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Theo Hernandez, le problème de croissance
Une nouvelle fois très léger lors de la défaite du Real Madrid en Coupe du Roi face à Leganés (1-2), Theo Hernandez commence à se mettre à dos le public du Santiago-Bernabéu, fatigué des performances moyennes du latéral gauche de 20 ans qui enchaîne les polémiques en dehors des terrains. Et si les épaules du Marseillais étaient trop petites pour ce maillot ?
OptaJose est formel : des quatre latéraux du Real Madrid, Theo Hernandez est celui qui possède le meilleur ratio minutes jouées/passes décisives avec deux offrandes en 983 minutes disputées toutes compétitions confondues. Un ratio légèrement supérieur à son concurrent Marcelo (1 passe dé’ toutes les 521 minutes) et loin devant Dani Carvajal et ses trois petits caviars en 1930 minutes. Mieux, jusqu’à cette défaite en Coupe du Roi face à Leganés (1-2), Hernandez n’avait jamais connu la défaite avec les Merengues lorsqu’il était titulaire. OptaJose a beau être d’une parfaite fiabilité, il est aussi la preuve que les statistiques peuvent aussi mentir. Car ces chiffres ne suffisent pas à faire croire au public du Santiago-Bernabéu que le fils de Jean-François Hernandez est une recrue modèle. Contre Leganés, le latéral gauche de 20 ans a livré une partition dans la lignée des précédentes : mauvaise. Des centres au troisième poteau, des passes manquées et des errements défensifs préjudiciables comme lorsqu’il lâche le marquage de Gabriel sur le deuxième but des Pepineros. Un match et une première partie de saison à l’image de sa présentation où Théo avait régalé le public du Santiago-Bernabéu avec une démonstration de jongles ronaldinhesques :
Theo Hernandez a raté sa séance de jongles lors de sa présentation au Real Madrid. Qu’il se rassure : il y a pire. pic.twitter.com/0X2QChHqyk
— Brut sport (@brutsport) 13 juillet 2017
Une première saison canon
Et pourtant, le recrutement de Theo Hernandez contre 26 millions d’euros avait tout de la bonne idée au départ. Prêté à Alavés par l’Atlético de Madrid la saison dernière, le frère de Lucas est vite devenu la coqueluche des supporters babazorros, impressionnés par la vitesse et la solidité défensive du jeune latéral qui n’avait jusque-là disputé qu’une poignée de matchs en troisième division espagnole. Propulsé au rang de révélation de l’année et classé parmi les meilleurs latéraux de Liga, Theo Hernandez avait alors reçu quelques fleurs de Zinédine Zidane dès avril 2017 : « Theo est un bon joueur, sans aucun doute. »
Avant de convaincre tout le board du Real Madrid de lâcher le chèque après un coup franc magnifique en finale de Coupe du Roi face au FC Barcelone pour son dernier match avec Alavés. Et tant pis s’il débarque depuis le rival qu’est l’Atlético, Florentino Pérez adoube dès le départ sa nouvelle recrue venue permettre à Marcelo, bientôt trentenaire, de souffler de temps à autre : « Tu voulais porter ce maillot par-dessus tout, défendre ce blason même si d’autres clubs te voulaient. Ta fermeté et ta conviction sont des gestes que le madridisme n’oubliera pas. »
Plus de polémiques que de matchs joués
Peu utilisé en début de saison par le double Z, et très rarement à son avantage lors de ses sorties avec la Maison-Banche, Hernandez a surtout fait parler de lui en dehors des terrains. Tandis que son frère Lucas s’est vu condamné à des travaux d’intérêt général pour « violences domestiques » , Theo, lui, a vu une jeune femme déposer une plainte pour « agression sexuelle » quelques jours avant sa signature à Madrid. Innocenté dans cette affaire, le gaucher a en revanche plaidé coupable pour son comportement avec l’équipe de France U21.
Convoqué par Sylvain Ripoll en mai dernier, Theo avait préféré sécher le rassemblement pour passer du bon temps à Marbella. Rayé des plans des Espoirs depuis cet épisode, l’ancien latéral d’Alavés avait alors lancé un appel à la sélection espagnole dans les colonnes de AS en octobre dernier : « Cela fait deux rassemblements des Espoirs qu’on ne m’appelle pas, ça m’énerve un peu. S’ils continuent à ne pas m’appeler, il faudra que je prenne une décision. Je ne ferme pas la porte à la sélection espagnole. » Des paroles qui n’ont visiblement eu aucun impact puisque aucune de ces deux nations ne s’est battue pour faire venir Theo Hernandez, qui a récemment invité deux nains vêtus de la tunique madrilène et équipés de faux pistolets pour célébrer sa vingtième année. Car oui, finalement Théo n’est encore qu’un gamin de 20 ans qui a vu sa carrière décoller à vitesse grand V et qui doit juste retrouver la recette des centres pour éviter le crash.
Par Steven Oliveira