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The Mark

Par Maxime Brigand
The Mark

Officiellement, c'est le meilleur arbitre d'Angleterre. Il est aussi l'un des plus respectés d'Europe et sera au sifflet samedi pour la finale de la Ligue des champions. Reste que Mark Clattenburg a aussi sa petite réputation. Entre controverses, petits mots et grosses bagnoles.

Il n’a jamais paru aussi apprêté. Dans les couloirs de Wembley, il affiche sa confiance sous son costume, accompagné de ses fines lunettes et d’une rose déposée dans la poche gauche de sa veste. Pour lui, c’est le jour où jamais de se battre contre l’histoire, son histoire. C’est sa troisième finale de FA Cup, la deuxième en tant qu’entraîneur après une défaite au scénario tragique en 2006 avec West Ham contre le Liverpool de Rafael Benítez (3-3, 1-3 aux tirs au but). Sa première, c’était en 1990, une époque où il tenait le milieu de Crystal Palace sous les ordres de Steve Coppell. Les Eagles s’étaient alors inclinés contre Manchester United, et Sir Alex Ferguson soulevait alors ce jour-là le premier trophée de son histoire avec les Red Devils. Samedi dernier, Alan Pardew pensait alors tenir sa revanche avec le Crystal Palace qu’il dirige aujourd’hui contre le même Manchester United. Avant la rencontre, on l’a vu, décontracté, venir saluer Coppell et Ferguson dans le hall d’entrée des joueurs et même rire avec l’arbitre de la rencontre, Mark Clattenburg. La scène a été sortie de son contexte, dessinée, décriée, raillée. Et, au final, la mine a changé d’expression cent vingt minutes plus tard. Pardew s’est incliné une nouvelle fois après une prolongation étouffante (1-2) et, sans chercher d’excuse, a lâché le fond de sa pensée : « Je pense que si on avait eu un peu plus de justice de la part de l’arbitre, on aurait pu mieux faire en première période. En seconde mi-temps, on a été meilleurs, mais c’est le football. » Tout le monde est d’accord : si Manchester United s’est imposé à Wembley, Mark Clattenburg a raté sa finale. Et Mr Controversy a renfilé son costume, malgré son statut de meilleur arbitre du pays, et a maintenant une finale de Ligue des champions à arbitrer samedi soir, à San Siro. Comme quoi.

« La vie d’un footballeur avec un sifflet à la bouche »

Plus que jamais, et à quelques semaines du championnat d’Europe, Clattenburg est bien l’arbitre du moment. C’est un homme scruté, désapé par les médias britanniques, et il aime ça. C’est ce que ses proches décrivent : Mark Clattenburg est un gars normal, la fraîche quarantaine et la tête ébouriffée. Au début aussi, il était aussi comme tout le monde. Électricien de formation, quelques matchs arbitrés en Northern League, le passage en Football Conference à la fin des années 90 et la touche, par moments, en Football League. L’ascension normale d’un mec finalement pas si « normal » . Car, au fond, Mark Clattenburg aime la lumière, il la cherche et joue avec. Il la découvre totalement le 12 août 2000 lors de la victoire de Chesterfield contre York City (4-1) où il devient le plus jeune arbitre de l’après-guerre en Football League, à 25 ans, avant de découvrir la Premier League en 2006. Il n’a que trente ans, arbitre le testimonial d’Alan Shearer le 11 mai 2006 et est alors écarté de toutes les rencontres de Newcastle pour la suite de sa carrière, son amour pour les Magpies étant affirmé. Depuis ? Clattenburg a « cultivé son ego » selon un ancien officiel, divorcé de sa femme, mis de côté sa vie d’avant et vit « la vie d’un footballeur avec un sifflet à la bouche » . L’histoire décrit un homme amoureux des belles voitures et possédant notamment une BMW X5 plaquée par un C19TTS pour « Clatts » .

Des affaires et un respect

Pourquoi un tel changement ? Car Mark Clattenburg a su se faire accepter par son attitude, ses idées et sa qualité, aussi. Au point de toucher ses rêves, l’Europe, une finale de JO en 2012, des matchs internationaux et donc maintenant une finale de Ligue des champions. Il est différent, mais c’est aussi le meilleur du Royaume. Et comme tout arbitre, Clattenburg a ses casseroles. Les siennes sont seulement plus lourdes et plus graves. Il y a d’un côté le sportif où l’arbitre anglais s’est d’abord fait remarquer lors d’un derby du Merseyside en 2007, à Goodison Park. La raison ? L’expulsion de Tony Hibbert à qui il avait donné dans un premier temps un carton jaune avant de discuter avec Steven Gerrard et de sortir le rouge. Résultat : Clattenburg n’a plus arbitré à Goodison Park pendant cinq saisons. Et il y a eu des vannes envoyées au banc de City concernant le comportement de Craig Bellamy, un but refusé à Pedro Mendes lors d’un Tottenham-Manchester United, des mots échangés avec Adam Lallana et surtout une sombre affaire avec John Obi Mikel. L’histoire date d’un Chelsea-Manchester United (2-3), en octobre 2012. Mikel avait alors accusé Clattenburg d’insultes racistes à son encontre, Chelsea avait porté plainte, et l’arbitre avait été écarté des terrains pendant près d’un mois avant d’être blanchi. Dernière folie en date : un match de suspension en 2014 pour s’être rendu à un West Bromwich-Crystal Palace avec sa propre voiture alors que le règlement oblige un arbitre à se rendre au stade avec ses assistants pour des raisons de sécurité. Reste que le beau Mark a simplement filé après la rencontre pour aller voir un concert d’Ed Sheeran à Newcastle. Give me Love.

Mais alors comment Mark Clattenburg a-t-il pu se retrouver à arbitrer en une semaine une finale de FA Cup et une finale de Ligue des champions ? Tout simplement pour son talent. C’est un précoce, un « génie du sifflet » et il a fait ses preuves. Il le disait lui-même il y a quelques années au Guardian : « Personne n’est parfait.(…)En tant qu’arbitre, vous devez gérer un match en tant qu’individu, mais vous travaillez en permanence en équipe. C’est important parce que vous entendez les entraîneurs se plaindre de vos décisions et, nous, on essaye de ne faire aucune erreur, pour ne pas affecter les résultats d’une saison.(…)Je pense que mon âge m’aide avec les joueurs. Je connais leur époque, je sais d’où ils viennent aussi. Et je pense que les entraîneurs aiment ma façon d’arbitrer – ils ne sont pas toujours d’accord avec moi, mais ils m’ont toujours respecté. » Clattenburg est un représentant de la nouvelle vague et il sert aujourd’hui d’exemple. Au-delà des scandales, au-delà des dorures et avec le sifflet sur l’Europe du foot. Mais avec ses controverses.

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