- Ligue des champions
- 8e retour
- Dortmund/Juventus (0-3)
Tévez emmène la Juve en quarts
Grâce à un grand Carlos Tévez, auteur d'un doublé et d'une passe décisive, la Juventus d'Allegri a tranquillement obtenu sa qualification pour les quarts de finale à Dortmund (0-3). Malgré la sortie sur blessure de Paul Pogba à la 25e minute, les Turinois font à nouveau partie du top 8 européen.
C. Tévez (2′), Á. Morata (70′), C. Tévez (79′) pour Juventus Turin.
Pour respecter la tradition des grandes soirées européennes, le Signal Iduna Park donne une fois de plus une leçon d’ambiance et d’atmosphère aux départements marketing des clubs les plus polis de la planète : un tifo avec le nombre « 1997 » en fond, et le trio Riedle-Ricken-Hitzfeld en BD pour rappeler aux Turinois la victoire de la finale de C1 en 97. À l’époque, Carlos Tévez avait 13 ans à Fuerte Apache et ne regardait certainement pas la Ligue des champions. Car le mur jaune ne lui fait ni chaud ni froid : deuxième minute de jeu, l’Argentin n’a même pas besoin de lever la tête pour envoyer un missile dans la lucarne de Weidenfeller. Ça fait déjà 3-1 pour la Juve : Dortmund doit marquer 2 buts pour arracher la prolongation. Une course sans fin.
Tévez montre le chemin…
Alors que les Allemands avaient commencé avec plein d’intentions et de possession, la spontanéité de Carlitos et une erreur de Subotić permettent ainsi aux Italiens de se retirer une énorme pression d’entrée de jeu. Dortmund prend définitivement le ballon, et la Juve recule logiquement, mais les vingt premières minutes ne laissent pas les Allemands prendre le dessus. Mats Hummels donne une leçon de classe sur un tacle chirurgical face à Morata, mais le jeu des hommes de Klopp manque de finesse et d’élaboration pour déséquilibrer le bloc turinois. Si les Allemands obtiennent quelques coups de pied arrêtés dangereux sur le côté gauche, provoquant quelques fautes de Vidal, le jeu aérien des Turinois donne de la sérénité à Allegri. À la 26e minute, Paul Pogba se blesse à la cuisse en retombant mal après un duel avec Sokratis, et demande immédiatement le changement. Andrea Barzagli entre en jeu, et Allegri passe en 3-5-2, avec Évra et Lichtsteiner sur les ailes. Si la Juve perd du terrain et recule un peu plus avec ce milieu Vidal-Marchisio-Pereyra (63% de possession pour les Allemands à la mi-temps), le Borussia perd de l’espace : ni Mkhitaryan ni Reus ne parviennent à créer le décalage suffisant pour déséquilibrer une défense bien guidée par la générosité de Marchisio, remplaçant de Pirlo ce soir. Le moteur İlkay Gündoğan se démène au milieu, sans réussite. Tenu entre trois défenseurs centraux plus physiques que lui, Aubameyang passe sa soirée dos au but et ne peut utiliser sa vitesse.
… et Morata le suit
La seconde période commence, et Klopp remplace Schmelzer par Oliver Kirch. Mais la physionomie du match ne change pas pour autant. C’est même la Juve qui apporte les seuls frissons d’une soirée pourtant prometteuse : à la 50e minute, Carlos Tévez part tout seul défier cinq Allemands dans un éclair de génie, puis sert idéalement Morata, mais Weidenfeller s’interpose. Cinq minutes plus tard, photocopie de l’action : Morata est servi par un autre Argentin – Roberto Pereyra – sur la droite de la surface, et Weidenfeller maintient une fois de plus les siens « en vie » . Le pressing des hommes de Klopp ne suffit pas face à la conservation de balle de Tévez, ou même des bonnes pauses de Patrice Évra sur le côté gauche, et permet aux Turinois de respirer sans pression. À l’heure de jeu, une frappe de Kampl croit sonner la charge : à la suite de l’arrêt de Gigi Buffon, Jürgen Klopp intervient avec un double changement. Jakub Błaszczykowski pour Mkhitaryan, Adrián Ramos pour Bender.
Mais les Allemands n’auront même pas le temps de faire douter les Italiens. À la 69e minute, une superbe passe enroulée envoie Tévez dans la surface. L’Argentin sert parfaitement Morata, qui ne rate pas sa troisième opportunité : 0-2 ! Dix minutes plus tard, Pereyra sert une nouvelle fois Tévez sur un alignement douteux de la défense du Borussia : 0-3 ! Une minute après avoir fait tout le travail, Tévez sort sous l’ovation de son banc de touche. Simone Pepe et Matri auront même un peu de temps de jeu au terme d’une soirée rêvée pour les Bianconeri, mise de côté le coup reçu à l’épaule par Bonucci en toute fin de match. Impuissants à domicile, les Allemands n’auront tiré que 5 fois sur les cages de Gigi Buffon, sans jamais inquiéter les Italiens, qui auront frappé 10 fois. Massimiliano Allegri peut s’en féliciter : son équipe fait bien partie du top huit européen. Le mur jaune a au moins un an et demi pour préparer son prochain tifo continental.
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Par Markus Kaufmann