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  • Ligue des champions
  • 1/4 finale aller
  • PSG/Barcelone (1-3)

Tête basse

Par Mathieu Faure
Tête basse

Une leçon de réalisme, de jeu collectif, de pressing et de talent. Voilà, en résumé, ce qu'a pris le PSG dans la face, hier, sur sa superbe pelouse du Parc des Princes. Défaits 3 à 1 chez eux, il faudra un miracle et un match parfait dans 5 jours au Nou Camp pour que les Parisiens se hissent en demi-finale. Le pire, c'est qu'il n'y a rien à redire sur le match aller. Le Barça était trop fort pour ce PSG-là.

Avec des « si » , ma tante serait mon oncle. Le PSG aurait-il pris une telle gifle avec Zlatan Ibrahimović, Thiago Motta et Marco Verratti dans le onze ? Le PSG aurait-il été aussi friable sans la blessure de Thiago Silva et un David Luiz à 100 % ? Le PSG aurait-il été à la hauteur de l’événement dans un stade en configuration « virages » ? Ça fait beaucoup trop de questions pour analyser ce naufrage parisien à la seule lumière des absents même si, oui, les cadres ont cruellement manqué à cette équipe. Surtout le duo Motta-Verratti. Sans ses deux Italiens, le PSG n’a jamais réussi à mettre le pied sur le ballon et n’a fait que courir, courir, courir. Et souvent dans le vent. « Nous n’avons jamais réussi à resserrer les lignes et, quand on laisse des espaces à une équipe comme le Barça, c’est très compliqué… » , analysait Maxwell hier après le match en zone mixte.

Ce qui est le plus frustrant pour ce PSG, c’est la froideur avec laquelle il s’est fait exécuter par les Catalans. Au moment de ramasser les copies, les Barcelonais peuvent avancer quatre occasions franches : trois buts et un poteau. Ce qui confirme l’énorme adresse et le sang-froid du trio Suárez-Neymar-Messi et l’incroyable fébrilité de Salvatore Sirigu qui a pris plus de buts en Ligue des champions qu’il n’a fait d’arrêts cette saison… On dit souvent que le niveau d’une équipe se juge à son gardien et son avant-centre. Pour le gardien, on a vu. Pour l’avant-centre, et en l’absence d’Ibra, on attendait de voir Cavani. On a vu aussi. Malheureusement. Face aux Espagnols, on a retrouvé le numéro 9 du championnat de France. Celui qui peine sur chaque contrôle de balle, celui qui ne cadre pas, celui qui ne sait pas transformer une demi-occasion en but. Il faut le dire, le PSG n’a pas acheté le bon Uruguayen. En C1, le réalisme n’est pas un gros mot. Et comme dans sa malchance/tristesse/méforme du moment, le Matador est entouré d’Ezequiel Lavezzi, généreux mais trop maladroit, cela donne une attaque parisienne à la limite du néant.

Même Marquinhos a perdu son talisman

À ces trois-là, qui ont raté leur match, on pourra aussi associer Gregory van der Wiel, décidément fâché avec le marquage serré. Cela vous donne ainsi quatre internationaux à côté de la plaque sur onze mecs alignés au coup d’envoi. On rajoute ce chiffre de quatre aux quatre absents initiaux, plus la blessure de Thiago Silva, ça nous donne neuf joueurs sur lesquels Laurent Blanc n’a pas pu compter hier pour diverses raisons. Pour vaincre une équipe qui marche sur l’eau en 2015, c’est beaucoup trop. Même Marquinhos, jusqu’ici invaincu avec le PSG cette saison, n’a pas suffi. Pas plus que l’invincibilité au Parc des Princes sur la scène européenne qui durait depuis plus de trente matchs. Ce n’était pas le soir tout simplement. L’adversité était trop grosse et trop talentueuse. Et puis mentalement, la sortie sur blessure de Thiago Silva a fait plus de dégâts que le but de Neymar. Le PSG s’est retrouvé sans repère. Sans chef. Sans mental. Le PSG a alors fermé les yeux, s’est placé en position fœtale et a prié. À 3-0, on a d’ailleurs craint le pire… Les fantômes de la Juventus Turin 1997 sans doute (6-1). On s’est arrêté à 3-1. C’est déjà beaucoup quand on a vocation à atteindre le sacre final.

2% de chances de se qualifier

Le score aurait-il été différent face à un PSG au complet et à 100% ? Heureusement, on ne le saura jamais, donc évitons de pointer le curseur sur cette fiction. Ce que l’on sait, en revanche, c’est que le club de la capitale ne compte pas dans ses rangs des joueurs décisifs comme a pu l’être Luis Suárez hier, double buteur sur deux actions individuelles de classe mondiale. Bien entendu, comme l’a souligné Nasser Al-Khelaïfi après le match, « ce n’est pas la fin du monde de perdre contre Barcelone en quarts de finale de Ligue des champions » . Le taulier parisien a raison, mais donne déjà l’impression d’avoir refermé la page C1. Comme si le match retour, car il faudra bien le jouer, ne donnait droit à rien. Statistiquement, les Parisiens ont 2% de chances de se qualifier. 2% de chances de rêver.

Mais pour ce faire, il faudra faire le match parfait au Nou Camp et compter sur un miracle, car personne n’a jamais renversé une telle situation en Ligue des champions. Personne. Jamais. D’autant que la dernière équipe à s’être imposée par trois buts d’écart en Catalogne s’appelait le Bayern Munich. C’était le 1er mai 2013 en demi-finale retour. L’année du triplé des Bavarois. À la différence (notable) que le Bayern avait déjà remporté 4-0 le match aller. Même si se qualifier semble impensable, le PSG doit se servir de ce retour pour soigner son orgueil. Montrer un autre visage. C’est donc au pied d’une sacrée montagne que les Parisiens vont être confrontés mardi prochain. Les retours de Motta, Verratti et Ibrahimović y changeront-ils quelque chose ? Rien n’est moins sûr. Mais l’avantage du football, c’est que tout est possible, même les folies. Sinon, Charles-Édouard Coridon n’aurait jamais marqué un but du talon sur un centre de Stéphane Pichot en Ligue des champions, contre le tenant du titre.

À lire : le compte-rendu du match

À lire : les notes du match

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