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Thorgan Hazard : « La première fois que je me suis retrouvé en sélection avec Eden, c’était spécial »
Il a, pendant longtemps, évolué dans l’ombre de son grand frère. Mais depuis plusieurs saisons, Thorgan Hazard s’est fait un prénom, à Gladbach, à Dortmund et en équipe nationale. Le meneur de jeu des Diables rouges avait accordé un entretien exclusif à So Foot Club en 2019...
Tu as deux ans de moins qu’Eden. Est-ce que les comparaisons avec ton frère ont, quelque part, freiné ta progression ? Sincèrement, non. J’ai toujours été super fier d’être son petit frère, il n’y avait pas de jalousie, c’était vraiment juste de la fierté. J’aurais pu me dire que je suis le frère d’une superstar, que je peux me reposer sur mes lauriers, ne rien faire, que mon avenir est tranquille. Mais au contraire : être le frère d’Eden, j’en ai profité.
C’est-à-dire ?Déjà, pour apprendre au quotidien avec lui. L’avoir en tant que modèle, cela m’a beaucoup aidé, beaucoup appris. Grâce à lui, j’ai attrapé le goût de l’effort. Le fait de devoir lui prendre le ballon dans le jardin quand on était petits… Le fait de le voir courir plus vite que moi, je devais peut-être compenser en courant plus longtemps que lui. Aujourd’hui, je suis plus endurant que lui par exemple. C’est de cette manière que ça m’a formé. L’affronter m’a fait devenir le joueur que je suis aujourd’hui, c’est sûr.
Cela t’a aussi ouvert des portes.Oui, j’en suis bien conscient. Comme pouvoir signer à Chelsea quand j’avais 19 ans, par exemple…
Parle-nous de ce transfert. Tu n’avais disputé que 14 matchs chez les pros, à Lens, au moment où tu signes là-bas.Oui. À l’époque où j’étais à Lens, la période n’était pas très bonne. L’équipe galérait un peu, le club aussi, donc ils donnaient la chance aux jeunes, comme Varane, qui l’a saisie directement. Moi, j’ai dû attendre un peu plus. Aurier, Kondogbia, c’était un peu plus difficile pour eux aussi, même si c’était plus facile que moi. Mais je me souviens que même Serge (Aurier) ne jouait pas tout le temps non plus, c’était Yohan Demont qui jouait. Kondogbia jouait, mais ce n’était pas le Kondogbia d’aujourd’hui. Le contexte était assez difficile, la position du club n’était pas stable, on s’est battus pour ne pas descendre en National. Je regrette de ne pas avoir pu exploser là-bas, j’aurais voulu faire mieux dans mon club formateur. Mais quand j’ai eu l’occasion de partir à Chelsea, bien sûr avec l’aide d’Eden, je n’ai pas hésité.
Avec quelles ambitions signes-tu là-bas ?J’ai signé là-bas en sachant très bien que j’allais être prêté directement. Mon objectif n’était pas de m’imposer dans cette équipe avec toutes ces stars. Il y avait un plan, qui était d’être prêté et de jouer, surtout. D’avoir un club et un coach qui me feraient confiance. Et j’ai trouvé le bon club au bon moment avec Zulte Waregem. On a fait deux superbes saisons, on a fini deuxièmes la première année, quatrièmes la deuxième, on a failli être champions, on a joué la finale de la Coupe de Belgique… Bref, c’était une super aventure.
La saison où vous terminez deuxièmes, vous perdez le titre au dernier match contre Anderlecht.On est partis là-bas avec un point de retard. Si on les bat, on est champions. On ouvre le score, on mène 1-0 là-bas, c’était la folie, tout le monde se voyait déjà champion. Mais cinq minutes plus tard, on prend un coup franc bête, balle déviée, et voilà le rêve qui s’envole. Ça nous aurait fait plaisir de gagner, mais c’est un peu le même délire qu’on a eu pour la Coupe du monde 2018 avec la Belgique. On n’a pas gagné, mais c’est comme si on avait gagné parce que, quand on est rentrés à Waregem, c’était la fête, un truc de fou.
Puisque tu en parles… Cette Coupe du monde en Russie, cette demi-finale perdue contre la France…Sur le moment, même après le match, on était tous déçus d’avoir perdu, parce que tout le monde voyait qu’il y avait la place pour aller au bout. Après, ça s’est joué sur un corner, une tête, des détails, pour moi on n’avait rien à se reprocher. Certains sont bons perdants, et pour d’autres c’est plus difficile à accepter, comme Thibaut Courtois. (Rires.) Mais bon, c’était une réaction à chaud, ça se comprend…
D’un point de vue personnel, que gardes-tu de cette Coupe du monde ?C’était ma première Coupe du monde, donc c’est forcément un bon souvenir. J’avais raté 2014, je n’avais pas été pris à l’Euro 2016… Certes, je n’ai joué que quelques minutes, mais je suis très content d’avoir pu commencer un match face à une grande nation comme l’Angleterre. On a gagné ce match-là, donc tout le monde était content. Et puis, participer au meilleur résultat de l’histoire de la Belgique en Coupe du monde, troisième, c’est un sentiment de fierté.
Être en équipe nationale avec ton frère, ça aussi, ça doit être une sacrée fierté.La première fois que je me suis retrouvé en équipe nationale avec lui, c’était un peu spécial. Mais après, tu fais comme si c’était un autre joueur, même si sur les dernières sélections, on a pu voir que je lui faisais beaucoup la passe. (Rires.) Pour moi, c’est normal, quand tu as un joueur comme ça dans ton équipe, tu lui donnes le ballon, et tu regardes ce qui se passe, tu profites.
Avec une fratrie de footballeurs, un père ancien footeux, une mère fan de foot… Ça doit beaucoup parler de ballon aux dîners de famille !Ça parle beaucoup de foot oui, ça débriefe les matchs qu’on joue le week-end. Si tu viens manger le lundi à la maison, ça va parler des matchs des quatre fils. Après, ça va parler des matchs des cousins, puis du match de l’équipe de notre père dans le club où il s’investit. Y a toujours du foot. (Rires.) Si ce n’est pas à la télé, ma maman ou mon papa vont voir des matchs, il y a toujours quelqu’un à aller voir dans ma famille. Et ensuite ça parle des enfants, des petits-enfants, normal quoi.
Allez, dis-nous, c’est quoi la meilleure blague que tu as entendue sur ton nom ?Ce sont toujours les mêmes : « T’es pas là par hasard » ou « C’est le fruit du hasard ». (Rires.)
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