Surclassée par Milan à domicile, la Lazio a perdu sa guerre avec la Juventus avec les règles post-confinement

En fin de compte, le 20 juillet 2020 ne devrait pas correspondre à une date de finale. Ce lundi, à 21h45, la Juventus accueillera la Lazio. Et jusque-là, beaucoup pensaient que cette confrontation pourrait constituer un tournant décisif dans l’attribution du titre de champion de Serie A. Autrement dit, le vainqueur de ce duel comptant pour la 34^e journée aurait de grandes chances de soulever le trophée. Sauf qu’après leur grosse défaite à domicile devant Milan (0-3), les Romains se retrouvent à sept points de la Vieille Dame. Autant dire que le fossé semble irrattrapable, à huit étapes du terme de la compétition.

Comment expliquer cette sortie de route ? Plus globalement, comment comprendre ce déclin depuis la reprise par rapport à une Juve qui a remporté l’intégralité de ses rencontres en championnat (treize buts inscrits en quatre matchs, contre deux encaissés), tandis que les Biancocelesti ont difficilement avalé six unités seulement sur douze possibles grâce à deux minuscules succès attrapés à l’arraché (six réalisations en leur faveur, huit contre) ? Car les absences conjuguées de Ciro Immobile et de Felipe Caicedo (suspendus) devant les Rossoneri ne justifient pas tout, évidemment.

Le calendrier des règles

En y regardant de plus près, il apparaît en fait que la pause imposée par la pandémie de coronavirus en pleine saison a complètement cassé la dynamique d’une Lazio croyant dur comme fer être capable de doubler son principal concurrent. Sur une série de 22 parties sans revers (!) avant le confinement, la bande de Simone Inzaghi n’avait qu’un seul rendez-vous par semaine à aborder, et ses hommes forts (Immobile, en premier lieu) débordaient d’énergie. Pendant ce temps, la Juventus offrait des signes de fébrilité inhabituelle (comme le démontrent ses contre-performances en Ligue des champions sur la pelouse de l’Olympique lyonnais, ou sur le terrain du Hellas Vérone sur la scène nationale). Surtout, elle n’avait pas le droit de se concentrer uniquement sur la Serie A puisqu’elle devait jongler entre trois épreuves.

Lorsque le football a fait son retour, les règles ont changé et tout s’est inversé. La Vieille Dame a progressivement récupéré ses jambes avec la Coupe (qu’elle a cédée à Naples) tout en rayant un objectif de son planning et a pu se focaliser sur sa couronne à conserver, la C1 n’étant prévue que pour le mois d’août. Aidée par un calendrier idéal (quatre matchs contre des teams de seconde moitié de tableau, dont le 17^e et le 18^e) et par un banc fourni qui lui a permis de parfaitement gérer l’autorisation des cinq changements (Gonzalo Higuaín, Blaise Matuidi ou encore Douglas Costa étaient par exemple remplaçants contre le Torino), la Juve a rigoureusement su saisir la chance et les opportunités qui lui étaient offertes.

Le banc, si décisif…

Pour la Lazio, c’est tout le contraire : la densité de son effectif étant sa plus grosse limite (principale raison de son fiasco en Ligue Europa, d’ailleurs), elle affiche actuellement des difficultés extrêmes à tenir la grosse cadence du champion et à proposer trois performances de qualité par semaine. Les cinq changements possibles ? Ce samedi, Inzaghi a fait entrer Bobby Adekanye, Djavan Anderson ou encore Denis Vavro dans l’espoir de rattraper le Milan de Zlatan Ibrahimović. Rien à voir avec les suppléants de la Juventus, donc…

Sans oublier que le deuxième du championnat a retrouvé le chemin du ballon dans l’antre de l’Atalanta Bergame, certainement le pire endroit où renfiler un short après trois mois de fausses vacances, au vu de la forme spectaculaire de la Dea. D’où la question, inutile à poser et impossible à résoudre : l’écart au classement serait-il le même, si tout avait continué normalement ? Toujours est-il que le professionnalisme de la Vieille Dame est à applaudir, et à saluer. Pour son adversaire, c’est dommage, mais l’affaire paraît déjà pliée.