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The life of Bryan (Monchi Python)
À peine arrivé cet été à Rome pour franchir un nouveau palier, Bryan Cristante retrouve déjà l’Atalanta lundi soir pour ce qui pourrait être sa première au Stadio Olimpico sous le maillot de la Roma. Avec une ambition : retrouver sa chère Ligue des champions.
Être l’élu et s’appeler Bryan sont visiblement deux faits qui ont été créés pour ne jamais pouvoir aller ensemble. Même s’il existe en permanence cette fameuse exception qui confirme la règle, qui s’applique pourtant plus souvent aux autres qu’à soi-même. Longtemps d’ailleurs, la carrière de Bryan Cristante a ressemblé comme deux gouttes d’eau au scénario de sa vie adapté par Terry Jones à la fin des années 1970. Lorsque l’Italo-Canadien voit le jour dans la province de Pordenone, un beau jour de mars en 1995, il ne sait pas encore que son début de sa carrière sera reluisant, presque rêvé par n’importe quel jeune bambin sachant taper dans un ballon rond. Remplacer Robinho lors d’un AC Milan-Viktoria Plzeň lorsqu’on a à peine 16 ans, 9 mois et 3 jours, revient largement à se faire couvrir d’or et de parures. Même par erreur. Car avant d’être baladé de Benfica à Pescara, avec un premier détour express par Palerme, Cristante est resté pendant près de cinq années le plus jeune joueur italien à débuter dans la reine des compétitions. Qu’il compte bien retrouver dès cette année, d’où sa présence à la Roma.
New Born
Lorsque les fameux rois mages de la Ligue des champions se rendent compte que Cristante n’était que le gamin du berceau d’à côté, et rétablisse l’ordre en filant à Moise Kean le véritable titre de prophète, Bryan, lui, est sur le point d’enfin revenir à la vie réelle à l’Atalanta pour commencer sa vie de footballeur lambda. Au contact de Gasperini, connu pour bonifier tout ce qu’il touche ou presque, Bryan reprend confiance en lui et commence à réellement montrer ce qu’il sait faire. En dehors des terrains d’abord, où il aide même une vieille dame à faire marcher son téléphone.
Mais surtout sur le pré, où en l’espace d’une saison et demie entre haut de tableau de Serie A et Ligue Europa, il dispute 59 matchs, inscrit 15 buts, délivre six passes décisives et surtout pulvérise dans tous ces domaines ses plus beaux faits d’armes connus jusqu’alors. En mai, avant de rallier la Roma pour près de 30 millions d’euros, le néo-Romanista ne s’y trompait pas au moment d’évoquer l’importance de Bergame pour sa carrière à Il Messagero : « À Bergame, il ne me manque rien, cependant, j’aime toujours progresser. S’il y a la possibilité, je voudrais continuer mon parcours de croissance et aller en Ligue des champions. » Comme une obsession.
Grandir, ou mourir
À Rome, Bryan est loin d’arriver en terrain conquis notamment dans son secteur de jeu. Même en cas de départ de Strootman, le milieu romain reste bien garni : avec De Rossi, Pastore, N’Zonzi, Pellegrini ou même le jeune croate Ćorić, Cristante sait qu’il va devoir se battre pour s’imposer : « J’ai quitté un beau groupe à Bergame, des amis, mais aujourd’hui, j’ai surtout hâte de gagner pour ma première à l’Olimpico.(…)Je me sens déjà bien dans ce groupe, le fait d’en faire partie depuis le début m’a aidé. Et le fait que les matchs s’enchaînent m’aide encore plus. »
Dans une autre vie, Cristante avait même inscrit son premier but en Serie A face à cette même Atalanta, après avoir observé Kaká claquer un doublé avant lui. C’était le 6 janvier 2014, lorsqu’il était encore l’élu à Milan. Aucun doute que ce lundi, Bryan ne se gênera pas pour une nouvelle fois faire ployer un genou à terre à cette Dea’. Pour ne pas mourir en martyr dans l’arène de l’Olimpico, et surtout définitivement s’affirmer à 23 ans comme l’un des meilleurs à son poste en Italie. Une nouvelle croisée des chemins, finalement.
Par Andrea Chazy