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Théo Pellenard : « Je sais où je veux aller »

propos recueillis par Laurent Brun au Haillan
Théo Pellenard : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Je sais où je veux aller<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Interviewé le jour de ses vingt ans, et à quelques encablures d’un Bordeaux-Lyon très important (dimanche, 21h00), Théo Pellenard, arrière latéral gauche en devenir, s’est prêté au jeu avec le sourire. Pas timide mais humble, respectueux mais sans états d’âme, ambitieux mais mesuré, prêt à rire et à se faire chambrer, le jeune homme a les dents longues. Que ses concurrents au poste se le disent : il sera sans pitié…

Théo, tu n’es pas encore très connu, alors présente-toi aux lecteurs de Sofoot.com…

Je suis quelqu’un qui aime bien rigoler et qui essaie de voir toujours le positif. Je ne me prends pas trop la tête, mais je sais où je veux aller, et quels sont mes objectifs dans la vie de tous les jours et dans le foot ; les deux sont liés, forcément. Tout se passe bien, j’ai une famille qui me suit et qui est derrière moi à fond, ainsi que des amis qui le sont aussi.

Tu as eu vingt ans cette semaine : comment ça se vit dans un vestiaire pro ?

Je me suis un peu fait chambrer… Les joueurs m’ont dit qu’il fallait que je paie le champagne, les pizzas ou les sushis ! Mais le problème, c’est que ce n’est peut-être pas la bonne semaine pour ça, après la défaite à Sochaux (2-0)… Et comme on a un match important à préparer contre Lyon, on verra un peu plus tard. Mais bon, je vais payer bientôt, sinon, j’ai pas fini de me faire chambrer par Greg (Sertic), Matthieu (Chalmé) et Marc (Planus) !

Tu es arrivé en équipe première de quelle manière ?

Ça s’est fait petit à petit, avec d’abord des entraînements avec les pros, lorsque Benoît Trémoulinas est parti. Lucas Orban n’était pas encore là, il n’y avait que Maxime Poundjé. Ils avaient besoin d’un latéral gauche, donc j’ai progressivement été appelé. J’ai fait de bons entraînements, puis le coach m’a donné ma chance à Tel Aviv (en C3), au cours d’un match sans enjeu (sic), dans lequel je suis entré à un quart d’heure de la fin. Ensuite, ça s’est enchaîné rapidement, avec la blessure d’Orban et la suspension de Maxime. On m’a donné ma chance contre Valenciennes (titulaire, 18e journée de L1) et j’ai essayé d’en profiter un maximum.

Tu as joué direct l’Europa League ; ça fait quoi, quand on a l’habitude du CFA ou des U19 ?

Ça fait un peu bizarre quand on y repense, parce que le samedi d’avant, j’avais joué en Coupe d’Aquitaine contre Mauléon, un club de district, contre lequel on gagnait 2-0 pour finir par perdre 3-2 en prolongation ! Quelques jours après, donc, je me retrouve en C3, dans un stade plein, avec une bien meilleure pelouse… Mais je n’ai pas trop gambergé.

Pas de stress ?

Si, surtout au moment de la chanson ! Mais une fois passée, ça a été… Disons que quand on monte en grade dans une équipe, en sur-classement, on est obligé de chanter. Jusque-là, j’avais toujours esquivé dans les équipes de jeunes, mais cette fois-ci, je n’ai pas pu. Donc j’ai chanté Psy 4 De La Rime, Visage de la honte ; bon, finalement, ça a été vraiment la honte ! (Rires) J’ai complètement oublié les paroles, j’ai eu des trous, des blancs, c’était bizarre ! Mais après, j’ai senti que j’étais complètement libéré !

Et sinon, ça fait quoi d’être aligné à la place d’un type qui risque de jouer la Coupe du monde au Brésil en juin avec l’Argentine : Lucas Orban ? T’as pas mauvaise conscience ?

Non, j’ai pas mauvaise conscience… Ça fait plaisir… Euh non, ça ne fait pas plaisir, mais ça prouve que… Bon, Lucas (1 sélection, NDLR), c’est un bon joueur, qui va essayer d’aller au Mondial. Pour l’instant, c’est lui qui joue et, moi, j’essaie d’arriver un peu à son niveau ; donc ça fait du bien de se dire que j’essaie de concurrencer un joueur qui pourrait jouer avec Messi, dans une très grosse équipe d’Argentine.

Et est-ce vrai que tu as drogué Maxime Poundjé plusieurs fois pour jouer à sa place, à lui aussi ?

C’est ce qu’on dit, mais non… Je ne l’ai pas drogué. Bon, si j’avais dû, j’aurais mis un truc dans les bouteilles d’eau de notre sponsor, comme ça, ce serait passé plus facilement… (Rires)

Avec les primes touchées chez les pros, dans quoi as-tu craqué ton fric ?

Ben, en réalité, j’ai rien fait… Je ne me suis pas encore fait plaisir. Pour mon cadeau d’anniversaire, ma famille va réunir une petite somme, et je rajouterai pour m’offrir, peut-être, une petite montre. Mais c’est tout. J’essaie de mettre de côté pour plus tard, ou pour acheter quelque chose après…

En fait, tu es comme certains autres dans l’effectif, tu es un gros radin.

Non, non, pas du tout ! Quand il faut payer, je paie, et quand il faut me faire plaisir, je me fais plaisir !

Quelle est ta relation avec Francis Gillot ?

Ça se passe bien… Il me donne des conseils et n’hésite pas à me dire quand ça ne va pas. Le staff me conseille bien.

As-tu eu une idole dans le métier, avant de côtoyer le haut niveau ?

J’ai toujours eu Zinedine Zidane… Parce qu’avant d’arriver aux Girondins, dans le Var, j’évoluais en numéro 10. Puis j’adorais sa technique, son toucher de balle et sa vision du jeu. Il était super élégant à voir jouer et, sur un terrain, il donnait tout… On le voyait ruisseler !

Depuis que tu as franchi le pas, quelles sont tes ambitions ?

Mes ambitions, c’est d’abord d’aider le plus possible l’équipe première. Ensuite, c’est de m’installer et, pourquoi pas, d’avoir une place de titulaire. Enfin, bien entendu, c’est gagner des titres à Bordeaux… Aller en Ligue des champions, faire mes matchs, le plus possible.

Et les sélections, en équipe de France ?

Non, jamais ! Je n’en ai eu aucune en équipes de jeunes ! Bon, on y pense un peu, ça reste dans un coin de sa tête…

Lyon, dimanche, tu vois ça comment ?

Je ne sais pas si je vais le jouer, mais ça va être un match compliqué… Un beau match aussi. On a besoin de prendre des points, et eux, de continuer sur leur lancée. Après, Lyon est en forme ; ce n’est pas l’équipe de Lyon du début de saison… Donc, il va falloir être solide, mais pas forcément concentré sur eux. On devra entrer dans le match en posant notre jeu et en étant bien agressif. Ne pas les laisser respirer, non plus. À partir du moment où l’on mettra ça en place, je pense que le match se déroulera en notre faveur.
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