la porte ouverte à de nouvelles négociations dans une interview donnée à L’Équipe : « Pour Rachid, je reste persuadé que tout est possible. Notre plus grande volonté, c’est qu’il comprenne que son intérêt est ici. La communauté algérienne attend que Rachid signe et Rachid va signer ! Il faut lui dire : « Rachid, maintenant, arrête tes conneries et signe à Lyon ! » »
Everton snobé, les absences de Lacazette et Fekir
Alors que l’OL s’apprête à retrouver la Ligue 1, au stade Marcel-Picot à Nancy, Rachid Ghezzal est encore absent du groupe professionnel. Le joueur étudie attentivement les propositions de West Ham et Everton qui souhaitent lui faire découvrir la Premier League. Si l’offre des Londoniens (8 millions d’euros) est jugée insuffisante par les Gones, les médias lyonnais évoquent un accord entre l’OL et les Toffees concernant le transfert du joueur de vingt-quatre ans. Mais un énième rebondissement va intervenir dans ce feuilleton Ghezzal. Interrogé sur les ondes de RMC à la mi-août, Jean-Michel Aulas indique que l’ailier a finalement décliné la proposition des locataires de Goodison Park : « On est dans le cas d’un jeune joueur, brillant, gentil, intelligent, qui a réussi une demi-saison l’année dernière formidable, et qui, devant une proposition très élevée d’Everton, a refusé alors que cela lui aurait permis de multiplier par vingt sa rémunération de l’année dernière. »
Si bien que le premier septembre à minuit, alors que le marché des transferts ferme ses portes, Rachid Ghezzal est toujours sous contrat avec l’Olympique lyonnais. Une fin de mercato vivement critiquée par certains supporters des Gones, qui attendaient la signature d’un attaquant pour jouer les doublures d’Alexandre Lacazette. Si JMA a toujours nié avoir approché Mario Balotelli, les dirigeants lyonnais n’auront pas réussi à attirer le Romain Juan Iturbe ou le prometteur attaquant de la Berrichonne Jean-Philippe Mateta. Et suite à la blessure de leur meilleur buteur, survenue samedi dernier contre Bordeaux (1-3), combinée aux absences de Fekir et Valbuena, les Gones se retrouvent sans véritable leader d’attaque, à l’exception de Rachid Ghezzal. L’international algérien aura donc la lourde tâche de guider ses jeunes partenaires que sont Cornet (dix-neuf ans), Kalulu (vingt ans) et Perrin (vingt ans) sur le front de l’attaque lyonnaise lors des chocs contre le Dinamo Zagreb en Ligue des champions, contre l’OM au Vélodrome dimanche prochain, et lors du premier derby de l’histoire au Parc OL début octobre. Premières pierres de ce défi posées en assumant sa contre-performance en zone mixte pour son premier match de la saison contre les Girondins, avant de se confier sur sa volonté de prolonger son aventure entre Rhône et Saône : « Moi, je l’ai toujours dit, mon souhait est de continuer à l’Olympique lyonnais. On s’est rapprochés avec le club, c’est une bonne chose. Si un accord peut-être trouvé dans les jours ou semaines qui viennent ? Oui, bien sûr. » Voilà de quoi rassurer les supporters de l’OL – qui lui ont réservé un accueil chaleureux samedi après-midi –, alors que leur club traverse actuellement sa première zone de turbulences.
Par Maxime Feuillet