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New York City - New York Red Bull : qui est le plus fort ?

Par François Goyet
6 minutes

Alors que le New York City FC accueille ce samedi (23h30 heure française) son voisin du New York Red Bull au Citi Field (Queens), pour la demi-finale de conférence Est des play-off de la MLS, la ville qui ne dort jamais vit depuis quelques jours au rythme de l’excitation grandissante autour du premier Hudson River derby de l’histoire des phases finales. Au cœur d’une fourmilière pas réputée pour son amour du ballon rond, comparatif des forces et faiblesses en présence pour les deux plus gros clubs de soccer de la Big Apple.

New York City - New York Red Bull : qui est le plus fort ?

La forme du moment : avantage New York City FC

Qu’on se le dise, le derby de New York met aux prises deux franchises qui n’ont pas excellé au cours d’une saison quasi similaire : avec 47 points en 34 matchs de MLS, le New York Red Bull a terminé la saison régulière à la 7e place, juste derrière son voisin du New York City FC, 6e avec 50 unités au compteur, et bien loin des 74 points de l’Inter Miami de Lionel Messi, pourtant déjà éjecté de la course au titre. La raison ? L’excitant système de play-off mis en place aux States, qui peut permettre à un vulgaire 9e du championnat régulier de décrocher la timbale en fin d’année. Des play-off dans lesquels les deux New York sont toujours en course, à la faveur de leurs victoires au bout des pénos lors des quarts de finale : tandis  que Red Bull renversait le Colombus Crew au bout du match 3, City retournait pour sa part le FC Cincinnati, qui se consolera quelques jours plus tard en chassant un ancien croco. Différence de but identique, quasi le même nombre de goals plantés et encaissés, difficile de départager les deux NY. Pourtant, les deux formations ont croisé le fer à deux reprises cette saison pour autant de victoires de City, le 19 mai (2-1), mais surtout le 29 septembre dernier, au cours d’une véritable déculottée en pleine Red Bull Arena (1-5) dont les taureaux ailés ont encore les fesses toutes rouges.


Le franchise player : avantage New York Red Bull

Après avoir brillé sur le Vieux Continent, Maximiliano Morález et Emil Forsberg sont certainement les deux têtes de gondole de leur équipe. Pas de quoi remplacer Aaron Judge ou Denis Schröder sur les écrans géants de Time Square, mais les deux anciens ont toujours de beaux restes à faire valoir aux supporters new-yorkais. Adulé par les fans de l’Atalanta Bergame de 2011 à 2016, Maxi Morález apporte à 37 ans toute son expérience à une jeune équipe de City qui en manque parfois cruellement. Le milieu de terrain de poche (1,59m), considéré comme une légende au NYCFC, n’a toutefois plus ses jambes de 20 ans et dispute désormais uniquement des bouts de match, lui qui vient de fêter sa 200e apparition sous le maillot des Pigeons. Tout le contraire d’Emil Forsberg qui, du haut de ses 33 piges, continue de suivre le rythme d’un championnat bien moins intense que la Bundesliga, qu’il a arpenté 9 ans durant. Après plus de 300 matchs et un paquet de galettes distribuées à Leipzig, l’international suédois (86 sélections) fait depuis décembre dernier les beaux jours d’un autre club de la galaxie Red Bull, celui de New York, dont il porte d’ailleurs fièrement le brassard. Après avoir abandonné femme et enfants, Forsberg s’éclate à NY et porte une équipe pour laquelle il a déjà inscrit 11 pions cette saison. La suite : Emil in Paris ?


La Trump compatibility : avantage New York City FC

Récemment réélu à la Maison-Blanche pour rendre les USA « great and glorious again », ce bon vieux Donald n’est pas vraiment connu pour son appétence pour le soccer, bien qu’il ait tenu le milieu de terrain lors de ses années d’école militaire. Mais pour terrasser Kamala, le leader républicain a eu besoin de gagner des points là où on ne l’attendait pas : le Bronx, arrondissement new-yorkais et base du club du NYCFC, fait partie de ces quartiers où le toupet le plus raciste de l’Amérique a frappé fort lors du dernier scrutin. Dans un quartier de NY réputé pour sa pauvreté et son hispanisation, Trump a réussi à convaincre 45% des hommes latinos de croire à ses promesses économiques, y obtenant 27% des voix contre 16% en 2020. Avec 12 joueurs sud-américains dans ses rangs, l’effectif du City FC n’aura sûrement pas été insensible aux appels du pied de Donald dans leur fief du Bronx. Une théorie certes bancale, mais City a tout pour avoir les faveurs du président lors d’une éventuelle parade des champions à la White House. D’autant plus que le CM du club, très actif, manie le trashtalk avec autant de vigueur que le « Guerrier solitaire  », en témoignent ses publications bien senties à l’approche du derby made in Big Apple. En plus de ça, l’éternel Tim Howard, ancien de la maison Red Bull, vient de vomir sans retenue sur la Trump Dance. Jeu, set et match !

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Le ranking Forbes : avantage New York City FC

Le choc de cette nuit concerne avant tout deux monstres de l’économie mondiale. À la tête du NYCFC, le propriétaire de Manchester City (Cheikh Mansour bin Zayed Al Nahyan) ainsi que les New York Yankees sont les deux actionnaires principaux d’un club dont la cote boursière ne cesse de grimper depuis sa fondation en 2013. 5e du dernier classement de Forbes sur les Most Valuable Teams de MLS, le NYCFC est aujourd’hui estimé à 850 millions de dollars. Tout juste annoncé, le partenariat avec Etihad pour la construction d’un stade futuriste de 25 000 places à l’horizon 2027, pour un montant total estimé à 780 millions de dollars, n’est qu’une preuve de plus de l’envergure financière prise par un club passé de rien à tout en seulement quelques années. Une montée en flèche dont la courbe semble croiser celle d’un NYRB qui semble piétiner ces dernières années : seulement 19e du classement Forbes, le club semble pâtir d’un certain manque de reconnaissance au sein même du groupe Red Bull, sûrement davantage concentré par ses antennes européennes (Leipzig, Salzburg) ou par ses écuries de F1 et sa nouvelle équipe de cyclisme. Si ça fait la gueule de l’autre côté de l’Atlantique, les sourires pourraient être de retour chez les Taureaux ailés si Jürgen Klopp, le nouveau responsable du football mondial de Red Bull, confirme son attrait pour le soccer made in USA.


L’historical background : avantage New York Cosmos

Fondé en 2013, le New York City FC n’est encore qu’un bébé sur l’échiquier du soccer nord-américain. Inclus à la Major League Soccer en 2015, les Pigeons n’ont même pas encore de véritable nid dans lequel se poser : s’ils évoluent habituellement dans le Yankee Stadium, hôte du légendaire club de baseball de la ville, les Blues sont bien souvent obligés de s’exporter dans d’autres stades, tels que le Citi Field, hôte de la demi-finale du soir, au gré de la programmation des parties du sport de batte. Jamais à l’aise dans des arènes pas optimisées pour l’expérience football, les supporters de City sont bien souvent raillés par leurs rivaux pour leur manque d’histoire, même si les Bronx Blues ont aussi de quoi troller : leurs rivaux du New York Red Bull, fondé en 1996, n’ont jamais ramené dans leur sublime Red Bull Arena un seul trophée de champion MLS en 28 ans d’existence, traînant derrière eux une image de gros losers. Si le néophyte NYCFC a réussi à soulever le trophée convoité en 2021, le NYRB court toujours après un premier titre national, lui qui a pourtant conclu trois phases régulières en tête du championnat. Une tendance à déconner lors des play-off, que même Titi Henry n’aura pas réussi à inverser lors d’un passage remarqué chez les Bulls de 2010 à 2014. Entre un City créé à coups de millions et de vieilles gloires appâtées (David Villa, Frank Lampard, Andrea Pirlo) et un Red Bull qui n’a jamais rien gagné, le dilemme pousse naturellement à trancher en faveur du seul vrai club de la ville, le New York Cosmos du Roi Pelé.

Score final : 3-1 pour le Red Bull City FC

Un match de MLS interrompu quelques minutes à cause d’un raton laveur

Par François Goyet

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