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TFC, les raisons d’une gamelle
Il y a quelques mois, le TFC trustait les premières places de Ligue 1. Désormais, le club regarde davantage derrière lui, que devant. Entre problèmes d’effectif et méforme de cadres, explications.
« La crise, c’est comme la pression, c’est celle qu’on s’impose soi-même. Il y a une crise de résultats indéniable et il faut essayer de retrouver la qualité de jeu du début de saison. Il faut faire attention à rester mesuré comme en cette période, quand on parlait de nous comme d’une équipe pouvant lutter pour le titre. C’était exagéré. Là, nous sommes dans le dur, mais nous ne sommes pas devenus mauvais du jour au lendemain. » Dans les colonnes de L’Équipe, Alain Casanova relativise comme il peut. Mais le TFC est bien en crise. Second au classement de Ligue 1 à la 10e journée de championnat, le club n’a depuis remporté qu’une seule rencontre, le 25 novembre dernier, face à Lyon. Une victoire en trompe-l’œil, puisqu’au total, Toulouse n’a récolté que 4 points sur 24 possibles et a dégringolé de 10 places. Si le coach toulousain explique cette méforme par un excès de « suffisance » , les défauts techniques et humains affluent.
Un effectif limité
Si on devait coucher sur papier le onze type du TFC, on se retrouverait avec une belle copie. Un 4-1-4-1 avec le talentueux Ben Yedder seul en pointe, des ailiers rapides, un trio dans l’entrejeu étiqueté « Bleus » , un Capoue à la baguette, le tout devant une défense solide. Mais le problème, le voilà : ce onze type, on ne le voit guère, depuis huit matchs. Et ce sont les blessures et suspensions les principales responsables. En défense notamment, la charnière centrale Zebina-Abdennour, gage de qualité, n’a été alignée que deux fois lors des huit dernières rencontres. Dans ce laps de temps, coach Casanova a donc dû composer cinq charnières différentes, dont une inédite et dérangeante Capoue-Ninkov face à Nice. Un milieu défensif et un latéral en défense centrale, sérieusement ? Bah oui, parce que le banc sonne vraiment creux.
Le jeune Yago a assuré l’intérim, mais sa blessure et sa suspension (encore…) ont aussi provoqué les repositionnements d’Akpa Akpro et Aurier. Deux joueurs qui ont également maté des matchs depuis l’infirmerie ou les tribunes. Bref, de quoi chambouler tout un effectif. Prenons Capoue, justement. Au four et au moulin, le leader technique du Tèf ne sait même plus quel est son rôle (récupérateur, meneur, défenseur ?), et il ne peut pas vraiment compter sur la forme de certains de ses coéquipiers pour l’aiguiller. Car là où les blessures et suspensions constituent un handicap, l’irrégularité en est un autre. Un syndrome dont sont atteints, pour ne citer qu’eux, Ahamada et Tabanou. Le cocktail est donc simple : une bonne dose de blessures, un soupçon d’irrégularité et, par-dessus le marché, l’absence de banc. Les défaites se succédant, on constate un évident problème mental, notamment à l’heure de jouer en prime time.
La cohésion pour repartir de l’avant
Mais citer la présence de caméras le dimanche soir pour expliquer les défaites met avant tout en évidence la recherche désespérée d’explications. Les joueurs sont clairement paumés. Et dans tel cas de figure, un recentrage paraît plus que nécessaire. Les récentes décisions prises en interne vont dans ce sens : le 12 décembre dernier (soit le lendemain d’une défaite à Lille), coach Casanova a décrété que les entraînements se feraient à huis clos jusqu’à la trêve. « Quand on est dans la difficulté, j’aime bien qu’on se concentre encore plus, qu’on soit plus dans l’application. Il faut montrer qu’il y a une certaine urgence » , poursuivait le coach auprès de L’Équipe. Signe ou pas, la dernière prestation des Toulousains, face à l’OM (défaite 0-1), est sans doute la plus aboutie depuis un bon moment, puisqu’à neuf contre onze, les Violets ont justement fait preuve de cohésion… Autre mesure notable, la reprise des entraînements après la trêve, qui se fera plus tôt que prévu. Les joueurs retrouveront les terrains dès le 29 décembre et ne disposeront que d’un jour de repos, le premier de l’An. En ligne de mire, une rencontre de Coupe le 5 janvier à Boulogne-sur-Mer, mais surtout, l’objectif avoué est de la travailler, cette cohésion. « Le coach a décidé de reprendre plus tôt et le groupe a accepté » , a commenté Jonathan Zebina. « C’est important que les joueurs se disent les choses, qu’ils puissent échanger. Cela montre qu’ils ne sont pas heureux de ce qui nous arrive. Tout le monde a envie qu’il y ait une réaction et que cette dynamique négative s’arrête » , conclut quant à lui Casanova. On pourra reprocher ce qu’on veut au Téfécé, mais certainement pas son sens de la survie.
Par Alexandre Pauwels