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Supporters : des finales plus si fantaisistes ?
La ministre des Sports Roxana Maracineanu pourrait exaucer le vœu de Noël Le Graët, de la Ligue et de pas mal de supporters, qui n'attendent plus qu'un feu vert définitif pour regagner leurs tribunes. Et voir un Stade de France parsemé de vert et de bleu nuit pour la finale de Coupe de France entre Saint-Étienne et le PSG n'est plus forcément utopique. Si rien n'est officiellement acté, le simple fait d'y penser nous fait dire que l'on revient de loin.
Et si, dans cette histoire, la France avait au moins le luxe de s’épargner un tunnel de huis clos ? Ok, le pays a fait un choix allant à l’encontre des tendances suivies en Allemagne et dans les autres grands championnats, puisque sa saison 2019-2020 ne devrait pas redémarrer. Mais si les fans de foot français se sont fait couper l’herbe sous le pied par la crise du Covid-19, ils pourront peut-être s’enorgueillir de retrouver un semblant de vie normale plus tôt que leurs voisins. Ce lundi, la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, a ouvert une grille pour un retour des supporters dans les tribunes cet été. « Je souhaite que le retour à la compétition se fasse avec du public, a-t-elle assuré lundi soir à la sortie de l’Instance nationale du supportérisme. Les supporters sont l’âme des stades. » Si ça peut surtout éviter de se retrouver avec des cartons customisés dans les virages…
Rien n’est encore gravé dans le marbre, mais cette sortie laisse supposer que le vide et le silence dans lesquels sont baignés les stades depuis la mi-mars pourraient être rompus dans les prochaines semaines. Et cela n’a rien d’anodin, alors que le plan de déconfinement établi par Édouard Philippe prévoit de laisser les enceintes sportives closes au moins jusqu’au 22 juin et d’interdire les rassemblements de plus de 5000 personnes jusqu’en septembre. « Aujourd’hui, la jauge autorisée est celle donnée par le Premier ministre, 5000 personnes, freinait Roxana Maracineanu. Nous allons travailler pour que si la situation sanitaire le permet, la jauge dans toutes les manifestations puisse augmenter. » De quoi faire frétiller Noël Le Graët.
Joyeux Noël
Comme un certain nombre de Français ayant tenté de réserver leurs vacances en espérant que la bride se relâche un jour, le président de la Fédération française de football avait posé ses options. Selon RMC, le Breton souhaitait ardemment que la finale de la Coupe de France entre le PSG et Saint-Étienne se dispute début août (le week-end du 1er voire celui du 8) en lever de rideau de la nouvelle saison, devant 20 000 personnes au Stade de France. Depuis le début de la crise, Le Graët s’est toujours conformé aux décisions gouvernementales, donnant la « priorité à la santé plutôt qu’à l’argent ». Les signaux positifs laissant entrevoir une fin de l’épisode épidémique le poussent à envisager un retour aux festivités. Du côté de la LFP, les objectifs sont les mêmes : offrir une dernière danse à sa Coupe de la Ligue (avec une finale PSG-OL) avant la reprise du championnat. « Nous travaillons sur plusieurs hypothèses (pour accueillir du public) que l’on présentera au ministère des Sports. Après la prochaine annonce du Premier ministre, nous ajusterons notre dispositif en fonction des possibilités offertes par les autorités publiques. »
Si cette piste peut être appliquée et que l’évolution du virus ne la rend pas caduque (nous ne sommes toujours pas à l’abri d’un retour de bâton), il faudra à ce moment définir les règles du jeu. Le principal enjeu est la gestion des flux de personnes qui convergeraient vers un même lieu. Le genre de scène qui n’a plus été aperçue en France depuis un bon trimestre. « Maintenant, il y a d’autres points à considérer que ceux d’un match de football qui entrent en ligne de compte, poursuivait Roxana Maracineanu. Nous avons bien conscience qu’accueillir 5 000 personnes au Stade de France, ce n’est pas la même chose que dans une salle ou une enceinte sportive de 10 000 places. Il s’agit surtout, pour nous, de la manière dont les supporters se rendent au stade, avec quels moyens de transport. C’est pour ça qu’on tient à responsabiliser les acteurs d’événements aussi bien que les spectateurs pour proposer un protocole qui permet d’assurer tout le monde ».
Du côté des supporters, s’ils peuvent déjà se réjouir des expérimentations qui seront menées pour le retour des fumigènes, ce qui préoccupe, c’est « qu’il n’y ait pas de discrimination et qu’on arrête de substituer aux supporters des mécanismes artificiels de présence », comme l’assure Pierre Barthélémy, l’avocat de l’Association nationale des supporters, au Parisien. Cela suppose donc une consultation qui intégrerait des supporters, désireux de « vivre leur supportérisme de la manière la plus normale possible ». Comprendre : sans un masque sur le nez ou avec une distance de 1,50m entre chaque personne. Pour savoir si tout le monde sortira gagnant de ces décisions, il faudra donc encore patienter. Mais si ça permet à Jean-Michel Aulas de garder un espoir d’être européen l’an prochain, grâce à une victoire en coupe, on pourra peut-être penser à enterrer les haches de guerre. Enfin.
Par Mathieu Rollinger