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Thiago Silva, prince revanchard

Par Markus Kaufmann, à Santiago du Chili
Thiago Silva, prince revanchard

C'est l'histoire d'un roi sans couronne, un capitaine sans brassard ou plutôt un prince exilé par ordre présidentiel, puis rappelé par l'urgence nationale. Dans tous les cas de figure, Thiago Silva est un homme revanchard. Si le Monstre parisien est arrivé au Chili pour être un soldat remplaçant de Dunga, la première phase a suffi pour en faire la plus grande chance du Brésil de traverser les Andes avec le sourire. Et si le meilleur joueur de cette Copa América était un défenseur ?

Il y en a pour tous les goûts dans cette Copa América. D’une part, les supporters des pays participants ont tous espéré voir leur héros national les sauver héroïquement dans le style le plus autoritaire du caudillo sud-américain. Messi, Neymar, Vidal, Falcao, Cavani, Guerrero, Rondón, Enner Valencia… D’autre part, en Europe, les spectateurs nocturnes ont plus modestement espéré assister à des instants de magie technique. Agüero, Aránguiz, James, Coutinho, Pastore, Cuadrado, Valdivia… Une fois de plus, la Copa América est surtout devenue une vitrine pour tout le talent offensif que le football sud-américain a en réserve. Mais derrière, Otamendi, Giménez, Murillo et Medel ont pourtant montré de très belles choses. Et le meilleur joueur de la compétition pourrait bien être un défenseur central parti avec le statut de remplaçant.

L’exil, puis le retour

Le 8 juillet dernier à Belo Horizonte, les yeux de Thiago Silva n’ont rien manqué. Assis dans les tribunes, dans ce polo vert clair immortalisé par le réconfort qu’il a apporté aux larmes de David Luiz, le Monstre a vu l’apocalypse tomber sur le football de son pays et, encore pire, il n’a rien pu faire. Un but, deux buts, trois buts, quatre buts, cinq buts, six buts, sept buts encaissés sans lui. Qu’aurait pu faire le Brésil contre l’Allemagne si Thiago Silva avait été sur le terrain ? Qui sait, un sauvetage autoritaire en début de match aurait pu lancer le reste différemment. Mais une erreur supplémentaire aurait pu aussi amener une huitième humiliation. De toute façon, Thiago Silva ne devait pas jouer ce match. Il ne pouvait pas sombrer avec les autres. Pas lui, pas O Monstro, ce défenseur d’un mètre quatre-vingt qui semble faire deux mètres lorsqu’un attaquant s’approche. Lui, comme Neymar, devait être préservé.

Avec l’arrivée de Dunga, pourtant, c’est lui qui a été mis de côté. On pensait à un avertissement. Mais la non-titularisation du Monstro contre le Pérou a bien démontré la conviction de Dunga : ce Brésil serait meilleur sans le Parisien. Finalement, trois minutes et une première erreur de concentration de David Luiz ont suffi pour le faire changer d’avis. Contre la Colombie, Dunga a aligné Thiago Silva à droite et Miranda à gauche. Au menu : Falcao et Téo Gutiérrez, à la sauce Cuadrado. Si les observateurs de Chelsea et Corinthians ont choisi cette rencontre pour fixer un avis définitif sur les deux avants-centres colombiens, ils ont mal choisi leur moment.

Poussé par le destin

Impérial, le numéro 14 a tout anticipé aussi bien en l’air qu’au sol (douze ballons aériens, trois anticipations, sept récupérations) et rendu une copie de monsieur propre (zéro faute, trois passes imprécises sur 44, quatre bons longs ballons). Résultat : la Colombie n’a cadré que 9% de ses tirs (un sur dix, et quatre contrés) et Falcao et Téo ont perdu respectivement neuf et quinze ballons. En phase offensive, Thiago Silva a participé discrètement, comme sa position de défenseur central droit le laissait deviner. Il s’est simplement chargé de transmettre le ballon à Elias devant lui (dix fois) ou à Miranda à sa gauche (onze fois), qui lui-même servait le plus souvent Filipe Luís (24 passes).

Le match contre le Venezuela devait raconter la même histoire. Une partition de défenseur central droit à la mentalité défensive, prêt à couvrir les montées de Dani Alves et à servir fidèlement le côté gauche de l’attaque brésilienne. Un soldat fidèle, discipliné, qui fait son devoir, mais ne se montre pas. Même sur coup de pied arrêté, Thiago Silva semblait ne pas vouloir insister. À la neuvième minute, lorsque Robinho est allé tirer le troisième corner des siens, O Monstro était même à l’extérieur de la surface, loin des coups de coude de ceux qui sont prêts à tout pour faire chanter leur nom. Puis, le ballon s’est envolé. Une feinte de corps, puis une autre, et le numéro 14 avait semé son adversaire direct et se présentait seul au point de penalty, prêt à catapulter sereinement le premier but de la rencontre sous la barre. Une heure et une dizaine de soupirs de désespoir pour Rondón plus tard, le Parisien était élu homme du match. Thiago Silva ne s’est pas invité à la table des grands acteurs de cette Copa América, mais le destin – l’erreur de David Luiz et la suspension de Neymar – l’a poussé en plein milieu de la scène. L’absence de Neymar et d’une animation offensive dynamique ont même fini par lui offrir le rôle principal.

« D’ici deux ans, le gardien de l’équipe première aura un casque »

Par Markus Kaufmann, à Santiago du Chili

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