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Terry, Blue Velvet

Par Maxime Brigand
Terry, Blue Velvet

C'est une gueule du siècle. L'homme et le visage d'un club, la rage et les larmes d'un maillot. Reste qu'à 35 ans, John Terry vit certainement ses dernières semaines à Londres. La faute à un contrat que ses dirigeants ne veulent pas prolonger et à un club qui ne sait pas dire au revoir à ses légendes. Sauf que le vieux John fait de la résistance, qu'il ne se voit pas ailleurs et qu'il est prêt à crever en bleu. Le lion au cœur et le brassard au biceps.

Charles Bukowski avait raison. L’amour est un chien de l’enfer. L’Etihad Stadium de Manchester en est son sein. Comme un théâtre à ciel ouvert où l’on vient assister à l’exécution en place publique des icônes. Le 13 mai 2012, Sergio Agüero y fit tomber d’un coup d’un seul l’Angleterre, Manchester United et embrassa 47 000 personnes de son pied droit. Un peu plus de deux ans plus tard, la ville de Manchester deviendra la scène de ce qui reste encore à ce jour l’un des épilogues sportifs les plus tragiques du siècle. Au cours d’un après-midi de septembre, Frank Lampard fera tomber la femme de sa vie dans une bataille qu’il aurait préféré ne jamais avoir à conduire. Il ne restait que cinq minutes à jouer entre Manchester City et Chelsea lorsque l’international anglais, entré huit minutes plus tôt, égalisa au bord des larmes. Lampard ne célébra pas ce but. Plus encore, il le pleura devant un José Mourinho incrédule. Avant de se cacher dans les couloirs de l’Etihad, Frank serra fort dans ses bras son ami John. Les deux hommes ont tout connu ensemble et ont compris au fil de l’histoire que personne n’est éternel. Même les légendes. Alors l’été dernier, John Terry l’a compris à son tour. À Manchester, lui aussi, sur la première marche du sacrifice de Mourinho battu ce jour-là (0-3). Le numéro 26 bleu fut remplacé à la mi-temps par Kurt Zouma. Comme le dernier acte d’un club qui ne sait pas dire au revoir à ses figures.

Le dernier totem

Car sept mois plus tard, John Terry semble courir après son histoire. Une liaison qui dure depuis maintenant vingt et un ans entre l’homme au brassard et son club de toujours, le Chelsea FC. Reste qu’en juin, le contrat de Terry touchera à sa fin et la direction londonienne ne souhaite pas, pour le moment, prolonger l’aventure avec son dernier totem. Une figure qui apparaît comme le dernier fil entre le Chelsea du début des années 2000, accompagnée par Drogba, Čech et Lampard, et l’ère post-Mourinho. Officiellement, le board des Blues souhaite voir avec le futur entraîneur avant de statuer sur le cas de son capitaine historique. Le 31 janvier dernier, quelques minutes après une démonstration en FA Cup face à MK Dons (5-1), Terry avait alors exprimé sa tristesse de ne pas connaître « une fin en forme de conte de fées » . Lui ne se voit pas ailleurs en Angleterre. John ne veut pas ressentir ce que Lampard a vécu il y a quelques mois en marquant contre sa famille. Alors il attend et ouvre la porte à un départ au Qatar, en MLS ou encore en Chine. En attendant un signe. Une proposition qui ne viendra peut-être jamais même si, selon lui, il a encore « au moins trois ans dans les jambes » .

Ce mercredi soir, à Stamford Bridge, face au PSG, John Terry ne sera pas là, touché aux ischio-jambiers. C’est un déchirement, car, en cas d’élimination des Blues, JT n’aura même pas pu dire au revoir à l’Europe du foot. Un continent qui a pris plaisir pendant tant d’années à le détester, mais qui, au fond, le respecte comme personne. De toute façon, l’Europe lui a déjà fait trop de mal. Elle l’a même fait pleurer à Moscou en 2008 et a refusé ensuite de le voir à Munich quatre ans plus tard, Terry s’étant sacrifié au Camp Nou en demi-finale. Car le vieux John est aussi un homme qui sait rendre service à l’histoire. Comme ce jour d’octobre 2006 où le quadruple champion d’Angleterre enfila les gants face à Reading pour remplacer Petr Čech sorti sur blessure. Terry est, était, et sera à jamais Chelsea. Il représente sous sa crête la formation d’un club où il a débarqué à quatorze ans et qu’il n’a quitté que pour quelques mois en prêt du côté de Nottingham Forest en 2000. José Mourinho avait fait de lui son capitaine dès son arrivée, il en a fait son porteur de trophées, mais aussi son homme de vestiaires. Car Terry est un tout.

Le visage d’un peuple

Une sorte de cocktail bordélique. Un être capable de jeter des cacahuètes sur des touristes américains dans un hôtel proche de l’aéroport de Heathrow un 12 septembre 2001, de craquer 70 000 euros pour l’anniversaire de Salomon Kalou ou d’avoir un père vendeur de coke à un journaliste britannique. C’est aussi un joueur qui fait tomber la tête de ses sélectionneurs en se tapant la femme de son meilleur pote et en insultant le frère de l’un de ses amis. Mais John Terry est avant tout un cœur. Celui d’un battant, d’un club et de ses supporters qui ne cesseront jamais de chanter sa gloire. Car John ne peut mourir, il ne peut pas partir aussi facilement. Ce serait trop simple, loin de sa gueule cassée et de ses cris qui ont taillé sa solidité. C’est surtout le mal d’une époque dans un pays qui laisse filer ses légendes avant la fin de leur histoire, de Gerrard à Lampard. Chelsea a surtout à apprendre sur ce point si le club veut devenir ce que l’on appelle une institution où le respect du passé a bien une importance. Il en va du respect aussi de supporters qui avaient rendu un hommage vibrant à un Lampard portant le maillot de City. On ne joue pas avec un peuple, même avec des millions. On ne laisse pas briller 35 ans d’histoire loin de soi : « J’ai toujours su ce que je voulais faire de ma vie et de ma carrière, mais j’ai toujours été aidé par quelqu’un. Quand des personnes comme Zola, Dennis Wise ou Marcel Desailly prennent le temps pour vous dire que « vous avez le monde à vos pieds », on doit se battre pour continuer. »

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