TdC : Bordeaux–Guingamp, l’avant-match

A 24 heures du coup d’envoi, l’Impact de Montréal, club local organisateur, se vantait volontiers d’atteindre les quasi 30 000 billets vendus. Le record d’affluence pour la compétition –30 500 spectateurs– devrait être battu sans problème. Fier comme un pape, le directeur de la com’ de l’Impact, Patrick Vallée, se permettait presque de chambrer : « Vous les Français, vous pensiez revivre ici ce qu’il s’était passé pour le handball à Miami (les demi-finales et la finale de la dernière coupe de la ligue s’étaient disputées en Floride, dans l’indifférence générale du public américain, NDR), c’est oublier qu’ici aussi, on aime le soccer ! » .

Petit problème quand même, le stade olympique où se disputera la rencontre est tout sauf une enceinte faite pour le football. C’est un immense dôme fatigué en béton froid, entièrement recouvert d’un toit en kevlar façon toile de tente. Une curiosité pour le touriste de passage, une plaie pour le spectateur qui souhaiterait encourager ses favoris. Déjà que la quasi-totalité des supporters des deux camps n‘a pas pu se payer le billet d’avion pour assister à la rencontre, ça promet une drôle d’ambiance…
Et puis les conditions de jeu ne devraient pas permettre de voir du grand football, avec en guise de terrain un tapis synthétique qui n’a comme similitude avec l’habituel gazon que la couleur verte. Qu’importe, côté Guingampais comme côté Bordelais, on semble s’être passé le mot : fini les pleurnicheries sur la décision de la ligue, terminées les fausses excuses concernant les risques de chopper la grippe, place au match, rien qu’au match.

« Ce n’est pas la meilleure des préparations, a certes insisté Laurent Blanc en conférence de presse vendredi, mais on va faire avec » . Principale inquiétude du Président : l’état de fraîcheur physique de son effectif. Il aurait souhaité une autorisation de la LFP d’effectuer cinq changements en cours de match, on le lui a refusé. Pas embêté par les blessures et les suspensions, il a traversé l’Atlantique avec un groupe élargi de 23 joueurs, Chamakh compris. Compte-t-il sur lui pour le restant de la saison ? « Je n’ai pas changé d’avis, le groupe est défini en attendant un ou deux joueurs de plus mais la base du groupe est là. » . A Bordeaux, on cultive autant la vigne que la discrétion. Les champions de France ont effectué une préparation estivale paisible et sereine, sans trop de chamboulements. Seuls Carrasso et Plasil sont arrivés et devraient logiquement être titularisés. Henrique remplacera poste pour poste Diawara en défense centrale et il est vraisemblable que Blanc cherchera à retenir Chamakh sur les bords de la Garonne en le titularisant au côté de Cavenaghi, pour un onze de départ identique à celui aligné lors de la probante victoire face à l’OM la semaine dernière. Fernando, lui aussi annoncé potentiellement partant, devrait démarrer sur le banc.

Côté Guingampais, les changements sont plus visibles par rapport à la saison dernière. Le double buteur de la finale, Eduardo, a profité des projecteurs de la coupe de France pour signer chez le promu lensois, tandis que Mathis et Sène sont revenus de leur prêt à Sochaux et qu’Oruma, en fin de contrat, s’en est allé on-ne-sait trop où. En plus, le capitaine Bassila et le latéral gauche brésilien Felipe, suspendus, sont restés en Bretagne. Du onze aligné contre le Stade Rennais le 9 mai dernier, il ne devrait donc rester ce soir au coup d’envoi que Deroff à droite, l’impressionnant Koné en défense centrale au côté de Colleau, qui reprend le brassard et le poste à Bassila, et certainement Soumah devant. Ce dernier, un peu dans la même situation que Chamakh côté Girondins, ne devrait pas rester bien longtemps Guingampais ; il est annoncé un peu partout en Ligue 1, de Lens à Lyon en passant par Saint-Étienne, Lille et Marseille. Pour l’animation offensive, il pourrait être accompagné d’une triplette de nouveaux arrivants : Giresse le fils-de, El-Jadeyaoui, piqué aux voisins brestois, et Sébastien Grax, dernier venu, en opération relance de carrière en Bretagne, après un couple de saisons foireuses à Sochaux et Sainté.
Régis Delanoë

Trophée des Champions

Girondins de Bordeaux – En Avant de Guingamp au stade olympique de Montréal.

Coup d’envoi à 21 heures (15 heures au Québec), en direct sur Direct 8.