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Suède-États-Unis : le choc de tous les possibles
Invaincues en Coupe du monde depuis 2011, les Américaines se frottent ce dimanche à des Suédoises en totale confiance, manifestement pas effrayées par l'enjeu et qui ont déjà joué des mauvais tours aux États-Unis dans un passé pas si lointain. Le suspense promet d'être au rendez-vous.
Le Mondial des Suédoises avait commencé par une grosse frayeur. Largement favorites sur le papier lors de leur entrée en lice face à l’Afrique du Sud – qui s’avérera plus tard être l’une des belles histoires de la compétition -, les Blågult avaient dû attendre une réalisation tardive quasi inespérée d’Amanda Ilestedt pour sortir toute une nation du pétrin (2-1 au final). Depuis, tout va bien dans le meilleur des mondes pour les protégées de Peter Gerhardsson, qui ont engrangé neuf points durant la phase de poules (au même titre que le Japon et l’Allemagne) et claqué neuf pions en trois matchs. La confiance est là, mais la première place acquise dans le groupe G ressemble à un piège en or : en huitièmes de finale, il faudra se coltiner l’ogre américain, qui a terminé deuxième de son groupe E derrière les Pays-Bas, sans impressionner grand monde. Les chiffres peuvent toutefois faire peur : les Stars and Stripes n’ont plus perdu à la régulière en Coupe du monde depuis 2011. Et comme un symbole, cette défaite était arrivée… face à la Suède.
Des raisons d’y croire pour la Suède
Difficile pour autant de se baser là-dessus : de l’affrontement de l’époque, il ne reste que Megan Rapinoe, Alex Morgan et Kelley O’Hara dans l’effectif actuel américain, et en face seules Caroline Seger et Sofia Jakobsson sont encore là aujourd’hui. Mais d’autres motifs d’espoir subsistent pour les Suédoises. À commencer par le duel le plus récent, aux Jeux olympiques de Tokyo, où la partie avait largement tourné à l’avantage des Nordistes (3-0), dans une compétition où elles avaient finalement glané la médaille d’argent, pendant que les Américaines avaient dû se contenter du bronze.
Si Alex Morgan assurait il y a peu qu’il s’agit de « la meilleure équipe que nous ayons jamais eue », les USA n’ont pourtant pas séduit durant les poules. Une victoire 3-0 face au Vietnam (un score presque inattendu tant on pouvait s’attendre à un festival offensif d’une autre envergure) suivi de matchs nuls contre les Pays-Bas et le Portugal, autant dire qu’il n’y a pas vraiment de quoi effrayer la Suède. « D’un point de vue psychologique, nous savons que nous pouvons les battre. Je pense que les joueuses en sont convaincues et moi aussi, je le suis. […] C’est mieux de jouer les Américaines ce dimanche, qu’en demies ou en finale », s’est d’ailleurs avancé en conférence de presse un Gerhardsson sans filtre.
Des Américaines dans le doute ?
Une fébrilité inhabituelle, donc, au sein d’une sélection américaine qui aurait même pu prendre la porte prématurément lorsque le Portugal a trouvé le poteau dans les arrêts de jeu au match précédent. Les célébrations post-qualification ont d’ailleurs très peu plu à la légende Carli Lloyd : « Danser ? Sourire ? La joueuse du match, c’est le poteau. Elles n’ont pas l’air en forme. Elles jouent individuellement et les tactiques sont trop prévisibles. L’équipe a de la chance de ne pas être rentrée à la maison. Je suis pour la positivité, mais en même temps, les acclamations, la danse, j’ai un problème avec ça. »
De l’autre côté de l’Atlantique, les interrogations se multiplient également autour de Vlatko Andonovski, à la tête de la sélection depuis 2019 et réputé comme très conservateur, n’ayant jamais réellement convaincu au niveau du jeu proposé par son équipe. C’est pourtant vers lui que les États-Unis vont devoir se tourner afin de trouver des solutions à deux sujets particuliers : une nouvelle adaptation tactique à déterminer en l’absence de Rose Lavelle, coupable d’avoir écopé de deux cartons jaunes, et les doutes autour d’Alex Morgan, toujours muette dans la compétition et plus globalement depuis le 21 mai dernier avec son club de San Diego. Dans un Mondial où les surprises s’enchaînent, le vrai exploit ici serait peut-être de voir les USA s’en sortir facilement au vu du contexte peu favorable. Il n’y a plus qu’à sortir le popcorn et à s’installer confortablement.
Par Alexandre Lejeune