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Thiago Motta, pour donner des couleurs à la Juve
Après trois nouvelles années d’ennui sous l’égide de Massimiliano Allegri, la Juventus a annoncé la nomination de Thiago Motta au poste d’entraîneur pour les trois prochaines saisons. Le début du renouveau pour la Vieille Dame ?
« Je suis vraiment heureux de commencer une nouvelle expérience à la tête d’un grand club comme la Juventus. Je remercie les propriétaires et la direction que j’assure de toute mon ambition de maintenir les couleurs de la Juventus et de rendre les supporters heureux. » Les mots de Thiago Motta, glissés dans le communiqué d’annonce de son arrivée sur le banc bianconero jusqu’en 2027 peuvent paraître on ne peut plus banals. Pourtant, sa simple nomination suffit déjà au bonheur des tifosi, convaincus que l’ancien international italien a tout ce qu’il faut pour sortir le club de l’ornière et ramener du spectacle au Juventus Stadium.
L'inizio di un nuovo capitolo 📖 Diamo il benvenuto al nostro nuovo allenatore, Thiago Motta! ⚪⚫
— JuventusFC (@juventusfc) June 12, 2024
Fini l’ennui ?
Après presque cinq saisons à se roder sur les bancs du Genoa, du Spezia Calcio et donc de Bologne, qu’il a qualifiée en Ligue des champions cette saison, Thiago Motta débarque à Turin auréolé du statut d’homme qui va tout changer. Et accompagné d’une question : la Juventus peut-elle devenir autre chose qu’une équipe pragmatique à l’extrême et pénible au possible à regarder ? Ces trois dernières saisons, qui ont constitué le deuxième mandat de Massimiliano Allegri, n’auront pas offert de nombreuses occasions de s’enthousiasmer. Pire, après une décennie à dominer le football transalpin, les résultats ont peu à peu disparu, à l’exception de la récente Coupe d’Italie dont la finale aura fini de coûter sa place au technicien italien.
L’heure était venue pour un peu de nouveauté, et voir la direction faire le choix de la jeunesse (à ce poste) plutôt que celui de l’expérience apparaît à la fois comme une bonne nouvelle et un changement important. C’est donc dans le Piémont que l’ancien milieu de terrain de l’Inter découvrira à 41 ans la Ligue des champions assis sur un banc de touche, plutôt qu’en Émilie-Romagne, où son passage risque d’être longtemps fantasmé. « Mon objectif, c’est d’entraîner tous les grands clubs du monde », lâchait en 2018 celui qui découvrait alors le job auprès des U19 du PSG dans un long entretien pour RMC Sport. Très marqué par Carlo Ancelotti, se réclamant également de Laurent Blanc pour ce qui est des principes de jeu, l’ancien métronome de la porte d’Auteuil espère importer sa vision du football et relancer un club pas forcément porté sur l’idée de révolution.
Ceci n’est pas (complètement) une révolution
À Turin, les premières interrogations concerneront l’effectif souhaité par le nouveau patron. Fera-t-il le nécessaire pour voir rester son ancien coéquipier Adrien Rabiot ? Quels profils de ses précédentes expériences dans la Botte l’auront convaincu de leur tendre la main au plus haut niveau national ? « Je donne plus d’importance aux caractéristiques de mes joueurs pour pouvoir jouer un jeu offensif et direct, décrivait-il encore à RMC Sport. J’aime bien les équipes qui font une attaque placée, parce que quand tu joues dans un grand club, l’équipe en face va jouer en contre-attaque et il faut limiter ces contre-attaques. Et pour limiter ces contre-attaques, il faut garder la balle et un équilibre. »
Intensité, personnalité, agressivité, contrôle… Autant de qualificatifs qui reviennent dans la bouche de ceux qui ont déjà goûté aux idéaux de l’Italo-Brésilien. Lequel peut aussi être plein de surprises, notamment au moment d’évoquer son système favori. « En comptant de droite à gauche, ça serait un 2-7-2. Le gardien, je le compte dans les sept du milieu de terrain, théorisait-il voilà quelques années dans les colonnes de la Gazzetta dello Sport. Pour moi, l’attaquant est le premier défenseur et le gardien le premier attaquant. Il est le premier à commencer l’action en jouant au pied et les attaquants les premiers à faire pression pour récupérer le ballon. » Mais que la Juventus se rassure, malgré tous ces beaux préceptes, Motta ne prône pas non plus un jeu tout feu tout flamme, en atteste la solidité de Bologne cette saison, deuxième meilleure défense de Serie A. L’entraîneur parfait pour enfiler le costume ?
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