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Thomas se marre
Encore tout nouveau dans le groupe de Didier Deschamps, Thomas Lemar a pourtant déjà la dégaine d’un titulaire en puissance en équipe de France. Quelques mois de plus à haut niveau, et ce devrait être dans la poche.
10 novembre 2016. Touché au genou et à la cheville gauche, Kingsley Coman est contraint de déclarer forfait pour les matchs de l’équipe de France contre la Suède et la Côte d’Ivoire. Le choix le plus logique pour pallier cette blessure serait de reprendre Anthony Martial, présent dans le groupe France lors de l’Euro quelques semaines plus tôt. Mais Didier Deschamps décide de sortir un autre tout jeune talent offensif de sa manche : Thomas Lemar, qui a déjà disputé dix-huit matchs avec l’incroyable équipe de Monaco. Sept mois, un titre de champion de France et une demi-finale de Ligue des champions plus tard, Lemar a changé de statut. Il n’est plus un petit jeune à qui l’on donne sa chance et à qui on offre un peu d’expérience, il est devenu l’avenir à court terme des Bleus à son poste.
Le sang-froid
Après seulement vingt petites minutes grattées en deux rencontres internationales contre la Côte d’Ivoire et l’Espagne, le Monégasque a enfin eu un petit peu plus de temps pour montrer ce qu’il était capable d’apporter contre le Paraguay. En une mi-temps complète face à la fébrile défense sud-américaine, Lemar a pourtant réussi à se distinguer bien plus que les autres. Affûté, rapide, juste dans ses choix, ses passes et ses prises de balle, il a exploité le maximum des ballons qu’il a eus à se mettre sous la dent. Une justesse, un sentiment de propreté et un sang-froid en parfait accord avec la saison dont il vient de sortir avec Monaco. Et ce n’est que le début. Car s’il reste sur le Rocher la saison prochaine, ce qui semble être le cas, il aura encore plus de responsabilités. Avec les départs nombreux comme ceux de Bernardo Silva, et pourquoi pas entre autres de Mbappé, Fabinho et/ou Bakayoko, il va devenir un cadre de l’ASM à seulement 21 ans. De quoi arriver à maturité pile pour la Coupe du monde 2018. Surtout qu’en y réfléchissant bien, Thomas Lemar s’est déjà octroyé la deuxième place dans la hiérarchie des ailiers gauches de l’équipe de France.
Merci Benjamin Mendy
Dimitri Payet, son principal concurrent titulaire à l’Euro, qu’il a remplacé à la pause contre le Paraguay, semble sur la pente descendante. Même s’il est toujours performant, il a souffert de la comparaison vendredi et pendant toute la saison. Après une année 2015-2016 exceptionnelle, le Réunionnais marche, objectivement, moins bien. À 31 ans en 2018, et avec une courbe de progression inverse à celle de Thomas Lemar, le Marseillais pourrait très bien se faire chiper sa place de titulaire au dernier moment par l’ancien Caennais. Et puis, Lemar a une nouvelle force depuis cette année. Elle s’appelle Benjamin Mendy. Devant les yeux grand ouverts de leurs adversaires, les deux hommes se sont trouvés les yeux fermés toute l’année. Complices sur et en dehors du terrain, Mendy et Lemar ne cessent de combiner ensemble. Et vu que Benjamin Mendy, énorme aussi bien en club qu’en sélection vendredi dernier, va sans doute devenir l’homme fort du couloir gauche français, cette complémentarité devrait jouer en faveur de Lemar. Bref, Thomas a toutes les cartes en main pour s’imposer très bientôt.
Par Kevin Charnay