- Coupe de France
- 16es
- Belfort-Nancy (3-1)
Thomas Régnier : « Une joie comme ça, on n’en a jamais vécu à Belfort »
Le capitaine et attaquant de l'ASM Belfort revient sur la qualification historique en 8es de finale, après son match samedi face à l'AS Nancy lorraine (3-1). Et le doublé de l'ancien Sochalien a bien aidé le club de National 2 à tisser ce succès.
Salut Thomas. J’ai l’impression que tu as passé un bon week-end, je me trompe ?Non, c’est génial ! C’était déjà une première pour Belfort d’être présent à ce niveau de la compétition. Et là, on a réussi à faire le match parfait contre Nancy. Être qualifiés pour les huitièmes de finale, c’est un vrai moment de joie pour tout le Territoire. On a fait un peu la fête dans la soirée, on est allé tous ensemble au restaurant, on a profité entre nous, mais on était vite fatigués parce qu’on a joué à 15 heures. La journée a été longue, quoi.
Pour ce match, vous avez été poussés par presque 3500 spectateurs dans votre stade Serzian. C’était quelque chose de nouveau pour vous ?On avait déjà connu ça en 2016 quand on a accueilli Strasbourg en fin de saison de National. Ça avait donné un nul qui validait la montée du Racing en Ligue 2 et nous notre maintien. Après, c’était une euphorie différente de cette fois-ci. Une joie comme ça, dans mes souvenirs, on n’en a jamais vécu à Belfort. Il n’y a qu’à voir le public qui est venu sur la pelouse à la fin du match : c’était une belle ferveur.
EXTRAORDINAIRE ! L’ASM Belfort sort Nancy et rejoint les 8es de finale de la Coupe de France. C’est dingue ! #ASMBASNL pic.twitter.com/IYBcYu2vWH
— Rémi Farge (@FargeRemi) January 18, 2020
À 35 ans, tu es le doyen de cette équipe, ça fait sept ans que tu es revenu dans ton club formateur et tu marques un doublé. On peut parler du pic de ta carrière ? Je suis super heureux, oui ! Quand je marque en championnat, je suis content, mais je ne suis pas du genre à exprimer ma joie. Là, j’ai tout lâché. Sur mon premier but, j’ai fait le tour du stade. Belfort, c’est le club de ma ville et ce genre de performance, ça fait du bien à tout le monde, des joueurs aux bénévoles qui travaillent dans l’ombre.
Finalement, cette année, tu as marqué quasiment à chaque tour !Ouais, je n’ai pas marqué en 32es contre Montceau, mais cette Coupe de France me sourit pas mal.
Et le précédent, c’était en Guadeloupe contre la Jeunesse Évolution (2-0). Comment vous vous êtes retrouvés là-bas ?On avait déjà fait la demande de jouer contre un club d’Outre-Mer au 7e tour et on n’avait pas été tirés. Et au tour suivant, on a eu la chance d’aller affronter ce club en Guadeloupe. Ce voyage a vraiment permis de resserrer les liens dans l’équipe. Pendant une semaine, on était 24 heures sur 24 ensemble, et ça nous a fait du bien. Je pense que ce n’est pas étranger à notre bon parcours.
Dans quelle dynamique se trouve ce club de l’ASM Belfort ?En championnat, on alterne entre le bon et le moins bon, en étant capables d’enchaîner trois victoires puis trois défaites. On est bloqués en milieu de tableau à la 9e place. Après, on a une équipe de qualité assez jeune, mais on manque d’expérience sur certains matchs. Le National 2 est un championnat vraiment compliqué.
Vous n’êtes pas très loin de Sochaux. Est-ce qu’il existe des connexions entre les deux clubs ?Personnellement, j’y ai fini ma formation et on est quatre ou cinq joueurs de Belfort à y être passés. C’est vrai qu’en étant à quinze kilomètres de Sochaux, on est un peu dans l’ombre d’un club mythique. Après, je sais que l’entente entre les deux clubs est super. Là, par exemple, ils nous ont félicités pour notre qualification.
?? Félicitations à l’@ASM_Belfort pour sa magnifique qualification obtenue face à l’@asnlofficiel en 16es de finale de la @coupedefrance ! Toujours un plaisir ! (3-1) #ASMBFCSM https://t.co/H7A0fh9SPS
— FC Sochaux-Montbéliard (@FCSM_officiel) January 18, 2020
Toi, tu as même joué la Coupe d’Europe avec les Lionceaux… Oui, je suis entré deux fois contre l’Olympiakos de l’époque Rivaldo lors des seizièmes de finale de la Coupe UEFA (en 2005, avec une élimination sur les scores de 1-0 et 0-1, N.D.L.R.). Je me souviens de ces matchs comme si c’était hier parce que c’était une de mes premières apparitions avec l’équipe première. En Grèce, ce qui m’avait marqué, c’était le public. Je n’avais jamais vu un stade aussi chaud, déjà une heure avant le match. Quelques jours avant, on avait joué à Saint-Étienne, qui est déjà pas mal dans le genre, eh bien ça n’avait rien à voir !
Après ça, tu as eu du mal à percer en professionnel (il est aussi passé par Clermont puis Reims). Que s’est-il passé dans ton parcours ?À Sochaux, j’étais en manque de temps de jeu. Quand tu as vingt ans, tu as besoin de jouer, et là, j’étais en concurrence avec Santos, Ilan, Zaïri, Dagano, Ménez, Pagis… C’était la grosse équipe de Sochaux, hein ! Je crois que je n’ai pas eu la chance d’avoir au bon moment l’entraîneur qui lançait les jeunes. Après, ce qui m’a porté préjudice, c’est que j’avais du mal à cacher mes sentiments et ma frustration. Aujourd’hui, je mets tout ça de côté et j’essaye de faire profiter les jeunes de Belfort de mon vécu pour ne pas qu’ils fassent les mêmes erreurs que moi. Je sais par exemple leur expliquer que s’ils commencent sur le banc, ils peuvent quand même être les héros de la soirée, chose que j’avais du mal à comprendre il y a quelques années.
Pour le tirage, tu as une préférence ?Forcément, on pense aux deux gros du championnat : Paris ou Marseille. Mais un petit, ça m’irait aussi. Si on peut accueillir Limonest, je suis d’accord, mais à condition d’accueillir à la maison. Jouer à l’extérieur, c’est toujours compliqué en Coupe de France. Si on va chez un club de N3 et qu’on se fait éliminer, on restera sur notre faim.
Edit : Belfort recevra Montpellier au prochain tour
Propos recueillis par Mathieu Rollinger