ACTU MERCATO
Thiago Motta retrouve Leonardo
Un transfert à 10 millions d'euros, un contrat de trois ans et demi, et un salaire annuel de 2,5 millions : annoncé depuis quelques jours déjà, et après des négociations plus longues que prévu, Thiago Motta, 29 piges dans les genoux, devrait rejoindre le PSG avant la fin du mercato.
Il va falloir s’habituer à ne pas croire Leonardo. Capable d’annoncer un jour que la piste Motta est close jusqu’à l’été prochain pour revenir à la charge le lendemain, l’homme à tout faire du Paris Saint-Germain a encore surpris son monde en arrachant le milieu de terrain de l’Inter Milan à la photo finish. Après Maxwell, Alex et… Ronan Le Crom, Thiago Motta devient la quatrième recrue du club cet hiver. Voilà plutôt une bonne nouvelle : le club de la capitale a privilégié le ballon au merchandising dans son recrutement. Le PSG ne vendra sans doute pas des tonnes de produits dérivés en Asie avec la venue de l’Italo-Brésilien, mais donne à son effectif des parfums d’Europe.
« La technique d’un Brésilien et une mentalité européenne »
À Paris, Thiago Motta ne sera pas complètement en terre inconnue. Il retrouvera Leonardo, qu’il avait déjà eu comme entraîneur à l’Inter Milan. À l’époque, l’actuel directeur sportif parisien s’était penché sur le cas de l’Oriundo. José Mourinho plaçait volontiers Motta sur le côté gauche, au milieu de terrain ; Leo décidait, lui, au contraire de le placer comme pivot devant la défense, et d’inverser son rôle avec Cambiasso. Les observateurs avaient alors salué cette initiative : avec son mètre 87 et ses 83 kilos, l’Italien s’illustre dans sa capacité à verticaliser le jeu en quelques touches de balle. L’entente avec Sneijder est bonne, la puissance physique du bonhomme n’est pas négligeable, et son intelligence tactique n’est pas en reste. Bingo : Cesare Prandelli le convoque pour la première fois en février 2011. Une première sélection contre l’Allemagne, et un premier but décisif en mars lors d’un match contre la Slovénie comptant pour la qualification à l’Euro (victoire 1-0). L’hommage du sélectionneur est sans appel : « Il peut jouer n’importe où au milieu de terrain. Ses coéquipiers se rendent compte qu’ils ont à leurs côtés un joueur de classe avec de la personnalité, il a la technique d’un Brésilien et une mentalité européenne. C’est un point de référence, une arme en plus. S’il est pressé, il joue en première intention. S’il a le temps, il joue vers l’avant, et c’est pour cela que ses coéquipiers le sollicitent sans arrêt » .
Une montée vers la Nazionale
Pour Motta, ces premiers succès en sélection représentent une victoire. Né au Brésil de parents italiens (originaires du nord de l’Italie), le trentenaire a, dit-il, toujours rêvé de porter le maillot azzurro. Et tant pis pour ceux qui lui reprochent alors de ne pas connaître l’hymne, et d’avoir déjà endossé le maillot du Brésil avec les moins de 17 et les moins de 23. « Je me sens pleinement italien. J’apprendrai les paroles de l’hymne national » , rétorque Motta, qui dispose d’un passeport transalpin depuis sa naissance. Du reste, c’est dans la botte que le milieu de terrain explose véritablement. Après un courte pige d’une saison à la Juventude, petite équipe brésilienne, le joueur est recruté par le Barça. L’équipe B, puis l’équipe une, mais devant la concurrence (Xavi, Deco, Iniesta, notamment), il ne dispute que 96 matches en six ans. Direction l’Atletico Madrid, une saison pour du beurre, et le voilà au Genoa. Avec Diego Milito, il forme un duo dévastateur. Trop dévastateur pour la modeste équipe ligure, qui se fait piquer son petit bijou par l’ogre interiste pour 14 millions d’euros au bout d’une petite saison. A Milan, il devient l’un des tauliers de l’équipe que Jose Mourinho emmène jusqu’à la conquête de la Ligue des Champions, en mai 2010 (il avait été victime de la fameuse supercherie de Busquets en demi-finale retour contre Barcelone, laissant ainsi ses coéquipiers à 10…). La suite est une montée vers la Nazionale, dont Motta pourrait bien être un pilier lors du prochain Euro. À Paris, Motta semble avoir une place toute trouvée sur la ligne des trois milieux situés devant la défense dans le 4321 d’Ancelotti. Clément Chantôme peut faire la tronche.
Présentation de Thiago Motta par PSG
Par Lucas Duvernet-Coppola