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Theo, l’autre folie Hernandez
Né à Marseille et formé à l’Atlético, comme son frère Lucas, Theo Hernández, prêté au Deportivo Alavés, est l’une des révélations de cette Liga. Un statut de promesse qu’il doit autant à la génétique familiale qu’à ses talents de latéral moderne.
Lorsqu’il enfile son nouveau maillot du Deportivo Alavés pour se rendre jusqu’au couloir d’entrée qui conduit vers la pelouse du Mendizorroza, les couleurs adverses du Real Madrid ne l’effraient pas. C’est que Theo Hernández, frère cadet de Lucas, est également un joueur formé à l’Atlético de Madrid, habitué aux joutes saignantes face au voisin blanc et honni du Real. De fait, quatre-vingt-dix minutes durant, il ne se crispe jamais à l’heure d’en découdre avec l’équipe-fanion merengue et chahute virilement le pauvre Danilo. Une performance qui fait l’unanimité auprès des observateurs qui le considèrent déjà comme l’une des révélations de cette Liga, au même titre que son partenaire Marcos Llorente, prêté par l’ennemi blanc au Glorioso. Âgé de seulement dix-neuf ans et promis à un brillant avenir, le natif de Marseille, fortement courtisé par le FC Barcelone, préfère miser sur la stabilité et s’aguerrir aux joutes de Primera : autrement dit, juste avant l’officialisation de son prêt à Vitória, il prolonge son bail avec les Colchoneros jusqu’en 2021.
Le chantier de Theo face au Real :
Lucas Hernández : « Theo me conseille »
Bien que frère puîné de Lucas Hernández, membre de l’équipe première de Diego Simeone depuis l’exercice 2014/15, Theo compte une saison de plus à l’Atlético de Madrid. Comme le raconte son aîné à France Football : « Au bout de deux ans au Rayo Majadahonda, l’Atlético de Madrid a recruté mon petit frère. Un jour, je suis venu le voir à l’entraînement et je m’amusais sur un petit terrain à côté. À ce moment-là, un recruteur est venu me parler pour savoir où je jouais. Il voulait m’observer. Le week-end suivant, il est alors venu me voir lors d’un tournoi que je disputais avec le Rayo, puis m’a recruté. » Plus ou moins tributaire de son frère, Lucas en suit donc la progression au sein du Cerro del Espino, centre d’entraînement de l’Atléti justement situé sur la commune de Majadahonda. Côte à côte, ils gravissent tous les échelons de la formation rojiblanca jusqu’à composer tout le flan gauche défensif des Madrilènes en Youth League : à Lucas l’axe central gauche, à Theo le couloir gauche. Une paire qui tape dans l’œil de Diego Simeone, qui va jusqu’à lancer dans le grand bain l’aîné de la fratrie face au Real Madrid en huitièmes de finale de la Copa del Rey.
Justement, pour ses débuts chez les pros dans un derbi madrileño, Lucas occupe la place dévolue à son frangin : celle de latéral. Aujourd’hui encore, pour pallier l’absence de Filipe Luís, il est aligné à ce poste, ce qui le presse à demander quelques conseils à l’actuel joueur du Deportivo Alavés, comme il s’en explique au Pais : « Avec les U-21 français et parfois avec leCholo, je suis aligné sur le côté. Souvent, nous discutons des spécificités du poste et il me conseille, car Theo est un vrai latéral de formation, pas moi. » Un spécialiste du poste, donc, dont les prémices en Liga laissent présager un futur radieux. À en croire certains éducateurs matelassiers, son potentiel serait même plus imposant que celui de son frère, appelé à devenir international sous peu et déjà membre à part entière de l’équipe du Cholo – « Chaque fois qu’il joue, il répond de la meilleure manière. Ça ne me surprend pas, car c’est déjà l’un des nôtres. » Tout aussi physique, mais plus tonique que son aîné, toujours porté vers l’avant tel le Gareth Bale de ses débuts à Southampton, Theo Hernández fait déjà saliver toute la directions sportive du Vicente-Calderón.
Theo et Lucas, les nouveaux Luis et Alfonso Olaso ?
Le 31 juillet dernier, sur la pelouse du stade de Geelong, en Australie, l’Atlético de Madrid renoue avec son glorieux passé. Qu’importe la défaite face au Melbourne Victory ; l’important est ailleurs. Sur la feuille de match, plus précisément, où se retrouvent Theo et Lucas, tous deux titulaires, qui se font l’écho de l’ultime vers de l’hymne rojiblanco : « Porque luchan como hermanos » – « Parce qu’ils luttent comme des frères » , en VF. Dans la tradition de l’Atléti, ils s’inscrivent dans la continuité des fratries Gortaza, Uribarri, Villaverde et surtout Olaso, dont Luis et Alfonso défendent la liquette matelassière durant toute la décennie des années vingt. Le chemin semble tout tracé, donc, pour les voir reprendre ce flambeau, à moins que les grosses écuries européennes ne viennent mettre leur grain de sable. Car à l’instar de son frère, intensément dragué par la Juventus, Theo Hernández jouit d’une belle cote de popularité auprès de Robert, directeur sportif blaugrana. Et ce n’est pas sa clause, rehaussée à vingt et un millions d’euros l’été dernier, qui freinera les velléités barcelonaises de le débaucher.
Par Robin Delorme