- Espagne
- Real Madrid
Tchouaméni : l’alternative idéale du Real Madrid
Moins d’un mois après avoir échoué au transfert de Kylian Mbappé, le Real Madrid a rattrapé le coup en s’attachant les services d’Aurélien Tchouaméni. Un coup moins flamboyant médiatiquement, mais tout aussi efficace sur le terrain.
Un temps annoncé, puis quelque peu oublié, le transfert d’Aurélien Tchouaméni au Real Madrid est aujourd’hui officiellement acté. Débarqué pour 6 ans et un chèque estimé à 80 millions d’euros, l’international tricolore s’apprête à franchir un cap d’envergure. Il s’agit aussi d’un sérieux renfort pour la Maison-Blanche, qui a su cibler l’un de ses secteurs à renouveler en priorité et qui sera parvenue à le faire avec un joueur jeune, talentueux et régulier.
L’heure de la transition
La signature d’Aurélien Tchouaméni sonnait en réalité comme une évidence, dès les premières rumeurs. Fort d’une émergence totale cette saison du côté de l’AS Monaco (50 matchs disputés toutes compétitions confondues) et de ses premières capes en Bleu, le Rouennais disposait du profil de milieu de terrain « complet et polyvalent » , tant recherché par les grosses écuries. Une denrée rare que les Madrilènes ont réussi à exploiter, d’abord avec Federico Valverde, déployé aussi bien dans l’axe que sur les côtés, avant de récidiver l’été dernier, en s’attachant les services d’Eduardo Camavinga, mué en joker de luxe à l’orée du printemps.
Heureux élu parmi un parterre de qualité (Paul Pogba et Nicolò Barella ayant longtemps été évoqués), Tchouaméni a donc été choisi pour compléter ce trio en devenir. Trois hommes, chargés de faire oublier une décennie de succès, portée par Luka Modrić, Toni Kroos et Casemiro. Les symboles du Real Madrid version Zidane, auxquels on peut également ajouter Isco, partis à la conquête de trois Ligues des champions, mais aujourd’hui en passe de laisser la main. Trentenaires (Modrić, 36 ans, Kroos, 32 ans, Casemiro, 30 ans), bien que loin d’être finis, ces derniers nécessitaient de voir leur continuité assurée par des joueurs viables. C’est, de prime abord, chose faite avec l’arrivée de « Tchoumso » , chargé de prendre la relève du Brésilien.
Stabilité de mise
Car pour Tchouaméni, à l’instar de Kylian Mbappé, la confiance est de mise. Gonflé à bloc par un mental visiblement chargé, le milieu récupérateur ne cesse de progresser. Preuve en est, son statut d’indiscutable arraché à Monaco, en dépit d’une valse d’entraîneurs : Robert Moreno, Niko Kovač et Philippe Clément. Et en chiffres, le bilan est d’autant plus limpide. Depuis la saison dernière, sa première campagne complète sur le Rocher, l’international français a ainsi disputé 92 rencontres sur 99 possibles. Sept rencontres manquées seulement, en deux ans, dont quatre pour suspension (il n’a été absent qu’à deux reprises pour blessure), mais surtout 88 titularisations (en Ligue 1 : 36 en 2020-2021, 33 cette saison). Sur le terrain, et à échelle mondiale, l’intéressé s’est notamment targué du plus haut total de ballons interceptés en 2021 (139) et du plus grand nombre de tacles réussis (185). Des statistiques brutes et rébarbatives, néanmoins révélatrices du niveau de fiabilité inhérent à un gamin entrant à peine dans sa vingtaine. Bagage éminemment nécessaire au moment de découvrir le degré d’exigence en vigueur à Madrid.
Et si ses performances « asémistes » ne suffisent pas, l’équipe de France peut-être appelée en indicateur de qualité. Auréolé de dix sélections depuis le 1er septembre dernier (match nul face à la Bosnie 1-1, NDLR), Aurélien Tchouaméni n’a effectivement pas mis longtemps avant de s’installer dans le dispositif de Didier Deschamps, débutant à quatre reprises et se signalant, entre autres, d’une prestation majuscule contre l’Espagne en finale de la Ligue des nations. Comme un avant-goût pour la hinchada locale. En s’engageant avec les Merengues, à six mois d’un éventuel premier Mondial, l’ancien Bordelais n’a finalement pas hésité à prendre le risque de poursuivre sa progression parmi les plus grands, certainement conscient de ses qualités et du virage à prendre à l’aube de ses 23 ans. Que la belle histoire commence.
Par Adel Bentaha