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Tiens, que devient Daniel Agger ?
Un temps courtisé par les meilleures formations continentales, Daniel Agger, poussé vers la sortie à Liverpool par Rodgers et l'arrivée de Dejan Lovren (oui, c'est possible), choisit finalement de revenir au pays à l'été 2014. Un choix logique lorsque l'on connaît la mentalité du bonhomme. Un an après, il est temps de faire l'état des lieux et de prendre quelques nouvelles du « Dagger ».
La nouvelle était presque passée inaperçue l’été dernier, tant le marché des Reds oscillait entre les achats hors de prix et le départ de Luis Suárez. Sans faire de bruit, Daniel Agger délaissait les bords de la Mersey pour retourner au bled, chez lui, à Brøndby. À 29 ans, le Danois faisait de la sorte une croix sur le très haut niveau pour prêter main forte à son club formateur, et ce, malgré un contrat qui courrait jusqu’en 2016, ainsi que l’intérêt prononcé de bon nombre d’écuries européennes, notamment du Barça. Un départ précipité par Brendan Rodgers, qui ne comptait plus sur lui à Liverpool. « Brendan et moi n’étions pas sur la même longueur d’ondes. Je dis les choses comme elles sont et j’attends des gens qu’ils fassent la même chose. Peut-être que parfois, c’est une erreur. » Toujours est-il que la venue du défenseur prodige coïncide bizarrement avec le retour de Brøndby sur le podium national.
Un retour au pays avec Elmander et Kahlenberg
Bien qu’effectué dans un anonymat presque total et pour une bouchée de pain – 4 millions d’euros, environ -, ce départ ne fut pas aisé pour autant. « C’est extrêmement difficile de partir d’ici, car Liverpool a été un élément très important de ma vie et de celle de ma famille pendant de nombreuses années. » De fait, à Anfield, Agger aura tout connu. Des joies, énormément de blessures, des chagrins, mais de tout temps un amour inconditionnel de la part des Scousers. Il faut dire que le Danois a tout fait pour. Véritable emblème du club, Agger représentait à la perfection les valeurs propres de la ville et de ses habitants. À tel point que ce mordu de tatouage n’hésite pas à graver « YNWA » sur ses doigts, en référence au You’ll Never Walk Alone, l’hymne et philosophie officielle du Liverpool FC. Malheureusement, le physique bancal du Viking a raison de son séjour anglais. « J’ai commencé à ressentir les effets de jouer régulièrement dans un championnat aussi exigeant physiquement que la Premier League, et je ne voulais pas rester sans être sûr de pouvoir relever ce défi semaine après semaine » , clarifie-t-il dans la foulée de l’officialisation de son transfert.
Le club de ses débuts saute sur l’occasion pour rapatrier le « Dagger » . D’autant que le défenseur n’a pas oublié son amour de jeunesse, malgré huit années passées outre-Manche. « L’opportunité se présentait de rentrer à la maison, et à ce stade de ma carrière, ça me paraissait être la bonne décision. » Daniel quitte donc le championnat de l’entertainment pour rejoindre une formation luttant afin de reconquérir le trône national qui lui échappe depuis 2005. En outre, le Danois y retrouve deux autres anciennes gloires nordiques passées par l’Hexagone : Johan Elmander et Thomas Kahlenberg. Même sur ses terres natales, ses pépins physiques ne le laissent pourtant pas tranquille. Plombé une énième fois par des blessures à répétition, Agger n’aura disputé qu’une petite vingtaine de rencontres sous la liquette de Brøndby. Pas suffisant néanmoins pour destituer le capitaine indiscutable de la sélection danoise.
Looking for Paris
En effet, à défaut d’impressionner avec son équipe, Daniel Agger ne déçoit que très rarement sur la scène internationale, maillot rouge et blanc sur le dos. Si Christian Eriksen représente le futur du pays, force est de constater que l’ancien joueur de Liverpool demeure la clef de voûte du groupe de Morten Olsen, le sélectionneur danois, en poste depuis 2000 (!) et qui a d’ores et déjà annoncé son départ après l’Euro 2016. Pour le moment, les Nordiques n’y sont pas encore, même si, en tant que dauphins du Portugal, ils devraient vraisemblablement être du voyage en France. Pour sa dernière apparition sur les terrains, Agger a d’ailleurs mené les siens, brassard au biceps, vers un important succès face à la Serbie (2-0) début juin, et ce, malgré un penalty manqué.
Une saison après son départ d’Angleterre, le « Dagger » semble avoir réussi son pari, à savoir disposer d’un temps de jeu acceptable pour garder son statut en équipe nationale, faute de disputer des joutes pleines d’intensité chaque week-end. De toute façon, à bientôt 31 printemps, le physique du gaucher ne lui aurait pas permis une telle véhémence athlétique. Et c’est bien dommage, car en pleine forme, Agger reste l’un des défenseurs les plus propres, techniques et efficaces qui puissent fouler les gazons européens. Espérons que ses jambes de cristal nous permettent d’en profiter encore quelques années durant.
Par Eddy Serres
Propos de Daniel Agger issus du site officiel du Liverpool FC