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The Red Goes Black : « Vairelles, c’est un joueur burlesque »
« Excités comme des pucelles » à l'idée de se confronter au Culture foot, les Red Goes Black ont toutefois laissé le soin à leur bassiste Joe Chatterton de s'exprimer au nom du groupe en matière de ballon rond. En même temps, quand on vient de Douarnenez et que les affaires de famille puent le football, on est forcément en bonne place. Romain Danzé et Serge Le Dizet like this.
Vous êtes bretons et vous vous appelez The Red Goes Black : faut croire que vous êtes fans de Rennes…Pas forcément. Mais oui, un petit peu, parce que Romain Danzé vient de chez nous, de Douarnenez, donc on suit Rennes parce qu’il joue là-bas.
Juste parce qu’il vient de Douarnenez ?Non, aussi parce que c’est un excellent joueur et qu’il mériterait d’avoir sa place en équipe de France au Brésil, à mon humble avis. Un joueur aussi courageux, qui fait preuve d’autant d’abnégation devrait figurer dans la liste de Didier Deschamps. Donc j’aimerais insister sur le fait qu’on aimerait le voir en équipe de France à la place de Sagna. En plus, il a une certaine classe : il s’exprime bien quand il est interviewé, il représente un peu le football de province. Et puis, il est fidèle à son club, breton qui plus est. Et il a partagé nos morceaux sur son Twitter, haha !
Si on n’est « pas forcément » de Rennes, on supporte qui à Douarnenez ? Disons qu’on est plusieurs à supporter des clubs différents. Des clubs bretons, bien évidemment. Ça nous donne d’ailleurs des soirées footballistiques et éthyliques assez mouvementées. On a forcément le Stade brestois, qui est dans le 2-9, donc une bonne partie de nos potes sont supporters de Brest. Lorient et le Stade rennais, donc. Et puis l’En Avant de Guingamp, forcément, aussi, pour les paysans, là-haut…
Pas Nantes, alors ?Bah… Je sais pas. Parce qu’à Douarn’, il y a un mec qui vient du quartier d’où je vis : Serge Le Dizet. Il était dans l’équipe championne de France en 1995 et celle qui arrive en demi-finales de Ligue des champions contre la Juventus de Turin. Il était ami avec mon grand-père, même. Donc ouais, j’aime bien les Canaris.
Tu l’as rencontré, Le Dizet ?Oui, plein de fois, quand j’étais petit, au bistro de ma grand-mère. Un type absolument charmant. Et puis ce sont les souvenirs du grand FC Nantes. Ma mère l’appelait son « petit mignon » .
Tu m’as cité tous les clubs bretons, mais t’es fan de qui, toi ?L’En Avant de Guingamp. C’est mon père qui m’a refilé le virus. La saison dernière était géniale. Bon, cette année, c’est moins glorieux, même si j’ai l’impression qu’ils sont parvenus à relever la tête récemment. J’aime ce côté petite ville/grand club, avec la capacité du stade qui fait la moitié de la ville. Je suis allé au Roudourou une fois, pour un derby, un Guingamp-Lorient. J’ai pu y ressentir tout l’engouement pour le club. J’ai connu la fin de Coco Michel, un beau symbole d’une belle période pour l’EAG. D’ailleurs, à l’époque, Le Graët était le patron de mon père, donc il avait eu le droit de bouffer avec les joueurs. Il y avait Malouda, notamment. Et puis cette victoire en Coupe de France en 2009, qui plus est contre le Stade rennais… C’était vraiment cool. Surtout quand t’es entouré de fans du Stade rennais et de fans de Brest, qui ne sont pas pour le Stade rennais, mais foncièrement anti-Guingamp.
Et le FC Douarnenez, alors ?En fait, pas vraiment. J’étais fan du FC Pouldavid – qui est un quartier de Douarn’ – et qui a par la suite fusionné avec le FC Douarnenez. Mon grand-père était président du FC Pouldavid et ils ont monté sept divisions en huit ans. Ils se sont arrêtés en Ligue. Une bonne période de mon enfance.
Tu parles une nouvelle fois de ton grand-père : il a fait beaucoup pour le foot ?Oui, Jean Tanneau. Il a été dirigeant puis entraîneur, notamment des gardiennes de l’équipe de France féminine. Après, il est parti à la Ligue et est devenu président du District sud de la Ligue du Finistère. Il est décédé d’une longue maladie juste après la victoire de la France en Coupe du monde en 1998. C’était son rêve et il est parti un mois après. Donc, quand on a entendu la phrase de Thierry Roland ( « je crois qu’après ça, on peut mourir tranquille » ) à la télévision, c’était un peu étrange.
Si tu devais choisir un seul joueur, ce serait lequel ?Steven Gerrard. C’est un joueur magnifique, courageux, qui met des buts exceptionnels. Je me rappelle être devenu fan de lui lorsque j’ai vu la finale de la Coupe UEFA contre Alavès, quand ils gagnent 5-4 (en 2001). Un match complètement épique, avec un but de Gerrard.
Vous avez dit que le sportif qui vous représentait le mieux était Poulidor. Si ça devait être un footballeur ?Pour faire un petit clin d’œil à l’EAG, je dirais ce bon vieux Thibault Giresse parce qu’il a eu une carrière en yo-yo et que c’est bien qu’il se retrouve en Ligue 1, ce mec. Nous, les Red Goes Black, on aime les beautiful losers.
On va pas se mentir : les footballeurs-chanteurs, c’est la cata, non ?Mon préféré, ça reste Youri Djorkaeff avec Vivre dans ta lumière. C’était génial. Une espèce de rap 90’s dans le style, avec des bons samples dégueulasses derrière. Surtout, c’est quand les mecs commencent à se prendre au sérieux que ça devient dingue. Tony Vairelles avait fait du rap, aussi ! Cool. Vairelles, c’est un joueur burlesque. Quand il jouait, c’était un attaquant puissant, avec son mulet et tout, mais tout ce qu’il fait après, tout qui part en vrille, je trouve ça assez drôle. Une baston en sortie de discothèque, ça me fait marrer. En plus, il fait couler le FC Geugnon et derrière, il fait de la taule… C’est pas burlesque, ça ?
The Red Goes Black en concert aux Transmusicales de Rennes le 5 décembre 2013
Propos recueillis par Matthieu Rostac