- C1
- Finale
- City-Chelsea (0-1)
Thomas Tuchel, le sourire retrouvé
Finaliste malheureux avec le Paris Saint-Germain la saison dernière, Thomas Tuchel est cette fois-ci du bon côté, puisque son Chelsea, où figure Thiago Silva, s'est imposé face à Manchester City en finale de la Ligue des champions (1-0). Et l'entraîneur allemand est pour beaucoup dans ce succès.
313 kilomètres séparent l’Estádio da Luz de Lisbonne et l’Estádio do Dragão de Porto. Pourtant, l’état dans lequel Thomas Tuchel et Thiago Silva se trouvent après la victoire de leur Chelsea en finale de Ligue des champions contre Manchester City est à des années-lumière de leurs visages fermés de l’été dernier après la défaite contre le Bayern avec le PSG. Logique, puisque cette fois-ci, la victoire est au bout pour les deux hommes. Et s’il était coincé, assis sur sa glacière lors du Final 8 à Lisbonne en raison d’une entorse à la cheville, l’entraîneur allemand a pu, à Porto, rester debout sur ses deux jambes. Et il en a donc profité pour faire les 100 pas et pour haranguer les supporters de Chelsea présents au Portugal, qui ont survécu à la bagarre avec leurs homologues citizens dans les rues de Porto. Tel un joueur de NBA qui vient de planter un gros dunk, Thomas Tuchel a passé les dernières minutes à faire de grands gestes avec ses bras pour demander du bruit. Et à lâcher des « Come onnnnnnnnnn » de l’espace. Beaucoup d’agitation, même si le plus important est ailleurs : son équipe aura appliqué le plan de l’Allemand à la lettre pour offrir une deuxième Ligue des champions à Chelsea.
Guardiola, who ?
Lors de la finale de C1 2012 remportée par Chelsea, Roberto Di Matteo – qui, lui aussi, était arrivé en cours de saison – avait surpris tout le monde en alignant Ryan Bertrand face au Bayern. Neuf ans plus tard, Thomas Tuchel n’a pas imité son homologue, préférant dégainer du classique, que ce soit pour le schéma (3-4-3) ou pour les onze hommes alignés sur la pelouse. Tout le contraire de Pep Guardiola qui a, lui, voulu tenter un coup tactique en se passant de Fernandinho et Rodri, et jouant ainsi sans véritable numéro 6. Et sans véritable numéro 9, aussi, comme depuis le début de saison. Le coach espagnol a-t-il voulu s’adapter au schéma de Thomas Tuchel ? Quoi qu’il en soit, cette tactique n’était pas la bonne tant les Citizens se sont fait broyer par le rideau de fer de Chelsea qui a permis à Édouard Mendy de vivre une soirée tranquille. Alors oui, le plan de jeu des Blues – grosse défense, contre-attaques éclair – n’est peut-être pas le plus sexy, mais il a le mérite de fonctionner. Et après avoir mis dans sa poche Zinédine Zidane au tour précédent, l’ancien coach du PSG a fait de même avec Pep Guardiola. La troisième fois cette saison après la victoire en Cup (1-0) et en championnat (2-1).
Une terre fertile
Le Paris Saint-Germain ne pourra pas y échapper, les regards sont forcément dirigés vers eux après cette victoire de leur ancien capitaine Thiago Silva, non prolongé l’été dernier, et de leur ancien coach Thomas Tuchel, dégagé juste avant Noël. Pour autant, il est difficile d’en vouloir aux dirigeants parisiens sur le cas de l’entraîneur allemand dont les derniers mois à la tête du club de la capitale se sont révélés délicats. À Chelsea, Thomas Tuchel a retrouvé son sourire, sa gnaque et la science tactique qu’il avait à ses débuts au PSG. Mais chez les Blues, l’ancien coach de Dortmund a surtout eu l’occasion de rencontrer un groupe composé de jeunes pousses malléables et de cadres prêts à donner leur vie sur le terrain. En d’autres termes, un laboratoire idéal pour travailler et faire appliquer son plan de jeu. Finalement, ce sacre de Chelsea est la preuve que pour remporter la Ligue des champions, il n’est pas obligatoire, comme il est coutume de dire, d’avoir un groupe qui cohabite ensemble depuis des années. Il suffit simplement d’avoir des joueurs qui adhèrent à ce que demande le coach et qui n’ont pas d’états d’âme. Il n’y a qu’à voir la joie de Giroud, Zouma ou Ziyech au coup de sifflet final, alors qu’ils n’ont pas joué la moindre seconde dans cette finale. Bon, en même temps, quoi de plus normal que d’avoir le sourire avec la coupe aux grandes oreilles dans les bras ? N’est-ce pas, Thomas.
Par Steven Oliveira