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La cuisine, c’est eux et Schmidt

Par Maxime Brigand
Benfica : la cuisine, c’est eux et Schmidt

Arrivé en juillet dernier sur le banc du Benfica, Roger Schmidt, coach offrant la garantie d’un football fiévreux depuis plus d’une décennie, a réussi le tour de force de ramener le géant lisboète au milieu des grands en seulement quelques mois. Jusqu’ici intouchable en Ligue des champions et tombé une seule petite fois en championnat, le leader de Liga NOS sera un redoutable adversaire en quarts de finale. Voilà pourquoi.

La vie est ainsi faite : la carrière de Roger Schmidt est une boîte à souvenirs. On peut d’abord y trouver des images de l’explosion d’une bombe, le Red Bull Salzbourg, entrée dans l’histoire du jeu au début des années 2010 par l’extrémisme de son football, une claque collée en amical au Bayern de Guardiola (3-0) le jour du 43e anniversaire du Catalan et une saison 2013-2014 inoubliable à 110 buts plantés en 36 matchs de championnat qui avait rapidement passionné les curieux. On peut aussi tomber sur les photos d’une autre machine mémorable, le Bayer Leverkusen, 4e de Bundesliga en 2014-2015, puis 3e la saison suivante, qui a offert d’autres aventures brûlantes aux suiveurs (évidemment les confrontations avec le Bayern, le Leverkusen-Atlético de février 2015, une rencontre absurde face au Dortmund de Klopp début 2015 avec un Borussia réduit à 44% de passes réussies par le pressing torride du Bayer…) grâce à la volonté de Schmidt de toujours voir ses équipes pousser les rencontres aux limites de l’intensité pour réduire le taux de confort de ses adversaires à zéro. Un jour, Pep Guardiola, fan de la première heure, avait décrit lors d’un entretien donné au Mundo Deportivo son homologue allemand comme un homme faisant « du bien au football, car il cherche toujours à attaquer». Il est assez difficile de lui donner tort : allumer sa télé ou filer au stade pour voir une équipe de Roger Schmidt, un type qui aurait également sa place dans un échange de marrons avec Daniel Craig, a pratiquement toujours été garantie de spectacle et de fièvre. Malgré sa difficulté à répéter les promesses en Europe, son PSV Eindhoven (2020-2022) aura, lui aussi, su distribuer son lot d’étincelles. La nomination de Schmidt à la tête d’un laboratoire Benfica en crise l’été dernier était donc forcément à suivre de près. Sans surprise, la boîte à souvenirs a alors continué à se remplir. 

Depuis que Schmidt s’est installé devant un banc à Lisbonne, cette boîte s’est même remplie très, très vite. Difficile de passer à côté d’une tornade qui a soufflé toute période d’adaptation, a commencé sa saison par treize victoires consécutives toutes compétitions confondues et n’a posé les armes qu’à deux reprises depuis l’arrivée en ville du shérif de Kierspe. Les chiffres sont jusqu’ici assez délirants : depuis le début du mois d’août 2022, le SBL a disputé 43 matchs, en a remporté 36, a marqué 116 buts, n’en a encaissé que 36, n’a été battu qu’une seule fois en championnat – par Braga (3-0), fin décembre – et s’est taché une seule fois dans une Ligue des champions dont il va de nouveau retrouver les quarts. Au-delà des faits, c’est surtout le fond qui intrigue avec une bande qui a su, lors des huitièmes comme depuis l’été, faire de son aller-retour face au FC Bruges (0-2 ; 5-1) une démonstration grâce à des voyages sans ballon typique du football schmidtien (un 4-4-2 très agressif, qui vit entre bloc médian et bloc haut, moins extrémiste qu’à Salzbourg, mais où chaque homme reste au service de l’autre pour permettre à l’ensemble de jouer une musique commune, où les lignes sont très serrées et où l’objectif est de grignoter temps et espace à l’adversaire en lui imposant une grosse densité côté ballon) et un secteur offensif créatif et décomplexé. 

« Faire en sorte que ce soient nos 90 minutes »

Questionné début 2016 dans les pages du livre Comment regarder un match de foot ? sur son rapport au pressing, Roger Schmidt disait alors : «Si on veut presser, il faut avoir des joueurs à tous les postes prêts à aller au duel et à la conquête du ballon. C’est la première chose à apprendre aux joueurs : quand l’équipe presse, chacun a ses responsabilités. Le pressing, c’est un travail d’équipe et si un joueur n’est pas directement impliqué dans un duel, il faut le sensibiliser à aller soutenir un coéquipier qui se bat pour un ballon. […] Et le pressing ne s’achève pas quand un duel est perdu. Ça veut dire qu’il faut qu’il y ait des joueurs qui viennent et qui continuent à mettre la pression pour gagner le ballon. C’est un point très important : les coéquipiers qui viennent en soutien du duel. On peut reprendre la balle si on est en surnombre.» Ce petit monde, celui de la chasse en meute et en zone, que le technicien allemand a notamment pu explorer aux côtés de Ralf Rangnick à Salzbourg, est une question de repères, d’esprit et de répétition. « Pour jouer en zone, il faut vivre en zone, a théorisé Juan Manuel Lillo il y a quelques années. Nous partageons les espaces, les efforts et les responsabilités pour qu’à la fin, nous partagions aussi les bénéfices. En définitive, la quintessence de la zone, c’est le partage.» Arrivé début juillet à Benfica, Schmidt a travaillé sur cette idée de partage tout au long de la préparation – une période également traversée avec un 100% de victoires – pour rapidement développer une connexion émotionnelle au sein d’un effectif, comme toujours, bousculé. Dès la première sortie officielle de la saison, une victoire éclatante face à Midtjylland (4-1), c’est d’ailleurs, au-delà des buts, le premier élément qui a sauté aux yeux : la capacité des individus à se dépouiller pour le collectif et à fermer les lignes de passe intérieures pour orienter la relance adverse afin de mieux l’emprisonner sur un côté et le placer en situation d’urgence.

Dès les premières minutes du premier match de la saison du Benfica, on a rapidement vu le 4-4-2 classique à la Roger Schmidt : un pressing rarement déclenché en direction du gardien adverse pour ne pas prendre le risque de se retrouver en infériorité numérique un cran plus bas sur le terrain, orientation de la relance adverse vers un côté, première pression exercée par l’un des ailiers (ici Neres) à l’aide de la ligne de touche, ailier à l’opposé qui resserre, un milieu qui vient aider à fermer et l’autre qui sécurise la ligne défensive. Tout est construit pour mettre l’adversaire en situation d’urgence.

On a revu cette animation tout au long de la saison et dans tous les contextes, comme ici face au Boavista (3-1) où le pressing de Benfica est de nouveau déclenché par une passe latérale adverse…

Moins de dix secondes plus tard, João Mario a resserré côté gauche pour soutenir Aursnes et Chiquinho… 

… Ibrahima Camará va malgré tout être trouvé dans le dos d’Aursnes…

… João Mario lui surgit alors dans les pieds et le pousse à chercher Gaïus Makouta sous pression…

… dans les pieds de qui Florentino Luís va récupérer le ballon.

Autre situation face à Bruges avec une touche adverse comme point de départ, sur laquelle Aursnes a, à son tour, resserré côté opposé. On peut aussi noter la position reculée de Rafa Silva pour soit anticiper une récupération, soit déclencher le pressing à l’opposé.

Une fois le ballon tourné à l’opposé, Rafa Silva sort sur Clinton Mata, soutenu par Grimaldo, alors que tout le bloc suit.

Coincé, Bruges repart avec Abakar Sylla, mais trouve de nouveau face à lui un bloc lisboète compact…

… et même de plus en plus compact…

… jusqu’à l’installation de la situation recherchée – le surnombre – côté droit…

… Sowah n’a alors qu’une solution : chercher Buchanan en profondeur, mais Otamendi s’est placé en couverture dans le demi-espace et peut intercepter.

L’avantage d’une telle approche sans ballon permet au Benfica de s’adapter à quasiment tous les contextes tactiques, ce que Roger Schmidt a résumé ainsi avant le match retour face à Bruges : «Quoi qu’il se passe, nous essayons toujours de faire en sorte que ce soient nos 90 minutes.» On a alors vu, entre autres, le leader de Liga NOS secouer à deux reprises la Juve (2-1 ; 4-3) ou rentrer dans le lard d’un PSG qui avait malgré tout fini, à l’aller, par appuyer sur certaines des failles lisboètes (les espaces parfois laissés entre les ailiers et les milieux, notamment en début de saison entre David Neres et Florentino Luís). Et les chiffres suivent : grâce à sa discipline collective, Benfica est l’équipe de Liga NOS qui concède le moins de frappes depuis le début de saison (6,75 par match et 1,67 tir cadré par rencontre) et est sur le podium des formations qui concèdent le moins de frappes cadrées par match en C1, bien que le pressing imposé soit bien moins intense en Ligue des champions qu’en championnat. 

Au grand jeu de l’intensité, il faut ici sortir sur la table une autre arme que Schmidt transporte de club en club – le contre-pressing -, qu’il avait su pousser jusqu’à des hauteurs indécentes lors de ses années en Autriche et dont l’utilisation est dépendante d’une animation avec ballon bien pensée. Ce qui nous amène alors au choix du système de Roger Schmidt en phase de possession : un 4-2-4 permettant une occupation idéale de l’espace avec deux ailiers placés dans les couloirs intérieurs (João Mario, Neres, Aursnes), un attaquant chargé de fixer la ligne défensive adverse (Gonçalo Ramos), un autre missionné pour générer des casse-tête (Rafa Silva), deux latéraux envoyés au large pour labourer les couloirs, deux milieux qui se relaient pour soutenir les deux centraux et toucher au plus vite les joueurs placés à l’intérieur. Grâce à cette animation, Benfica n’hésite alors pas à prendre des risques à la construction et même parfois, lorsque les solutions courtes sont coupées, à cibler des zones pour y envoyer un long ballon et disputer un second ballon en situation de supériorité numérique pour démarrer une transition en zone haute. 

Exemple de situation de contre-pressing réussie face à Midtjylland en début de saison avec Neres et João Mario placés dans les couloirs intérieurs, puis Enzo Fernandez à la baguette, qui va chercher le premier des deux ailiers…

… David Neres va rater sa remise vers Florentino Luís, mais en moins de deux secondes, l’éventail lisboète se referme et le contre-pressing peut s’activer : Benfica va vite récupérer le ballon.

Autre situation face à la Juve, où l’on voit tout de suite le 4-2-4 se mettre en place avant la relance de Vlachodímos.

Vlachodímos va alors relancer en direction de Gonçalo Ramos – le 5e joueur qui a remporté le plus de duels aériens depuis le début de saison en C1 – et trouver David Neres dans le dos de Danilo…

Alors que Neres est en position de centre, les marquages préventifs s’organisent avec Bah, qui se prépare à sauter sur Kostić, et Enzo Fernández.

Le ballon est repoussé, le contre-pressing s’active…

… et Enzo Fernández va couper Miretti à la source.

Il faudra ensuite un retour décisif devant Ramos pour éviter à la Juve d’encaisser le deuxième but. Il arrivera un peu plus tard.

Le tableau multiple

Avec un taux de possession moyen de 65,2% dans son championnat et de 51,4% en Ligue des champions, Benfica reste avant tout une équipe qui aime vivre avec le ballon, sait d’ailleurs très bien le faire vivre avec et recherche moins le chaos que le Bayer Leverkusen de Schmidt, dont la saison 2014-2015 s’était bouclée avec moins de 70% de passes réussies. Amputé de son poumon Enzo Fernández au mercato hivernal, dont Chiquinho a pris la suite aux côtés de Florentino Luís, Schmidt a surtout réussi à monter un cadre fort au sein duquel une promesse (António Silva) a su émerger aux côtés d’Otamendi, où João Mario revit (21 buts, 12 passes décisives), Gonçalo Ramos a parfaitement pris la place de Darwin Núñez grâce à une palette ultra-large, Rafa Silva se marre comme rarement, Grimaldo continue de montrer qu’il est l’un des meilleurs déménageurs de couloir d’Europe et Fredrik Aursnes s’est affirmé comme l’une des plus belles prises de la saison. Le match retour face à Bruges (5-1) et le déplacement récent à Maritimo (0-3) ont été deux tableaux parfaits des différents circuits de la troupe : la surcharge du demi-espace droit, où l’accumulation d’éléments techniques (Neres et João Mario viennent souvent s’y associer quand ils sont alignés ensemble) permet souvent de déjouer les pièges adverses, les courses généreuses multiples dans la profondeur après avoir attiré court, la recherche presque systématique du centre (Benfica est l’une des équipes qui centre le plus en Europe), les permutations du trio Chiquinho-Aursnes-Florentino Luís…

On a, par exemple, vu cette séquence en première période, répétée à plusieurs reprises depuis le début de saison avec le décrochage d’un milieu (ici Chiquinho) pour faciliter la sortie de balle…

… et toucher l’un des deux ailiers intérieurs (ici João Mario). 

En phase de possession, on voit ainsi souvent deux losanges se former et se déformer pendant que Bah et Grimaldo animent la largeur.

On voit aussi souvent Aursnes, Florentino Luís et Chiquinho échanger leur position pour perturber l’animation défensive adverse…

… générer les conditions d’une nouvelle passe verticale…

… l’utiliser pour provoquer un décalage de structure dans la ligne défensive brugeoise (Meijer se retrouve dans un deux contre un)… 

… Rafa Silva va alors être de nouveau trouvé par António Silva, va pouvoir se retourner…

… puis utiliser les appels en profondeur, dont celui de João Mario…

… celui de Gonçalo Ramos va, lui, permettre de libérer Florentino Luís en retrait.

Autre situation, dix minutes plus tard, de sortie basse avec un 2+2 à l’intérieur pour attirer la pression de Bruges… 

… pression dont António Silva va se sortir par le dribble…

… avant de trouver Florentino Luís pour sortir par la passe avec Chiquinho…

… avant d’aller former un triangle sur le côté pour jouer avec la ligne défensive de Bruges…

… d’abord par une passe intérieure diagonale de Grimaldo vers Rafa Silva, puis par une course d’Aursnes…

… qui va être trouvé par Grimaldo…

… avant d’aller trouver João Mario à l’intérieur côté opposé.

En grande confiance depuis le début de saison, capable de jouer avec le rythme et porté par la capacité de Roger Schmidt et son staff à répondre par de la microtactique aux problématiques posées par certains adversaires, Benfica, large leader de son championnat, s’apprête désormais à vivre les heures les plus chaudes de sa saison un an après avoir été éliminé par Liverpool. Une curiosité existe : voir les Lisboètes se faire prendre à leur propre jeu après avoir tiré la langue en deuxième période lors de la réception du PSG, lorsque les Parisiens avaient choisi de faire monter d’un cran leur ligne défensive, ou sur quelques séquences lors du duel retour avec la Juventus, quand la Vieille Dame avait accepté de sortir les dents un poil plus haut. Mardi soir, Manchester City a ainsi complètement étouffé un Leipzig déployé dans une animation similaire à celle du Benfica grâce à un pressing redoutablement organisé. Ce type de contexte n’est jamais proposé sur la longueur d’une rencontre au club portugais dans son championnat et n’a pas été vraiment au menu face à Bruges. Il pourrait se présenter lors des quarts et permettre de mesurer la hauteur du plafond d’un groupe explosif et qui n’attend qu’une chose : continuer de remplir la boîte à souvenirs qu’est son coach au milieu d’une Ligue des champions ouverte comme rarement.

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