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Thauvin, un travail à finir
Margarita Louis-Dreyfus a tenu à s’exprimer en public cette semaine. Pas de vente, pas de nouvel entraîneur, ni de nouveaux joueurs, non, l’information à retenir, c’est le nouveau retour de Florian Thauvin à l’OM.
« Florian Thauvin va nous rejoindre le plus rapidement possible. Gunter (Jacob, le directeur sportif du club, ndlr) l’a bouclé ce matin. » Quand Franck Passi prend la parole dans la matinée du 4 août, lors de cette conférence de presse générale à l’OM, il est le premier à justifier un tel événement. Juste au moment où les journalistes présents, et en attente d’information, commençaient à fuir le vide, à se demander pourquoi ils étaient venus au Vélodrome, l’éternel intérimaire olympien a surpris tout le monde en glissant une information mercato ni vu, ni connu : le gamin d’Orléans est de retour au club, pour la troisième fois, et il compte bien terminer ce qu’il a entamé voilà maintenant trois ans, lorsqu’on faisait la connaissance de Tonton Adil.
Amour impossible
La relation entre Florian Thauvin et l’OM est d’ailleurs à l’image de leur première rencontre. Fracassante. Et au fil du temps elle s’est transformée en amour vache, en passion insatisfaite et en synchronicité défaillante. Les supporters marseillais ont d’abord du mal à se réjouir de son lourd et embarrassant divorce lillois, avant de tomber sous le charme pendant trois ou quatre mois. Il faut dire que Flotov’ enchaîne les bonnes prestations et sait comment se mettre en valeur. Il marque, court, caresse le ballon dès qu’il le peut, mais se relâche après Noël. C’est déjà la panne et le banc des remplaçants.
L’arrivée de Marcelo Bielsa ravive la flamme. Florian ne récupère pas encore le numéro 10 d’André Ayew mais l’Argentin trouve enfin son poste sur le terrain, nulle part et un peu partout à la fois. En lui, le fou voit un grand joueur d’avenir : « C’est l’un des joueurs que j’ai dirigés dans toute ma carrière qui m’a le plus impressionné. Je sais qu’en ce moment, ce n’est pas l’idéal pour lui, mais j’ai confiance en son caractère. » Sauf que, comme toujours avec Florian, et surtout avec l’OM, un petit quelque chose va tout faire dérailler. Le départ de Marcelo Bielsa, des altercations avec les supporters, des polémiques futiles et le voilà sur le départ.
Sentiment du travail inaccompli
La résultante étant un départ vers l’Angleterre, pas franchement consenti : « Ce n’était pas ce que je voulais au départ. Après, comme je le répète, certaines décisions ne se contrôlent pas. Newcastle me suivait depuis un moment et me voulait absolument. À la base, j’ai refusé plusieurs fois de quitter le club. Pour moi, j’avais encore certaines choses à faire au club. » Et ce n’est pas durant son micro retour en cours de saison 2015-2016 que Florian mettra un terme à sa sensation d’inachevé. D’ailleurs, qu’est-ce qu’il doit encore accomplir à l’OM ? Qu’est-ce qui peut justifier son refus de signer à la Lazio alors qu’elle lui proposait un contrat bien plus alléchant que celui de Marseille ?
Déjà, sa famille et sa copine, Miss Côte-d’Azur, qui n’étaient pas contre l’idée qu’il revienne dans le Sud. Ensuite, l’amour du maillot, un peu, puisqu’il a toujours déclaré que l’OM était l’unique club de son enfance. L’absence de concurrence, peut-être aussi, car avec ses éléments offensifs actuels, Marseille a certainement de la place pour lui. Et puis aussi et surtout parce que Franck Passi, en bon ancien collaborateur et observateur de Marcelo Bielsa, l’a caressé dans le sens du poil de longues semaines cet été. Tous ces éléments le poussent donc aujourd’hui à revenir au Vélodrome, pour la troisième fois, à enfin essayer de laisser sa marque au club et à en partir, pas forcément comme une légende, mais au moins comme un prince.
Ugo Bocchi