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Pourquoi Viktor Gyökeres est une fraude
Encore auteur d'un quadruplé, mardi avec l'équipe de Suède contre l'Azerbaïdjan, Viktor Gyökeres facture 32 pions en 24 matchs disputés cette saison, club et sélection confondus. Mais il est temps de débunker tout ça.
→ Parce qu’il n’y a pas la place pour deux cyborgs
Il est Nordique, c’est une brute, il s’est exporté en Angleterre, sa conduite de balle est aléatoire, il ne sait pas faire grand chose à part placer un ballon dans une cage, et on n’aimerait pas le croiser dans une ruelle mal éclairée passé 21h30 : Erling Haaland ou Viktor Gyökeres ? C’est bien le problème : le Suédois a un goût de déjà-vu. S’il veut vraiment s’installer dans la cour des grands, il va falloir se trouver une nouvelle apparence et un autre style, voire même un autre poste. Son sélectionneur Jon Dahl Tomasson n’a pas besoin d’un numéro quatre, par hasard ?
→ Parce qu’il sort de nulle part
Si vous prétendez connaître Viktor Gyökeres depuis plus de six mois, c’est soit que vous vous infligez l’horrible Liga Portugal, soit que vous êtes tout simplement un menteur. Car avant de percer en plantant des triplés contre Boavista et Farense, le V sortait de nulle part. Ou plus précisément du ventre mou de Championship, à Coventry, où il avait commencé à planter, entre 2021 et 2023, mais même pas assez pour accrocher une montée ou un titre de meilleur buteur. À peine une vingtaine de pions quand le truand Aleksandar Mitrović en plantait 43, bon…
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→ Parce que c’est déjà un vieillard
Avec tout ça, le bonhomme a perdu un peu de temps. Et au moment où le monde commence un peu à s’intéresser à lui, sa carte d’identité affiche déjà 26 ans. Quand Kylian Mbappé et Erling Haaland – au hasard –, eux, mettaient déjà l’Europe à leurs pieds à 19 balais. L’âge auquel Gyökeres quittait la deuxième division de son pays pour l’équipe réserve de Brighton. Deux salles, deux ambiances.
→ Parce que sa célébration est carrément old
Ok, ça claque. Mais ce masque que le buteur forme en joignant ses deux mains sur son visage après avoir fusillé le portier adverse, elle est surtout d’un ancien temps : le personnage de Bane, super-vilain de l’univers Batman auquel le Suédois rend hommage avec cette célébration, a connu son heure de gloire dans The Dark Knight Rises, sorti… en 2012. Depuis, Christopher Nolan a eu le temps de balancer Interstellar, Tenet et Oppenheimer, Tom Hardy (oui, c’était lui derrière le masque) est devenu Mad Max puis Venom, et Christian Bale s’est fait voler la vedette par Ben Affleck puis Robert Pattinson dans le costume de la chauve-souris. Bref, c’est démodé, et ce n’est pas comme ça que tu casseras TikTok, Viktor.
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→ Parce qu’il a encore du boulot
Trente-deux caramels en un trimestre : pas mal. Soixante-et-un en 2024 : propre. Mais relativisons : Leo Messi en 2012, c’est 91 (quatre-vingt-onze, oui) gols avec l’Argentine et le Barça. Gerd Müller en 1971, c’est 85 avec l’Allemagne ou le Bayern. De quoi faire redescendre notre ami : pour atteindre ces sommets, il faudrait rester en surrégime sur toute l’année 2025. Et en phase finale de Ligue des champions contre le Real, Liverpool ou le Stade brestois, ce sera autre chose que face à Sturm Graz ou au fantôme de Manchester City.
→ Parce qu’on attend de le voir dans un vrai championnat
Le Portugal, c’est super. Mais on la connaît, la chanson : signature au PSG ou à Manchester United contre un (beaucoup trop) gros chèque, fiasco sur le terrain, dépression en dehors, prêt à West Ham ou à la Roma, descente aux enfers, longue chute vers l’anonymat et fin de carrière dans l’ombre. Ce n’est évidemment pas ce qu’on lui souhaite, mais c’est ce que l’on craint.
→ Parce que son palmarès le dit
Un titre en D2 suédoise et un autre en D1 portugaise, un an après avoir passé le quart de siècle, ça fait maigre. Surtout quand on a passé toute sa carrière dans des championnats de seconde zone. Et s’il suit l’exemple de son modèle Zlatan Ibrahimović, il ne touchera jamais la Ligue des champions, ni aucun trophée international.
Par Jérémie Baron