- Euro 2012 – Équipe de Suède
Suède : Vikings un jour…
Le suspense, les effets de manche, tout ça, en Suède, on n’est pas tellement fan. Le sélectionneur Erik Hamrén a décidé de livrer cash une première et définitive liste réduite des 23 joueurs chargés de rentrer dans le lard des Français, Anglais et Ukrainiens pour le compte du groupe D. Présentation de l’armada viking.
Le cas Ibra
Cette saison encore, Zlatan Ibrahimović a fait le travail, affichant le meilleur bilan statistique depuis le début de sa carrière : 34 buts et 15 passes décisives avec le Milan AC, auxquels il faut ajouter un but et deux passes en sélection. A 30 ans bien tassés, le joueur a pourtant confié dernièrement qu’il commençait à ressentir une certaine usure physique et mentale. « Moins passionnée » , la seule et unique star de Suède depuis la retraite d’Henrik Larsson doit assumer le poids de tout un pays qui compte sur son génie offensif. Après l’échec dans la campagne de qualification pour la dernière Coupe du Monde, il avait décidé pendant quelques mois de prendre sa retraite internationale, avant de finalement revenir sur sa décision à l’été 2010, relancé par l’arrivée d’un nouveau sélectionneur (Hamrén après une décennie d’ère Lagerbäck). Mais combien de temps encore Ibra acceptera-t-il de mener de front sa carrière en club et son rôle de guide de la sélection ? Certainement pas longtemps. Cet Euro est donc l’une de ses dernières chances de briller en jaune et bleu. En même temps, mener une troupe viking avec sa gueule de pirate, quelque part, c’est cohérent.
Källström sur le flanc gauche ?
Derrière Zlatan, l’armée jaune et bleue arrive diminuée en Ukraine. Son successeur annoncé, le prodige de Feyenoord John Guidetti, a dû déclarer forfait, écarté des terrains depuis mi-avril en raison d’une infection nerveuse qui l’handicape à la jambe gauche. Autre blème de taille, l’incontournable Johan Elmander s’est fracturé un os du pied avec Galatasaray et n’est pas certain d’être rétabli dans les temps. L’ancien Toulousain a néanmoins été retenu, de même que Markus Rosenberg, qui n’a plus joué en sélection depuis 2009, et Christian Wilhelmsson, parti depuis quelques temps flinguer sa carrière au Qatar. Attention tout de même à ne pas sous-estimer un pays qui a affiché le troisième meilleur bilan offensif des qualifications, derrière les Pays-Bas et l’Allemagne, avec 31 buts marqués (la présence de San Marino dans leur groupe a aidé, il faut dire…). Pour créer le danger dans le camp adverse, la Suède peut notamment compter sur le très bon ailier droit de Sunderland Sebastian Larsson, auteur d’un doublé lors du dernier amical disputé en Croatie (victoire 3-1 des Suédois). Son pendant à gauche durant la compétition pourrait être le Lyonnais Kim Källström, testé depuis quelques matchs à ce poste plus offensif que son habituel rôle de milieu relayeur. En cas d’absence prolongée d’Elmander, c’est le grand Ola Toivonen, très performant cette saison avec le PSV Eindhoven, qui serait amené à le suppléer dans le 11 de départ.
Svensson et Mellberg, les increvables
Concernant le secteur défensif, Erik Hamrén sait pouvoir compter sur trois indéboulonnables : le récupérateur Anders Svensson, le défenseur central Olof Mellberg et le gardien Andreas Isaksson. Les trentenaires, qui comptent respectivement 126, 112 et 91 sélections, ont l’expérience des rendez-vous internationaux depuis une bonne décennie. En complément d’Anders Svensson, Rasmus Elm (AZ) et Pontus Wernbloom (CSKA) sont en concurrence pour le deuxième poste de milieu défensif. Majstorović forfait, l’axe central doit logiquement être occupé en plus de Mellberg par Jonas Olsson (WBA), tandis que l’autre Olsson, Martin de son prénom (Blackburn), est favori pour animer le flanc gauche. A droite, Lustig (Celtic) et Granqvist (Genoa) sont en balance.
Le souvenir de 1992…
Si on fait le bilan, on se rend compte que l’équipe scandinave se présente avec le profil du parfait outsider qu’elle a toujours été. Le genre d’équipe que la France et l’Angleterre peuvent raisonnablement espérer battre, mais qui ne se laissera évidemment pas faire. Un objectif résumé par Zlatan, qui disait récemment vouloir « rendre la vie difficile à (ses) adversaires » . Les Vikings peuvent s’inspirer du scénario de l’Euro 1992, qu’ils avaient disputé à domicile, époque Brolin, Dahlin, Limpar, Kennet Andersson, Ravelli… La France et l’Angleterre s’étaient déjà trouvées sur leur chemin en poule. Toutes deux avaient mordu la poussière.
La liste :
Gardiens : Andreas Isakson (PSV), Johan Wiland (Copenhague), Pär Hansson (Helsingborg)
Défenseurs : Olof Mellberg (Olympiakos), Martin Olsson (Blackburn), Jonas Olsson (WBA), Behrang Safari (Anderlecht), Mikael Antonsson (Bologne), Mikael Lustig (Celtic), Andreas Granqvist (Genoa)
Milieux : Rasmus Elm (AZ), Anders Svensson (Elfsborg), Pontus Wernbloom (CSKA Moscou), Sebastian Larsson (Sunderland), Kim Källström (OL), Samuel Holmén (Istanbul BB), Emir Bajrami (Twente), Christian Wihelmsson (al-Hilal)
Attaquants : Zlatan Ibrahimović (Milan), Johan Elmander (Galatasaray), Markus Rosenberg (Werder), Ola Toivonen (PSV), Tobias Hysén (IFK Göteborg)
Par Régis Delanoë