TFC-PSG (1-0) : Paris dans les sables mouvants

Autant crever l’abcès dès le départ : on ne devrait pas avoir le droit de proposer une pelouse comme celle du Stadium ce dimanche soir. Enfin, une “pelouse”… parlons plutôt d’un bac à sable quelque part entre un terrain de beach soccer et le Central de Wimbledon après quinze jours de compétition. Un cauchemar pour les joueurs, les spectateurs et le ballon. Conséquence directe, on a vu des choses assez vilaines dans les passes, les transmissions, les frappes, les centres, les appuis, les courses, partout… Place au jeu, malgré tout. On craignait un match sans attaquants, finalement, Gignac côté Toulouse et Luyindula à Paris sont titulaires, Hoarau étant sur le banc, prêt à rentrer au cas où. Le TFC présente un 451 un peu bâtard avec APG seul au monde et Sissoko à la création, le PSG reste fidèle à son 442 avec Peguy-Giuly en pointe et Sessegnon à gauche et Ngoyi associé à Clément pour la récupération.

Dans une première mi-temps un brin soporifique, seul le PSG parvient à éviter le coma général à toute l’assemblée. S’accommodant autant que faire se peut du champ de mines sur lequel ils évoluent, les Parisiens prennent le jeu à leur compte, comme souvent cette saison, mais sans pour autant faire la différence, comme souvent cette saison. Volonté de jouer propre, en première intention, en une touche de balle, en déplacements… toutes les idées sont là, sauf que ça coince à l’approche de la boîte de Yoyo Pelé. Du coup, très peu d’occasions à se mettre sous les canines, à peine une frappe par ci, une tête par là, via un Luyindula très volontaire et disponible. En face, les locaux jouent comme à l’extérieur. Les Toulousains ont déposé le brevet d’un jeu tout en coups de physique et longs drops vers André-Pierre Gignac. Isolé et en manque de réussite, le meilleur buteur de la saison passée en L1, bien surveillé par sa baby-sitter du jour Mamadou Sakho, ne se procure qu’une paire d’opportunités à peine dangereuses pour Greg Coupet. Bref, mi-temps pour deux équipes grippées sur un terrain en pleine chimiothérapie.

Après la pause, c’est tout juste mieux, dans la mesure où les Toulousains essaient de produire autre chose du “dauphin-dauphine”. Sous l’impulsion d’un Sissoko en pleine bourre, le Téfécé se montre plus joueur, plus présent, pour mettre la pression sur des Franciliens qui jouent plus bas et sortent moins. Ça paye en trente minutes. Les lascars d’Alain Casanova débloquent l’affaire sur un contre puissant. Machado récupère, met Sissoko à l’aise, tout en charisme l’international français fixe la défense centrale et décale Albin Ebondo qui n’a plus qu’à croiser une frappe écrasée pour animer la soirée. 74e minute, 1-0, coup dur pour le PSG un peu frileux sur le coup et globalement trop discret en seconde période. Kombouaré fait rentrer Sankharé et Hoarau pour dynamiter le bouzin. Coaching presque réussi, puisqu’à cinq minutes de la fin, Sankharé des trente mètres est à deux doigts de détruire les buts de la Ville Rose, mais Pelé veille. Coup de sifflet final. Sans forcément rassurer son monde, Toulouse revient dans la première partie de tableau, Paris replonge dans ses doutes avant de prendre l’avion pour Marseille. Un « classico » pour se relancer ou déprimer…