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Thibaut coup de mou
Auteur d'une bien jolie bourde pour l'égalisation russe ce jeudi avec la Belgique, Thibaut Courtois traverse une mauvaise passe, à l'image de la perte de sa place de numéro un au Real Madrid.
« Thibaut Courtois est pour moi le numéro un dans le monde, depuis de nombreuses années maintenant. Au niveau des clubs comme en équipe nationale. Vous ne trouverez pas un autre gardien capable de répondre à l’exigence de pouvoir être dans le but d’une équipe qui doit gagner chaque match. Thibaut a montré à la Coupe du monde qu’il avait mérité le Gant d’or. » Quand Roberto Martínez en est venu à évoquer le sujet Thibaut Courtois en conférence de presse à la veille du premier match des Diables rouges dans les qualifications de l’Euro 2020, il a pris la triple brosse pour y aller dans le sens du poil de son poulain. Tactique payante pour voir le grand dadais de Brée sortir une masterclass au stade Roi-Baudouin, quatre mois après la débandade face à la Suisse (5-2) ? Pas vraiment.
Quelle boulette de Courtois qui permet aux Russes d’égaliser !#BELRUS 1-1#lequipeFOOTLe live : https://t.co/ea4PeZlcs7 pic.twitter.com/iAQWRFoV84
— la chaîne L’Équipe (@lachainelequipe) 21 mars 2019
Ce traître de Dzyuba
En cette période de trêve internationale un peu tristoune, c’est certainement l’image que l’on conservera de la soirée du 21 mars 2019 : celle d’un Courtois recevant le cuir sur la ligne des 5 mètres 50, laissant entrevoir une conduite de balle hésitante avant de se faire rentrer dedans par la marmule Artem Dzyuba et de courir en vain derrière un Denis Cheryshev qui n’en demandait pas tant. Tout le monde, des coéquipiers du portier jusqu’à la réalisation TV du match, a été pris de court par ce moment d’égarement.
« Je vois Toby [Alderweireld] à moitié libre, mais l’angle était fermé, a-t-il expliqué en après-match au micro de La Chaîne L’Équipe. Après, j’ai voulu jouer au milieu, c’était aussi fermé. Donc quand j’ai voulu jouer long, j’ai reçu un petit coup de l’attaquant et je n’avais plus la force de la mettre loin. J’ai fait une petite boulette, mais ça fait partie de la vie d’un gardien. Le plus important, c’est après. Je suis resté calme, j’ai joué mon jeu et on a gagné. » Heureusement que la Belgique compte dans ses rangs un crack de la trempe d’Eden Hazard pour finir le boulot. Le Blue, lui aussi référence mondiale à son poste, a pu s’offrir le loisir de chambrer son partenaire comme il faut, preuve que tout ceci n’a finalement pas eu beaucoup d’impact.
Moins bien que Keylor Navas, mais confiance intacte
Le problème, c’est que cette boulette intervient au mauvais moment pour celui qui est devenu persona non grata dans la partie rojiblanca de Madrid. Titulaire au Real depuis son arrivée pour une quarantaine de millions l’été dernier au sortir d’un gros Mondial, l’ancien dernier rempart de Stamford Bridge est loin de réaliser la meilleure saison de sa carrière, en bon symbole de l’exercice pas très royal de la Casa Blanca, avec beaucoup trop d’occasions d’aller chercher la gonfle au fond de ses filets et plusieurs faits d’arme notables : il en a notamment encaissé cinq dans un Clásico fin octobre, a bu la tasse à Eibar en novembre et face au CSKA Moscou en décembre (0-3), et même s’il a longtemps cru sauver les meubles au retour contre l’Ajax récemment (1-4), il a quand même pris cher et a tout fait capoter en se faisant lober par Lasse Schöne sur un coup franc improbable.
En stats, mais pas seulement, le Belge fait moins bien que Keylor Navas, à qui il avait piqué la place, et c’est peut-être en partie ce qui a poussé Zinédine Zidane à replacer le Costaricien en position de numéro 1 à la suite de son come-back. Résultat ? Un clean sheet face au Celta de Vigo (2-0) et une position sacrément inconfortable pour le (presque) double mètre. Mais pas de quoi le faire bouger sur ses appuis pour autant, lui qui continue d’afficher une extrême confiance personnelle. « Je me sens toujours comme un des meilleurs, a-t-il également lâché à la suite du succès face à la Sbornaïa. Cela ne va pas changer parce que la presse espagnole veut me tuer. Je suis calme, je joue bien, je m’entraîne bien. Je suis fort, je connais mon niveau. Quand tu es au top, les gens en veulent encore plus. » Avant de repartir montrer qui est le patron dans la capitale espagnole, la prochaine étape s’appelle Chypre, et a priori, pas besoin de s’appeler Thibaut Courtois pour la franchir avec succès.
Par Jérémie Baron