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Thijs Dallinga : « Nous sommes juste affamés »

Propos recuillis par Raphaël Brosse et Tom Binet
7 minutes

Arrivé à Toulouse l’été dernier, après une saison à 36 buts en D2 néerlandaise, Thijs Dallinga a eu besoin d’une demi-saison d’adaptation avant d’endosser le costume qui lui était destiné : celui de meilleure gâchette des Violets. Entretien.

Thjis DALLINGA of Toulouse during the Ligue 1 Uber Eats between Lorient and Toulouse at Stade du Moustoir on April 23, 2023 in Lorient, France. (Photo by Franco Arland/Icon Sport)
Thjis DALLINGA of Toulouse during the Ligue 1 Uber Eats between Lorient and Toulouse at Stade du Moustoir on April 23, 2023 in Lorient, France. (Photo by Franco Arland/Icon Sport)

Ton début de saison a été compliqué, mais, en 2023, tu ne cesses de marquer (13 buts toutes compétitions confondues depuis janvier). Ça a été quoi, le déclic ?

C’est difficile à dire… En fait, je ne crois pas qu’il y ait eu un déclic en particulier. Avec mes coéquipiers, on a juste appris à mieux se connaître. On a aussi dû prendre le temps de comprendre ce qu’était la Ligue 1, parce que c’était nouveau pour quasiment tout le monde dans le groupe. Ça a demandé un peu de temps, mais cette période de rodage était nécessaire, d’autant plus que j’arrivais d’un championnat au niveau bien inférieur. Maintenant, je sens que ça va mieux.

La saison dernière, tu évoluais à l’Excelsior Rotterdam, en Eerste Divisie. Quelles différences as-tu ressenties dans le jeu en débarquant en Ligue 1 ?

Les différences, elles sont partout : dans l’intensité des matchs, la qualité des joueurs, l’agressivité des adversaires… Franchement, la Ligue 1, c’est très au-dessus de la D2 néerlandaise. Pour moi, c’était un gros challenge de savoir si j’étais capable de me mettre au niveau.

Y a-t-il un défenseur qui t’a particulièrement marqué ?

Si je devais sortir un nom… (Il réfléchit.) Peut-être Mbemba, de Marseille. Je crois que c’est le défenseur le plus rugueux face auquel j’ai joué.

Qu’est-ce qui t’a incité à rejoindre le TFC ?

Nous avons été en contact pendant la saison passée. Moi, j’étais intéressé, mais à condition que Toulouse monte en Ligue 1. Quand le club a validé sa montée, les discussions se sont accélérées, je suis allé sur place, j’ai visité la ville, rencontré l’entraîneur… J’ai eu un bon feeling par rapport à tout ça, donc j’ai signé. J’aime sortir de ma zone de confort et c’est pour ça que j’ai quitté les Pays-Bas, pour voir comment je pouvais me comporter à l’étranger. Pour moi, être en France est un beau challenge pour voir comment je peux me développer comme joueur, mais aussi en tant que personne.

Notre victoire face à Reims a beaucoup compté. Ils étaient sur une belle série d’invincibilité, et on a réussi à y mettre un terme chez nous. Ça a été un moment clé dans notre parcours.

Thijs Dallinga

Dès ta première saison au club, tu atteins la finale de la Coupe de France. Une compétition dans laquelle tu as été très performant dès janvier, à une période où tu n’étais pas forcément titulaire en championnat… 

Un attaquant a toujours besoin de marquer des buts pour se mettre en confiance, et c’est précisément ce que j’ai réussi à faire en Coupe. En plus, on a eu de bons tirages, et j’ai su en profiter (avec des doublés contre Lannion et Rodez, NDLR). Collectivement, je pense que notre victoire face à Reims (3-1, en huitième, NDLR) a beaucoup compté. Ils étaient sur une belle série d’invincibilité, et on a réussi à y mettre un terme chez nous. Ça a été un moment clé dans notre parcours.

Comment Toulouse va faire pour combler son manque d’expérience face à Nantes, vainqueur de l’épreuve l’an passé ?

C’est vrai que Nantes est plus expérimenté, et que pour beaucoup d’entre nous, ce sera la première finale d’une telle importance. Mais en tant que groupe, nous ne voyons pas ça comme un problème. Au contraire, ce côté « novice » peut être un avantage, parce que nous serons décomplexés. Nous sommes juste affamés à l’idée de pouvoir remporter cette Coupe.

Ressens-tu l’excitation des supporters autour de cette finale ?

Complètement, mais je ne perçois pas cette attente comme une forme de pression supplémentaire. J’y vois plutôt une source de motivation. C’est génial d’avoir pu donner à nos supporters, qui ont été fidèles toute la saison, l’opportunité de monter avec nous à Paris pour vivre cette finale et tenter de décrocher ce trophée.

Comment réussis-tu à communiquer avec tes coéquipiers, dans un vestiaire aussi cosmopolite ?

C’est simple : nous parlons tous chinois ensemble. (Rires.) Non, les échanges se font en anglais. Tout le monde s’y est mis, y compris les joueurs français. C’est vrai qu’on représente un paquet de pays différents (19 nationalités, NDLR), mais j’ai l’impression que le club a tout fait pour que l’on ait la meilleure alchimie et qu’on communique du mieux possible.

À chaque fois que j’avais besoin de quelque chose ou quand j’avais un problème, je pouvais toujours appeler Branco et Stijn. Nous sommes devenus amis.

Thijs Dallinga

Quelle est ta relation avec les autres membres de la « mafia néerlandaise », comme l’appelle Philippe Montanier ?

On a une très bonne connexion. Bien sûr, Branco (van den Boomen) et Stijn (Spierings) sont là depuis plus longtemps que moi et Zakaria (Aboukhlal, international marocain d’origine néerlandaise), mais dès le début, on s’est très bien entendus. Sur comme en dehors du terrain, d’ailleurs. Quand je suis arrivé, ils m’ont aidé. À chaque fois que j’avais besoin de quelque chose ou quand j’avais un problème, je pouvais toujours les appeler. Nous sommes devenus amis, et je pense que ça se voit quand on joue ensemble.

Justement, qu’est-ce que vous faites en dehors du terrain ?

On passe beaucoup de temps ensemble, avec nos familles. Quand on a une journée de repos, on aime bien aller au restaurant, par exemple.

Le père de Branco est un grand amateur de barbecues. Il t’a déjà invité à manger quelques brochettes ?

Oui ! Je suis déjà allé plusieurs fois chez Branco pour des barbecues, c’était cool !

Comment est-ce que tu occupes ton temps quand tu ne joues pas au foot ?

Quand nous avons un jour off, j’aime bien visiter la ville, ou aller ailleurs. C’est aussi l’un des avantages du fait de jouer à l’étranger, tu peux découvrir de nouveaux endroits, de nouvelles choses. Il y a quelques jours, nous sommes allés à Begur, en Espagne. Nous avons aussi visité Montpellier, Bordeaux, et même d’autres villes plus petites.

Ta compagne est volleyeuse de haut niveau. Est-ce qu’elle t’a accompagné à Toulouse ?

Oui, elle est avec moi depuis le début. Elle jouait au plus haut niveau aux Pays-Bas, mais pour l’instant, elle a arrêté parce qu’elle voulait d’abord s’intégrer en France, c’était aussi un grand pas pour elle de quitter sa famille pour aller vivre à l’étranger. Nous nous sommes dit que la première année, elle allait voir comment elle se sentait, et qu’elle reprendrait peut-être sa carrière un peu plus tard.

Avec ma compagne, on se comprend, on se motive l’un l’autre, et c’est une bonne chose qu’on sache tous les deux ce que c’est de jouer au plus haut niveau.

Thijs Dallinga

Qu’est-ce que ça t’apporte, que vous soyez tous les deux athlètes de haut niveau ?

Pour moi, c’est clairement un gros plus. On se comprend, on se motive l’un l’autre et c’est une bonne chose qu’on sache tous les deux ce que c’est de jouer au plus haut niveau. On sait à quel point ça peut être difficile, ce qu’il faut endurer pour réussir.

Par la force des choses, tu t’es mis à regarder des matchs de volley ?

Aux Pays-Bas, dès que je pouvais aller la voir, j’étais toujours là. Elle est aussi toujours derrière moi, ça marche dans les deux sens.

Et est-ce qu’il t’est arrivé d’y jouer ?

Parfois au lycée, oui, mais je crois que ce n’est pas mon sport ! (Rires.) Il vaut mieux que je me contente de regarder.

Donc sans surprise, tu préfères marquer des buts sur un terrain de foot plutôt que mettre des smashs.

Oui, largement !

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Propos recuillis par Raphaël Brosse et Tom Binet

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