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The Excitements : « Les gens préfèrent critiquer leur club plutôt que de le soutenir »
La soul des années 60 a plutôt la cote ces derniers temps. Entre les vieilles gloires comme Charles Bardley ou les jeunes adorateurs tel Aloe Blacc, voici The Excitements qui débarquent directement de Barcelone avec un album cuivré à souhait porté par la voix de Koko Jean Davis qui rappelle les débuts explosifs et bluesy de Tina Turner. Leur guitariste Adrià Gual évoque ses souvenirs de fan du Barça, histoire de savoir que le foot peut avoir une âme et le sens du groove.
Quel est ton premier souvenir avec le Barça ?C’est dur d’y répondre. Je pense qu’il doit s’agir de la saison 1973-1974 quand le FC Barcelone a remporté le championnat en battant en même temps le Real de Madrid 5 à 0 à Bernabéu. Dur de faire mieux pour nous. Je me souviens spécialement de l’image forte d’Hugo « Cholo » Sotil, cet incroyable buteur péruvien. Moi, je jouais comme tout le monde au foot à l’école et ensuite j’ai continué dans diverses compétitions amateurs de futsal, la plupart du temps comme gardien de but.
La soul sixties, c’est beaucoup costard et chaussures vernies, on peut aussi apprécier les maillots de foot ? Tu l’auras compris, je suis d’abord un supporter du Barça. Et je suis un petit peu collectionneur de maillots, principalement ceux des années 80. Cela couvre du second maillot de Barcelone à l’exemplaire de la fin des 80’s de l’AC Milan ou encore celui de Tenerife au début des années 90. Après tout, Ténérife nous a bien aidés à gagner deux championnats en battant Los Merengues lors du dernier match de la saison.
Puisqu’on parle tenue de foot, est-il acceptable de jouer de la soul sixties avec une écharpe de supporter ?Bien sûr, c’est évidemment possible. Mais elle peut se révéler un peu trop chaude, non ? Je pense qu’une cravate suffit largement. Je ne recommanderais pas davantage, d’expérience !
Tu te rends parfois au Nou Camp ? Bien sûr, j’y vais souvent avec des amis. Mais franchement, les gens ne font que se plaindre aujourd’hui et un tel comportement me rend malade. Ils préfèrent critiquer que d’aimer et soutenir le club. Comme le dit le titre de notre album, pour eux « Sometimes too much ain’t enough » .
On ressent encore l’antagonisme entre le Barça et l’Espanyol en 2013 ?Oui ! Pour ma part, je vis l’opposition un peu différemment, car la moitié de ma famille se situe du côté de l’Espanyol. Vous devez d’abord vous rappeler que l’Espanyol fut créé en 1900 en se plaçant contre le FC Barcelone. Ce nom particulier lui a été donné, Espanyol (l’Espagnole), parce que le Barça avait été fondé par des étrangers, britanniques et suisses principalement. Pour des raisons évidentes, la rivalité n’a pas franchement décru depuis plus d’un siècle.
Quels sont tes joueurs préférés ?En ce moment, je ne vous apprends rien, je pense que personne n’est comparable à Messi. Tout le monde se souviendra sûrement de lui comme l’un des meilleurs joueurs de tous les temps et nous sommes chanceux de le compter dans notre effectif. Mais quand j’étais gamin, mon vrai héros s’avérait être le défenseur central du Barça, Miguel Bernardo Bianquetti, dit Migueli. Et ensuite Maradona. Naturellement, j’en apprécie beaucoup d’autres à l’instar de Falcao (le Brésilien), Sócrates, Platini, Pfaff, Romario…
Tu aperçois occasionnellement des supporters du Barça parmi le public lors de vos concerts ? Franchement, 80% des Barcelonais sont des supporters du Barça, donc ce n’est pas exceptionnel d’en deviner un paquet d’entre eux devant nous lorsque nous sommes sur scène, mais heureusement pas les plus fanatiques. Si tu étends à l’ensemble de la scène soul en Europe, les Anglais et les Italiens sont les plus accros, toutefois nous parlons surtout musique, même si les vieux souvenirs de foot arrivent toujours dans la conversation à un moment ou un autre.
Tu as une playlist d’avant-match ?Je n’écoute rien avant un match. Et aujourd’hui, je préfère le regarder chez moi tout seul. J’aime bien être concentré à 100% dessus, car je suis plutôt stressé durant la rencontre.
En tournée en France le 18 octobre à Tours, le 19 au Havre et le 5 & 6 novembre à Paris The Excitements Sometimes too much ain’t enough (Penniman records)
Propos recueillis par Nicolas Kssis-Martov