- Ligue 1
- J35
- Marseille-Nantes (1-1)
Têtes d’enterrement à Marseille
Dans un match horrible, Nantais et Marseillais se sont séparés sur un score nul (1-1), après un but du dos de Nkoulou contre son camp et un réveil furtif de Thauvin. L'OM est toujours fâché avec son Vélodrome. Der Zakarian aussi est fâché et a officialisé son départ du club en fin de saison.
Marseille 1-1 Nantes
Buts : Thauvin (49e) // Nkoulou (31e CSC) pour les Canaris
Sanctionné d’un huis clos partiel, avec fermeture des deux virages, le public est le grand absent du match à Marseille. Seulement 15 000 spectateurs, grand maximum, se sont installés au Vélodrome. Spectateurs. Un mot important. De supporters et d’ambiance, il n’en sera pas le moins du monde question aujourd’hui. Pour cette affiche des clubs en crise, les spectateurs sont restés calmes, silencieux, au plus râleurs et siffleurs lorsque le spectacle tombe dans la déchéance. Les buts de Nkoulou ou de Thauvin, il n’y en a pas la moindre. Aujourd’hui, Marseille et Nantes ont donc livré une rencontre à l’unisson de cette ambiance d’enterrement. Pendant deux heures, on a célébré la mort du football.
Dos, silence et indigence
Malgré l’ambiance délétère, l’Olympique de Marseille aborde un peu mieux sa rencontre. Il y a quelques percées, quelques centres. C’est suffisant pour y croire, même si cela manque de justesse technique et de cohérence collective. L’exemple dans les quinze premières minutes est flagrant : Mendy cherche Batshuayi, mais trouve la poitrine de Fletcher, qui passait par là. Action terminée et gâchée. Face au dépit collectif, ce sont donc les rares exploits personnels qui apportent le plus de danger. À la demi-heure de jeu, Batshuayi manque d’ouvrir le score. Dupé et le poteau refusent d’accorder ce répit aux Marseillais. Et tout se complique pour cet OM dès qu’un ballon s’approche de sa surface. Sur un coup franc anodin, tiré mollement vers le second poteau, aucun joueur n’intervient. Finalement dégagé devant la surface, le ballon est repris par Thauvin… qui se manque et laisse Thomasson passer devant. Mandanda doit être vigilant pour maintenir son but vierge. Quelques minutes plus tard, ce même Mandanda est encore aux aguets sur le centre de Dubois. Le gardien prépare ses mimines… et se voit être lobé. Devant lui, Nkoulou vient de toucher le ballon du dos en essayant de l’éviter. Sans tirer, sans être dangereux, Nantes mène au score. Marseille s’enfonce plus bas que six pieds sous terre.
Romao et son petit livre rouge
Il reste l’espoir d’une réaction à la mi-temps. Pendant cinq minutes, le Vélodrome y croit. Au cœur d’une défense nantaise très gentille, Thauvin résiste à Vizcarrondo, évite Djidji et aligne Dupé. L’OM vient de comprendre qu’il y avait mieux à faire. Ce n’est pour autant pas suffisant pour mettre un terme aux maux collectifs. Les joueurs ne se comprennent pas, comme si la saison venait de commencer. Le jeu en déviation de Batshuayi est systématiquement une offrande aux Jaune et Vert. Les maux individuels ajoutent à la galère. Romao donne un coup gratos à Bammou, que Lannoy récompense d’un rouge direct. Diaby a désormais la charge du milieu de terrain pour lui tout seul, et s’y casse la cheville ( « entorse » selon Franck Passi). Comme si l’Olympique de Marseille trouvait toujours le petit coup supplémentaire à donner dans son lent et douloureux hara-kiri sportif. Les vingt-cinq minutes restantes sont un mélange de match de pré-saison et de défis techniques, avec fausses touches, coups francs faiblards et perdition sur la pelouse. La mauvaise nouvelle pour Nantes et Marseille ? Il reste trois – ou quatre – matchs à jouer. Les derniers matchs de Michel Der Zakarian d’ailleurs, qui a officialisé après la rencontre, au micro de beIN Sports, la fin de l’aventure canari : « Je voulais clarifier la situation. Je ne serai plus l’entraîneur du FC Nantes la saison prochaine.(…)Je n’ai plus envie de travailler avec Monsieur Kita. »
Résultats et classement de Ligue 1 Retrouvez tous les articles « Ligue 1 » iciPar Côme Tessier