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Tactique : Weghorst, le bélier de Ten Hag

Par Maxime Brigand
13 minutes
Weghorst, le bélier d'Erik ten Hag

Revenu mi-janvier en Premier League pour renforcer le secteur offensif de Manchester United, Wout Weghorst a réussi à prouver en quelques sorties qu’il était bien plus qu’une simple planche. À 30 ans, le Néerlandais est surtout un passe-partout qui permet d’ouvrir des portes pour ses coéquipiers. Bien loin du diplodocus dessiné par certains.

Tous les héros ne portent pas de cape, mais ils ont tous un autre point en commun : celui de prendre leur plaisir en hurlant et glissant au milieu des braises. Doha, le 9 décembre dernier. Alors que le deuxième quart de finale du Mondial 2022, qui oppose les Pays-Bas de Louis van Gaal à l’Argentine de Lionel Scaloni, s’apprête à définitivement basculer dans le chaos, Wout Weghorst, une grosse vingtaine de minutes de jeu dans les pattes depuis le début du tournoi, est invité à retirer sa veste. Mené 0-2, son patron vient de trancher pour le passage à un 4-4-2, où l’attaquant du Beşiktaş et Luuk de Jong vont être chargés d’agiter, enfin, une première ligne batave jusqu’ici contenue. Action, conséquences. Sur son troisième ballon touché de la nuit, Weghorst réduit le score d’une superbe tête décroisée glissée au-dessus du crâne d’un Lisandro Martínez longtemps impérial. Puis, lors du huitième, disputé dans un bordel assourdissant et au cœur d’une merveille de combinaison sur coup de pied arrêté, le natif de Borne est trouvé derrière le mur argentin par Teun Koopmeiners, gagne son duel face à Enzo Fernández et couche de nouveau Emiliano Martínez. Le même Martínez qu’il n’avait pas réussi à tromper sept mois plus tôt lors d’un Aston Villa-Burnley décisif pour la survie des Clarets en Premier League, Tyrone Mings venant alors sauver le gardien des locaux malgré un but à 80% ouvert. Après une bonne demi-heure de jeu direct et de baston pour arracher au couteau des seconds ballons, les Pays-Bas sont récompensés et Wout Weghorst peut filer célébrer l’égalisation des Oranje en verdissant ses genoux dans un coin du Lusail Stadum. Si les flammes auront finalement raison de la survie de son clan dans l’épreuve, la tige néerlandaise, boboïsée après le combat par Lionel Messi, est malgré tout repartie de la Coupe du monde avec l’objet essentiel à la survie de tout footballeur professionnel : un bout de projecteur. 

« C’est un bon contre-attaquant »

Par nature, un joueur de foot est un être individualiste, qui se balade en short pour chercher son plaisir. La mission de l’entraîneur est intimement liée à cette quête personnelle, un technicien devant accompagner le joueur en dressant autour de lui un cadre collectif lui permettant d’utiliser au mieux ses outils et de trouver ainsi le plaisir recherché. Dans la foulée du Mondial qatarien, celui de Weghorst passait par quelque chose de plutôt simple : la bête de 30 ans, prêtée au Beşiktaş par Burnley depuis le mois de juillet 2022 et plutôt performante en Turquie (8 buts inscrits en 16 matchs de Süperlig), rêvait d’un « défi » aussi grand qu’elle (1,97m). « C’est le bon moment, expliquait-il début janvier. En tant que joueur de foot, mais aussi en tant qu’être humain, où stade où je suis dans ma carrière, avec la philosophie que j’ai, je suis prêt. » Mais prêt pour quoi ? Ça : venir remplir un trou dans le secteur offensif de Manchester United à la suite de la fin de l’aventure avec Cristiano Ronaldo et être ce qu’ont été plusieurs autres attaquants (Marnik Kolder, Klaas-Jan Huntelaar, Kasper Dolberg, Richairo Živković, Sebastien Haller) pour Erik ten Hag. Soit des pions invités à être plus que des pointes, chargés d’empiler les kilomètres – en mars 2022, Haller expliquait à So Foot qu’il tournait à onze bornes par match lorsqu’il jouait à Utrecht pour Ten Hag – et loués pour leur capacité à s’adapter à la diversité des scénarios. Récupérer Weghorst n’a pas été aisé, mais le monstre est bien arrivé durant l’hiver à Manchester et a ainsi vu s’ouvrir devant lui une opportunité en or de corriger le premier souvenir laissé à la Premier League (20 petits matchs disputés avec Burnley début 2022, pour deux buts et trois passes décisives, mais surtout une place de titulaire progressivement perdue). 

Avant le derby remporté face à City (2-1) mi-janvier, il a alors fallu tendre l’oreille et écouter Ten Hag : « On peut penser que ce n’est qu’un joueur de surface, mais c’est aussi un joueur qui peut être très précieux en contre-attaque. C’est un très bon contre-attaquant. En Bundesliga (144 matchs avec Wolfsburg, NDLR), il a d’ailleurs marqué plusieurs buts sur des transitions. » D’entrée, le général mancunien a ainsi tordu le cou aux clichés et s’est félicité de voir débouler dans son effectif un offensif complet, capable d’attaquer une ligne défensive adverse dans la profondeur, d’être une planche au sol ou dans les airs pour ses partenaires, de décrocher pour assurer la fluidité et le maintien du rythme des échanges, mais aussi d’être un leader dans le pressing (la saison dernière, il a notamment fini un Burnley-Wolverhampton avec 57 pressions au compteur). Ce dernier point est tout sauf un élément jeté en l’air lorsqu’on connaît la nature de Manchester United, qui, porté par le profil de ses différents offensifs, est une équipe dévastatrice en transitions offensives, ce qui nécessite une organisation avec et sans ballon réfléchie pour générer le maximum de situations de ce type. C’est jusqu’ici l’un des principaux succès d’Erik ten Hag, puisque sa nouvelle machine, boostée par l’arrivée de Casemiro et la forme explosive de Marcus Rahsford, est celle qui a déployé le plus d’attaques rapides depuis le début de saison tout en augmentant son taux de ballons récupérés par match dans le dernier tiers du terrain. Tout de même conscient qu’il existe encore un gros travail à abattre dans la pose du pressing de son clan, l’ingénieur néerlandais a, lors du dernier mois, testé de nouvelles formules avec un Weghorst placé au centre de sa fusée.

Démêleur de nœuds

Au premier jour, le nouveau numéro 27 mancunien (oui, celui que portait Federico Macheda) a été envoyé sur le pré de Crystal Palace mi-janvier pour faire ce qu’il sait faire de mieux : caler des ballons, tenter de faire avancer l’ensemble, s’arracher sur chaque bout de gazon. Déposé sous le nez de Bruno Fernandes, avec Rashford et Antony pour animer les couloirs extérieurs, Weghorst a alors montré des premiers signes intéressants dans son jeu d’association, notamment pour agrandir via ses déplacements les espaces pour les autres ou placer un milieu – ici Casemiro – en position de frappe.

Exemple sur cette situation où, après une récupération d’Eriksen dans son camp, Weghorst va se retrouver impliqué dans un triangle avec Marcus Rashford et Bruno Fernandes. Objectif clair : faire sortir Chris Richards et lancer Rashford dans l’espace grand ouvert.

Trouvé dos au jeu, Weghorst peut alors profiter de l’orientation du corps de Richards et trouver Fernandes face au jeu. Rashford a déjà démarré…

… et va pouvoir être propulsé. Au bout, il sera bien rattrapé par Marc Guehi.

Autre séquence, autre rôle. Cette fois, Wout Weghorst est alerté par Shaw pour faire remonter le bloc. Il va alors jouer avec son corps pour résister au duel avec Guehi…

… prendre le temps d’attendre l’appel intérieur de Bruno Fernandes…

… et trouver Casemiro en retrait, dont la frappe sera ensuite contrée par Will Hughes.

En fin de première période, le Néerlandais a aussi été impliqué dans l’ouverture du score de Bruno Fernandes, son appel à vide emmenant avec lui Richards et Guehi et libérant ainsi un espace énorme pour le meneur portugais…

… qui n’a ensuite plus eu qu’à allumer Guaita.

Rarement le plus élégant avec un ballon dans les pieds et souvent maladroit dans le dernier geste depuis son retour en Angleterre (un petit but inscrit sur 17 tentatives, dont 30% de cadrés), Wout Weghorst est en revanche un type aux qualités athlétiques précieuses (puissance, force, taille). C’est également un homme qui réfléchit le jeu. Ça, Erik ten Hag, parfaitement conscient que l’intégration à un projet de jeu passe par le temps passé au sein de ce projet de jeu et qui n’a jamais fait sortir son nouveau jouet du onze depuis qu’il l’a déballé, le savait très bien. Après l’avoir utilisé à plusieurs reprises en pur 9, il a alors décidé de l’utiliser pour démêler des nœuds, et ce, dès la deuxième période du récent déplacement mouvementé de Manchester United à Leeds, où, à l’heure de jeu, Rashford a été recalé en pointe, Bruno Fernandes décalé à droite et Weghorst reculé en meneur de jeu. C’est alors une nouvelle version du lampadaire qui s’est allumée : une version qui a permis d’un peu plus encore éclairer Marcus Rashford et surtout d’aider Manchester United à arracher trois points précieux (0-2).

L’animation avec ballon du Manchester United post-heure de jeu à Leeds avec un Sabitzer chargé de décrocher pour générer une supériorité numérique à la relance, trois offensifs – Garnacho, Weghorst, Fernandes – serrés dans les couloirs intérieurs dans le dos du double pivot adverse, et Rashford chargé d’enchaîner les courses pour faire stresser la ligne défensive. Ici, Sabitzer peut trouver Weghorst derrière la deuxième ligne de pression de Leeds.

Le Néerlandais va alors contrôler, puis revenir vers Fred…

… Neuf secondes plus tard, il s’est projeté dans la surface. Wöber, d’abord attiré par Rashford, est aimanté par l’appel de Weghorst…

… appel mortel, centre mortel de Shaw et au bout…

… Rashford n’a plus qu’à sortir un nouveau lapin de son chapeau.

Quelques minutes plus tard, après un long ballon de De Gea, Fred et Weghorst sautent sur Weston McKennie, puis provoquent une récupération à la médiane. La transition peut alors s’enclencher.

Fred trouve alors Weghorst, Garnacho démarre son appel dans le dos de McKennie… 

… L’ouverture est subtilement dosée dans la course du jeune Mancunien qui va ensuite utiliser sa vitesse et profiter du travail axial de Rashford pour doubler la mise.

Briller pour les autres

Cette histoire aurait pu être celle d’un coup tactique d’un jour, mais non : Erik ten Hag ne cesse de prouver depuis plusieurs mois qu’il sait parfaitement maximiser les qualités de certains pions pour obtenir un meilleur rendement collectif. Ainsi, à Barcelone jeudi dernier (2-2) et contre Leicester dimanche (3-0), Wout Weghorst a de nouveau été utilisé en 10 d’un 4-2-3-1 au cours de trois périodes (les deux premières du Camp Nou, la première du week-end, Sancho venant ensuite occuper son rôle, Rashford repassant à gauche et lui se recalant en pointe). « Utiliser Wout dans ce rôle permet de mieux utiliser Bruno, Rashy et Jadon, mais aussi de régler notre pressing. Il fait en sorte que ceux qui l’entourent soient meilleurs, a justifié Ten Hag après le nul en C3. J’estime que le plan a plutôt bien fonctionné. » En partie, en tout cas, Manchester United montrant de nouveau lors de ses deux dernières rencontres, notamment au cours des deux premières périodes, les failles de son pressing haut. (Dans son 4-2-3-1 qui devient parfois 4-1-4-1 en phase défensive, Ten Hag souhaite un marquage individuel au milieu, mais demande aussi souvent à l’un de ses deux ailiers de venir aider la pointe pour presser les deux centraux adverses afin d’orienter la relance adverse sur un côté. Cela demande des réglages dans le dos de la première ligne de pression qui sont encore loin d’être parfaits, et Ten Hag l’a souligné dimanche après-midi.) Néanmoins, à Barcelone – la sortie de Pedri a aidé – comme contre Leicester, on a vu, à chaque fois, United gommer petit à petit ses soucis et, à chaque fois, Weghorst, sur le podium des joueurs qui pressent le plus en Premier League depuis début 2023, être central pour boucher les trous et surtout permettre à son équipe de cogner en transitions offensives.

L’organisation sans ballon de Manchester United, jeudi dernier, avec toutes les problématiques évoquées plus haut, mais aussi un quatre-contre-trois à gérer à l’intérieur du jeu. La clé a donc été de faire tomber le Barça dans l’entonnoir, où Weghorst et Fred attendaient De Jong et Kessié, et de piquer en transitions.

C’est ce qu’on a, par exemple, vu sur cette situation, où Fred, soutenu par Weghorst, tombe sur De Jong et permet ainsi à Bruno Fernandes…

… de lancer Rahsford.

Plus tôt dans la rencontre, on a aussi pu voir l’impact dans les duels au sol de Weghorst. Sur cette situation, Manchester United a également réussi à forcer le Barça à jouer dans l’axe : Weghorst saute alors sur Lewandowski…

… et va le faire reculer.

Il a aussi été précieux plus bas sur le terrain comme ici, pour compenser en attendant le repli de Wan-Bissaka…

… et repousser le centre de Gavi.

Ou là, pour couvrir l’attaque dans la profondeur de Sergi Roberto…

… et tacler avec réussite.

Ce rôle ne l’empêche pas de piquer offensivement, comme ici, après une récupération post-corner de Shaw. Sur cette situation, il va rater son face-à-face avec Ter Stegen.

Face à Leicester, dimanche, on l’a d’abord retrouvé dans un rôle similaire, avec Mendy pour cible.

Il ne l’a alors pas lâché d’un centimètre…

… aidant ainsi son équipe à boucher l’axe. Malheureusement, les problèmes sont arrivés à d’autres endroits.

On gardera néanmoins cette situation, où Weghorst va suivre Iheanacho…

… tacler et récupérer le ballon…

… et se retrouver ensuite au cœur de l’attaque rapide mancunienne…

… pour trouver Dalot à l’intérieur, qui sera ensuite trop juste pour reprendre le centre de Bruno Fernandes.

Rigoureux sans ballon, et plus en réussite contre Leicester (cinq ballons récupérés, deux tacles réussis) qu’au Camp Nou, où il a également eu bizarrement du mal à exister dans les airs, Wout Weghorst a surtout de nouveau été brillant dans son rôle de passe-partout. Comme à Leeds, le Batave, dont la position axiale permet à un Bruno Fernandes toujours hyperactif de sortir son arc dans des zones moins denses et à son équipe d’être plus impactante dans la course aux seconds ballons, a ainsi défoncé des portes pour faire briller ses partenaires. Face aux Foxes, il a même été impliqué dans tous les buts de la rencontre.

Sur le premier, où il va inviter la sortie de Faes…

… et permettre à Bruno Fernandes de trouver Marcus Rashford dans sa position favorite.

Sur le second où, dans l’axe, il va cette fois aspirer Souttar…

… pour laisser Fred lancer Rashford.

Et sur le troisième où, alors que Rashford rentre intérieur, il va de nouveau jouer avec l’attention de Faes…

… Sancho peut alors pénétrer dans un espace béant et sera à la conclusion.

Erik ten Hag a évidemment adoré : « Il défend, il récupère des ballons, il presse… En deuxième période, on a été mieux dans notre pressing (grâce notamment à la décision de laisser Weghorst orienter seul la relance face aux deux centraux de Leicester et en demandant aux joueurs de côté de davantage fixer les latéraux des Foxes, NDLR) et il a été le premier à le lancer. » Aujourd’hui, s’il n’est sans doute qu’une solution temporaire jusqu’à l’arrivée d’un autre élément offensif l’été prochain, il ne reste à Weghorst, un attaquant qu’il faut regarder pour autre chose que ses buts, plus grand-chose à faire pour être définitivement adopté, si ce n’est peut-être planter un pion ou deux de plus. Dimanche, ses nouveaux copains ont tout fait pour l’aider, en vain, mais Gary Neville a dit au micro de Sky Sports : « C’est un joueur qui travaille beaucoup pour l’équipe. J’imagine qu’il est très populaire auprès de ses coéquipiers, qu’il fait beaucoup ce que les joueurs de United ont été accusés de ne pas faire ces deux dernières saisons, mais il y a aussi cette qualité dans le dernier tiers, qui est peut-être ce qui compte le plus dans les grands matchs et vers la fin de la saison. Nous verrons bien la suite… » En attendant qu’il retouche la cible, l’international néerlandais multirôles est en train de réussir une partie de son défi et de prouver une nouvelle fois que ce sont bien les hommes qui font l’animation et non l’inverse. Ce Manchester United, qui vit pour faire plier ses adversaires en multipliant les courses sans ballon dès la récupération, en est une belle incarnation.

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