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Tibet or not Tibet ?

Photos réalisées par Vincent Berthe / Texte: Vince
Tibet or not Tibet ?

La dernière fois que le Tibet a eu l’honneur des gazettes sportives, c’était à l’occasion des JO de Pékin, avec Robert Ménard en première ligne. Triste. Dans son numéro de novembre, So Foot propose donc huit pages de reportage à Mundgod, dans un camp de réfugiés du sud de l’Inde où se tenait le XVIIe Gyalyum Chenmo Memorial Goldcup Football Tournament.

L’invitation à couvrir cet événement nous avait été faite par Michael Nybrandt, un type qui a de la suite dans les idées. En 1997, ce jeune Danois rêve en effet lors d’une nuit de camping au Tibet qu’il est le coach de l’équipe nationale pendant la coupe du monde. En 2001, il réussit malgré les pressions du gouvernement chinois à organiser un match historique à Copenhague contre le Groenland. Les statuts de la Tibetan Sports Association sont déposés l’année suivante et l’une de ses premières missions est de relancer ce tournoi moribond. Créé en 1981, il n’avait été organisé qu’à deux reprises depuis 1989…

Pour les organisateurs, ce rendez-vous annuel est l’occasion de détecter les meilleurs talents de la communauté tibétaine réfugiée en Inde, mais aussi au Bhoutan ou au Népal. Car si le Tibet n’est pas reconnu par la FIFA et si se frotter à des adversaires de prestige est difficilement compatible avec la Real-politique de rigueur dés qu’il s’agit de ne pas froisser les Chinois, les Tibétains ne veulent pas lâcher l’affaire. Leur objectif est d’envoyer une équipe à la VIVA World Cup, la coupe du monde des peuples sans pays, qui devrait se tenir l’an prochain au Kurdistan.

Retour donc en images sur le plus grand événement sportif tibétain. Parce que c’est bien connu : le papier seul ne suffit pas.

1. Kelsang Dhundup, secrétaire exécutif de la Tibetan Sports Association, pose avec le maillot de l’équipe nationale, fraîchement envoyé de Hollande par le nouveau sponsor.

2. La mousson tardive a rendu impraticable la pelouse initialement prévue au grand dam des joueurs allergiques à la poussière et fragiles des articulations.

3. Les chutes sont souvent saignantes. A droite, Phuntsok Nangyal, le physiothérapiste de l’équipe nationale, parfaitement à l’aise dans ce remake de M.A.S.H.

4. Tous les participants se retrouvent le soir pour le dîner dans l’une des dépendances de la Drepung Gomang School. On fait la queue patiemment avant de tourner autour du buffet aux mets aussi variés que succulents.

5. Les deux internationaux tibétains du Tibetan Dickey Larsoe FC de Bylakuppe posent dans les cuisines. Chaque soir, le repas était financé par un mécène différent, lequel était chaleureusement applaudi et remercié par une Kata, une écharpe blanche.

6. Les salles de classe servent de dortoir aux équipes mais la cour, elle, est toujours squattée par les moines qui profitent à fond des vacances pour taquiner le cuir.

7. L’ambiance est bucolique, le public varié et concentré. Au premier plan, à droite, un recruteur se cache derrière ses lunettes noires…

8. Les Tibétains de Goa, l’ancienne colonie portugaise, portent les couleurs du Celtics. Sur la photo derrière, Gyalyum Chenmo, la mère du Dalai-Lama, qui a donné son nom au tournoi.

9. Après le derby de Bylakuppe en quart, remporté aux tirs aux buts par Gulladhalla FC contre le TDL FC, les adversaires se congratulent. Car ici, c’est toujours le fair-play qui gagne.

10. Le tournoi a lieu pendant les vacances des moines, qui représentent presque 60% de la population de Mundgod, mais quelques étudiants et même des femmes jouent des coudes dans les travées…

11. Ce n’est pas un collectif de hip-hop, juste des joueurs du Doeguling FC, l’une des deux équipes de Mundgod engagées dans le tournoi, qui posent quelques heures avant de perdre leur demi-finale.

12. La plupart des spectateurs marchent, mais on peut aussi en croiser à trois sur une moto, voire à trente dans une bagnole….

13. Clic-clac c’est dans la boîte! Le Gulladhalla FC de Bylakuppe vient de remporter le tournoi après avoir disposé du tenant du titre, le Dhondupling FC de Clement Town.

14. Il a la coupe de Neymar mais Michael Ballack est son joueur préféré. Tenzin Kunchok n’est pas pour rien dans la victoire finale du Gulladhalla FC : il aura joué à tous les postes, sauf gardien de but!

La Coupe du monde des clubs, la mascarade dont (presque) personne ne veut

Photos réalisées par Vincent Berthe / Texte: Vince

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