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Thomas Meunier, sourire jaune après son départ du PSG
Thomas Meunier aurait manqué de respect au Paris Saint-Germain. Sa faute ? S'être engagé au Borussia Dortmund avant la confrontation de Ligue des champions entre les deux clubs, et le révéler aujourd'hui comme si de rien n'était. Sauf que le Belge n'a fait que répondre honnêtement à une question, et que ce genre d'accord pour un transfert signé avant l'heure est monnaie courante dans le football.
Dans sa tête, il envisageait certainement un départ plus réussi. Lorsqu’elle est souhaitée par les deux parties et que l’amour s’est envolé au fil des années, une rupture peut en effet se matérialiser dans le calme et la paix. Mais la pandémie de coronavirus est passée par là, la saison n’a pu s’achever décemment, et des disputes ont plus ou moins éclaté. Alors, une fois son transfert pour le Borussia Dortmund officialisé, Thomas Meunier a repris ses habitudes : parler cash, ne pas faire dans le mystère et en profiter pour s’adapter à son nouvel environnement. Il est en effet parfois plus facile de se faire accepter par sa nouvelle compagne en se bagarrant, gentiment et sous ses yeux, avec son ex. Cette dernière, qui s’appelle Paris Saint-Germain, a donc d’abord vu le Belge s’accrocher avec Leonardo.
Puis est venu le temps des yeux doux envers le club allemand, bien plus qu’un crachat sur le club français. Ce jeudi, lors d’une journée médias organisée par son employeur, le latéral a tenté de charmer ceux qui viennent de l’accueillir en révélant qu’il s’était engagé en faveur du BvB avant même le huitième de finale de Ligue des champions disputé au Signal Iduna Park où il s’était rendu avec ses potes de la capitale : « J’avais la chair de poule pendant tout le match, c’était la première fois pour moi que je jouais dans un tel stade et dans une telle ambiance. Ici, il y a beaucoup plus de supporters et tout le monde était debout. Je me disais : « Wow, je serai ici l’année prochaine ! » »
Draguer son nouveau club, un classique
D’emblée, certains fans parisiens se sont offusqués. Pour les plus paranos, la signature précoce de Meunier à Dortmund expliquerait même sa mauvaise prestation en C1 face à ses futurs partenaires et son carton jaune qui l’a privé de retour. Le fait même de prononcer ces mots, peinard devant les journalistes, serait synonyme de pipi sur l’entité PSG. Vraiment ?
En réalité, ces critiques trouvent davantage leur origine dans l’attitude passée du joueur ou dans son franc-parler qui peuvent énerver que dans la nature même de ses récentes déclarations somme toute peu choquantes. Car au vrai, caresser dans le sens du poil son nouveau club et tenter de se mettre dans la poche les fans via deux-trois phrases lancées durant l’intersaison est devenu un rituel – voire un passage obligé – pour toute recrue. Surtout qu’en l’occurrence, les propos de l’international sont probablement sincères : aujourd’hui, qui pourrait encore douter de l’atmosphère imposée par le Mur jaune ?
Signer avant l’heure, une tradition
Dénoncer par ailleurs l’accord Meunier-Dortmund parce qu’il a été trouvé avant une confrontation importante (ou même s’en étonner), c’est aussi faire preuve au pire de mauvaise foi (peut-être inconsciente) et au mieux de naïveté. Depuis des années, des transferts sont en effet conclus dans l’ombre bien avant l’annonce officielle ou bien avant le début d’un mercato. D’autant plus quand le joueur en question se trouve en fin de contrat, comme l’était le demi-finaliste de la Coupe du monde 2018. Mais puisqu’il est question de franchise, pourquoi ne pas l’avoir dit avant ? Lorsqu’une information de ce genre sort, le principal concerné est facilement pointé du doigt et ses prestations décevantes immédiatement expliquées par son nouvel engagement. En attendant quelques semaines avant de l’ouvrir, le natif de Sainte-Ode a au moins évité une « affaire Meunier » qui n’aurait pas aidé Paris et qui aurait au contraire pu favoriser l’apparition d’un contexte bancal pour une qualification en quarts.
En apportant cette vérité, l’ancien de Bruges s’est tout simplement refusé aux mensonges et à la langue de bois omniprésents au sein du milieu dans lequel il vit. Ne pas apprécier ces manières est un droit, mais il faut dès lors s’attendre chaque semaine à des conférences de presse plus creuses les unes que les autres. En écrivant avant l’heure « Lu et approuvé » au bas d’une feuille rédigée par le Borussia, il n’a fait qu’imiter nombre de ses confrères. Trouver ce comportement malsain est possible, mais il faut dès lors s’attaquer aux exemples précédents (Ander Herrera et son pré-contrat avec le PSG alors qu’il évoluait à Manchester United, pour ne citer que lui) et remettre en question le fonctionnement même des transferts de footeux. Ce qui dépasse, alors, largement le cas Meunier.
Par Florian Cadu