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Thiago Mendes, titulaire la tête à l’envers
Titulaire forcé ce samedi lors du nul de l’OL face à Brest (1-1), Thiago Mendes a passé une heure à errer sur la pelouse. Preuve que la tête du milieu brésilien, déjà évoqué pour un départ, n’est plus du tout dans le Rhône.
Une heure avant le coup d’envoi de la rencontre entre Lyon et Brest comptant pour la première journée de Ligue 1, un nom sort vite du chapeau lorsque les compositions d’équipes tombent : Thiago Mendes. Aligné en sentinelle juste derrière Houssem Aouar et Maxence Caqueret, le Brésilien ne s’attendait sûrement pas à débuter. Il faut dire que l’ancien Lillois a clairement la tête ailleurs, et il ne prend même plus la peine de le cacher : il veut partir. Très récemment, sa femme Kelly et ses enfants sont retournés au pays et n’ont d’autres choix que de patienter. Alors que les dirigeants lyonnais sont en pourparlers avec Flamengo, Thiago Mendes n’attend donc qu’une chose : retourner au Brésil.
Totalement absent mentalement, le milieu lyonnais est aussi hors sujet sur le terrain. Normal, finalement. Auteur d’une entrée sans envie face au Sporting (défaite lyonnaise 3-2) en match amical, le Brésilien s’était pris une soufflante de la part de son coach, énervé de la prestation du joueur. L’ancien entraîneur de l’Ajax avait même décidé de ne pas convoquer le milieu pour le match face à Porto en déclarant qu’il ne comptait plus sur lui, tout comme Youssouf Koné (prêté à Troyes) et Pape Cheick Diop. Face à Brest, la donne a été encore pire : sa perte de balle a par exemple été à l’origine du but d’Irvin Cardona, en fin de première période.
Dans le onze grâce à son expérience
Afin de limiter les dégâts, Peter Bosz a d’ailleurs pris la sage décision de sortir son joueur dès l’heure de jeu, hué par les 29 018 spectateurs du Groupama Stadium. Si le choix de mettre Thiago Mendes dans le onze paraissait surprenant, le coach rhodanien a tenu à justifier son idée. « Thiago est un bon joueur. Après le départ de Jean Lucas(pour Monaco), qui a beaucoup joué lors de la préparation, j’avais besoin d’un autre milieu de terrain. J’avais le choix entre Habib (Keita), qui est un très bon joueur, très jeune, et Thiago, qui a beaucoup d’expérience. Et pour remplacer Jean Lucas, il fallait un joueur d’expérience car il y avait déjà deux jeunes joueurs dans notre équipe en défense (Malo Gusto et Castello Lukeba). Si Habib avait joué son premier match aujourd’hui, je pense que c’était trop », a expliqué le coach néerlandais en conférence de presse, après la rencontre au score décevant. La justification de Peter Bosz ne ressemble pourtant pas à ses principes, lui qui avait ouvertement avoué qu’il n’hésiterait pas à faire jouer les jeunes s’ils le méritaient.
Voir Habib Keita dans le onze face à Brest, ce samedi, ne semblait pas illogique : Bruno Guimarães disputait la finale des JO, Lucas Paquetá n’avait que trois entraînements collectifs dans les jambes et Jeff Reine-Adelaïde est toujours en train de soigner son genou. Mais Bosz a tranché pour un mauvais choix et mal lui en a pris, tant la piteuse prestation du brésilien fait tache. Il faut dire que le numéro 23 lyonnais n’en est pas à sa première envie de départ. L’hiver dernier, déjà, il avait tapé du pied sous la table pour partir en Chine, pas satisfait de sa situation. Mais Rudi Garcia avait décidé de l’installer devant la défense, en deuxième partie de saison. Aujourd’hui, le départ de Thiago Mendes semble inéluctable… mais l’opération coince. Alors que Flamengo veut se faire prêter le joueur de 29 ans, l’état-major lyonnais espère une grosse vente. Sauf que la situation économique actuelle, conjuguée à ses mauvaises prestations, permettrait à l’OL de ne toucher qu’une petite somme (cinq à six millions d’euros) pour racheter les deux dernières années de contrat de Thiago Mendes. On est bien loin des 22 millions déboursés en 2019 pour rafler le Brésilien au LOSC. Deux saisons ont passé, et le niveau du milieu de terrain n’a cessé de régresser. Dans le Rhône, il est désormais temps de fermer le chapitre Thiago Mendes. Qui n’a, finalement, jamais réellement commencé.
Par Analie Simon, à Lyon