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Thierry Henry ne peut pas tout faire
Plombés par une défense en bois, les Red Bulls de New York sont freinés dans leurs résultats, malgré un Thierry Henry toujours au top en attaque. En conférence Est toujours, Kansas City a chuté pour la première fois, tandis que les franchises canadiennes sont à la peine. A l’Ouest, les favoris démarrent lentement mais sûrement la saison, notamment Los Angeles Galaxy. Toute l’actu de la MLS, c’est ici et maintenant.
Kansas City est tombé
Dans la lignée d’une bonne fin d’année 2011, le Sporting Kansas City a impressionné les observateurs de MLS en démarrant cette nouvelle saison par une série de 7 victoires. L’un des outsiders à la victoire finale a fini par chuter lors de son huitième match, dimanche dernier à Portland face aux Timbers. Pourtant pas son plus coriace adversaire, puisqu’il avait eu à affronter auparavant des franchises du calibre de Dallas, le Galaxy ou le Real Salt Lake. Le seul but de la rencontre a été inscrit contre son camp par le défenseur Chance Myers. Ce revers n’empêche pas le Sporting de conserver seul et largement la tête du classement de la conférence Est. Le Français Aurélien Collin, révélation aux États-Unis depuis son arrivée il y a tout juste un an, continue d’assurer, aussi bien à son poste de défenseur central que devant les filets adverses, puisqu’il a déjà signé trois buts en 2012.
New York traîne, malgré Henry
Euphorique pendant trois matchs, la franchise new-yorkaise est rentrée dans le rang lors des deux dernières journées qu’elle a eu à disputer, qui se sont soldées par un nul 2-2 à domicile face aux Earthquakes de San Jose et une lourde défaite 1-4 chez les voisins de DC United. Avec déjà 14 buts encaissés depuis le début de saison, elle affiche un des pires bilans défensifs de la Ligue. Si le tout jeune et inexpérimenté gardien Ryan Meara n’est pas à blâmer, il n’en va pas de même de Rafael Marquez. Positionné au poste de récupérateur, l’ancien Barcelonais et Monégasque, au niveau de jeu déjà très insuffisant par rapport à son statut, s’est distingué face à San Jose en ceinturant puis balançant un méchant coup de crampons dans la face d’un adversaire. L’arbitre n’a rien vu, la commission de discipline si ; elle lui a adressé une suspension de trois matchs. Heureusement, l’autre « designated player » des Red Bulls assure. Thierry Henry affiche d’excellentes stats, avec déjà huit buts et cinq passes décisives, soit le meilleur bilan de la Ligue dans les deux classements. Son entente avec son compère de l’attaque Kenny Cooper (7 buts) est intéressante. Après deux contreperformances, le réveil de la franchise new-yorkaise est néanmoins attendu, avec la réception ce week-end de New England, puis un choc face au Galaxy en Californie.
Montréal, le difficile apprentissage
Nouvelle franchise en MLS, l’Impact de Montréal paie pour apprendre en ce début de saison, avec pour l’instant un bilan de cinq défaites, deux nuls et une première victoire historique obtenue début avril face au rival canadien Toronto. L’entraîneur Jesse Marsh doit composer avec un effectif presque entièrement recomposé à l’intersaison. Les joueurs ont le niveau, mais ils manquent encore de vécu ensemble et d’expérience. D’où ces points bêtement perdus, notamment lors des deux derniers matchs, avec une défaite à Dallas et un nul à Washington malgré, dans les deux cas, l’ouverture du score de Bernardo Corradi pour les Québécois. Actuellement en bas de tableau de Conférence Est, l’Impact peut néanmoins espérer s’améliorer au fil des semaines et grappiller des points, notamment à Montréal, où l’équipe a encore peu joué.
Los Angeles façon diesel
Du côté de la Conférence Ouest, le tenant du titre LA Galaxy vit un début de saison d’année insuffisant. Trois défaites, trois victoires, tel est le bilan pour l’instant affiché par Beckham, Donovan, Robbie Keane and co. Comme pour New York, la défense est particulièrement montrée du doigt, avec au moins un but encaissé à chaque rencontre. Aux avant-postes, les trois « designated players » sont en revanche en forme ascendante. Robbie Keane en est à 3 buts et 2 passes dec’, Donovan 2 buts et 2 passes dec’, Beckham 1 but et 2 passes dec’. Les Californiens viennent d’aligner deux victoires de rang pour la première fois en 2012 et restent au contact des principaux outsiders à l’Ouest : Dallas, Vancouver, Seattle, Salt Lake City.
Mais aussi…
. Surprise à l’Ouest, avec l’actuelle première place occupée par une autre franchise californienne, San Jose Earthquakes, qu’on n’attendait pas forcément à ce niveau. Chris Wondolowski, le buteur maison, est co-meilleur réalisateur de la Ligue, à égalité avec Henry, avec 8 pions.
. A l’Est, début de saison catastrophique pour Toronto, auteur de 6 défaites en autant de matchs disputés. Demi-finalistes de la C1 de la Concacaf (tombeurs de Los Angeles en quart, sortis par les Mexicains de Santos Laguna en demies), les Canadiens affichent des carences autant offensives que défensives. Leur double confrontation face à Montréal dans le cadre du championnat canadien début mai peut contribuer à les relancer et à entrevoir la victoire, enfin.. Du côté des affluences, la montée en puissance du soccer en Amérique du nord semble se confirmer, avec des chiffres encore à la hausse en ce début de saison : 18 775 spectateurs de moyenne par match. Rappelons que les affluences augmentent régulièrement depuis trois ans, avec un pic atteint en 2011 et une moyenne de 17 872 spectateurs sur la saison. Il faut dire que l’entrée de l’Impact de Montréal en MLS a bien aidé à faire gonfler les chiffres, avec un record à plus de 58 000 spectateurs atteint le 17 mars pour le premier match à domicile au stade olympique.
. Un point pour terminer sur les rumeurs de possibles arrivées en MLS cet été : Michael Ballack a confirmé son intérêt pour y évoluer, avec une préférence pour les Red Bulls, évidemment ; Adrian Mutu aussi envisagerait de finir sa carrière en Amérique du nord ; également évoqué, Raul privilégierait en revanche un départ pour le Moyen-Orient ; ah et sinon le défenseur suisse de l’AJA Stéphane Grichting, en fin de contrat en juin, est chaud bouillant pour traverser l’Atlantique.
Par Régis Delanoë