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Swansea, le nouveau langage des Cygnes

Par Dave Appadoo
Swansea, le nouveau langage des Cygnes

Depuis 2011, c'était un peu la hype estampillée « équipe qui joue le mieux au ballon en Premier League ». Mais cette saison, ce fameux label beauté a laissé place à un Swansea différent. Plus froid, plus clinique. Plus fort ? À voir…

Ce lundi soir, quand le public de Liverpool se mettra à chanter à l’entrée de ses favoris, les amateurs du genre auront forcément un peu les poils qui se dressent. Parce que You’ll never walk alone. Et parce qu’à Anfield, la nuit est encore un peu plus magique. Même si ses Reds adorés jouent actuellement comme des pimpons. Et fatalement, en face, Swansea sera renvoyé à ce qui le sépare de son adversaire du soir : une identité profonde. Ancrée à la vie, à la mort, et sur les bords de la Mersey, ce n’est hélas pas qu’une formule. Le club gallois est, lui, à une croisée des chemins. Car depuis le début de la saison, une manière de questionnement identitaire s’est saisie des Swans. Avec cette interrogation qui les taraude : Swansea est-il toujours Swansea ? Étrange débat quand, pour rappel, le pensionnaire du Liberty Stadium occupe une solide huitième place (devant Liverpool), une performance dans le championnat le plus puissant de la planète. Mais voilà, le passé est venu récemment rappeler l’incertitude de l’avenir de Swansea. Et ce, par la voix de son ancien manager, Roberto Martínez.

Où est passé le label Swansea ?

Aujourd’hui à la tête d’Everton, le technicien espagnol a sévèrement taclé son ancienne paroisse après le nul (0-0) concédé face aux Swans, malgré une archi-domination de ses Toffees. « Je suis très étonné. Je m’attendais à voir deux équipes se battre pour la maîtrise du ballon. Ils n’ont aucune frappe cadrée, ni même le moindre corner. C’est quand même étrange. On ne se plaint jamais d’une équipe qui vient à Goodison Park pour défendre. En football, vous devez trouvez un moyen de vous en sortir. Mais je suis très étonné que Swansea ait eu recours à cette façon de faire. C’est sans doute différent du Swansea qu’a bâti Roberto Martínez et dont tout le monde se souvient. » Et bing ! Avec utilisation de la troisième personne pour bien se démarquer, s’il vous plaît.

Ceci étant, faut-il complètement donner tort à Martinez sur ce match-là ? Swansea s’est contenté de 33% de possession de balle face à Everton, la plus faible de l’histoire du club depuis sa montée en Premier League il y a trois saisons. Ok, ok, la possession de balle est un indicateur aussi fiable que la météo de Canal. Il n’empêche, quand en moyenne une équipe passe de quasi 57% de possession sur la saison 2013-2014 à 50% tout rond cette année, il y a comme qui dirait un p’tit truc qui a changé. Et l’affaire est d’autant plus frappante que le style des Gallois était devenu une sorte de hype, presque une marque déposée. Une idée du jeu lancée par Martinez il y a sept ans, relayée à un niveau encore supérieur par Brendan Rodgers et perpétrée par Michael Laudrup, au moins sur la forme à défaut parfois des résultats. Oui, ce jeu bien pensé, bien posé, tout en relances proprettes (Briton impeccable au mitard), en combinaisons entre les lignes (remember l’improbable Michu), en animation dans les couloirs (avec les deux flèches, Dyer et Routledge), comme un bras d’honneur à la Liga soi-disant dépositaire exclusive du jeu léché, figurait une vraie philosophie, le terme n’est pas trop fort. Et franchement, beaucoup se disaient avec l’arrivée de Garry Monk en février dernier qu’il y aurait une forme de continuité à ce label « beau jeu » , une rareté pour un club aussi neuf dans l’élite.

Le pari risqué de Monk

Pourquoi un tel espoir placé dans l’ancien défenseur central des Swans ? Précisément parce le natif de Bedford (à l’est de l’Angleterre, bande d’ignares !) a squatté ces dix dernières années au club et que, fatalement, il a été le premier témoin de la construction du fameux jeu des Cygnes. Naïvement, certains s’étaient figuré une sorte d’héritier de cette pensée instruite ces sept dernières années là-bas. Sauf que le bougre est un défenseur dans l’âme. Et un vrai de vrai hein, pas un esthète façon Laurent Blanc. Alors oui, le beau jeu, le passing game tout ça tout ça, c’est bien beau, mais, intimement, Monk reste animé par une idée force, la même que celle qui l’habitait quand il s’ébrouait sur le pré : ne pas prendre de but. Ou le moins possible. Et obligatoirement quand ses ouailles lui rapportent deux clean sheets coup sur coup (à Hull, puis face à Aston Villa) en guise de cadeaux de Noël, le nouveau maître de cérémonie sourit à pleines dents. « Je me réjouis de voir que chaque joueur connaisse sa responsabilité, ils le comprennent très clairement et savent ce que cela nécessite. Ok, moi aussi, j’adorerais qu’on ait le ballon 90 minutes durant, qu’on attaque à tout-va. Mais ce n’est pas toujours possible. Et il faut aussi savoir prendre sa chance quand elle se présente et la défendre ensuite. »

Cynique le Monk ? Même pas. Juste lucide sur ce qui a parfois freiné Swansea ces dernières saisons en dépit d’une qualité offensive reconnue par tout le pays. À savoir une défense en bois, capable de laisser passer plus de cinquante pions par saison, juste en championnat (51, 51 et 54 depuis l’accession en Premier League), soit 1,34 but encaissé par match au mieux, contre seulement 1 de moyenne depuis août. Imparable… mais fragile. Car la force de frappe des Gallois semble ne tenir que sur un Wilfried Bony épatant et, allez, les inspirations de Sigurdsson. Pour le reste, le Garry a sacrifié le volume de jeu d’antan sur l’autel du sacro-saint bloc équipe, soit une assise plus basse et davantage de verticalité (les milieux axiaux cherchent plus vite la profondeur, et les joueurs excentrés sont désormais là avant tout pour bloquer les côtés et percuter, moins pour animer sur la durée). Mais Monk ne survivra à ce jeu, disons plus austère, qu’à une seule condition : faire mieux que ses deux illustres prédécesseurs, Martinez et Rodgers, et donc se qualifier pour l’Europe via le championnat. Pas facile… Car là où le style sauvait les perfs parfois bancales des Swans ancienne mouture, il ne serait d’aucune aide à l’heure du bilan de Garry Monk. Alors jusqu’ici tout va bien. Mais demain ?

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