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Subasic, l’assurance sans risque de Monaco
Débarqué pour sortir Monaco de Ligue 2, puis céder sa place à un gardien plus glamour, Danijel Subašić squatte toujours les bois de l'ASM depuis trois ans. Grâce au fair-play financier diront ceux qui ne l'ont pas vu jouer, grâce à une fiabilité rare vous diront les habitués de Louis-II...
Lorsqu’il débarque sur le Rocher en janvier 2012 avec la première vague de recrues de Dmitri Rybolovlev, Danijel Subašić est loin d’être une référence planétaire. International croate, il débarque de l’Hajduk Split, dont il était le titulaire indiscutable jusqu’à une brouille concernant sa prolongation de contrat, et n’a a priori qu’un rôle simple : faire de l’AS Monaco une machine de guerre pour la Ligue 2 avant de céder sa place à plus fort une fois en Ligue 1. Comme Wolf, comme Kagelmacher, comme Tzavellas, comme beaucoup d’autres encore…
Plus fort qu’un finaliste de Coupe du monde
Plus de trois ans plus tard, le Croate est pourtant toujours titulaire indiscutable dans les bois monégasques. Ce n’est pas faute d’avoir annoncé les plus grands gardiens – Lloris, Mandanda, Čech – ou de lui avoir mis des concurrents dans les pattes, comme Sergio Romero, gardien titulaire de la sélection argentine au début de la saison 2013-2014. Ce dernier, aujourd’hui à la Sampdoria, a beau avoir disputé le Mondial dans la peau d’un titulaire et d’un finaliste, il n’a jamais su déloger Subašić, gardien qui, de lui-même, dit « ne pas faire le cirque » , mais se contenter de bosser. Et qui a désormais suffisamment convaincu comme en atteste sa prolongation de contrat jusqu’en 2018.
Contrairement à hier, Danijel Subašić a peut-être enfin acquis un statut à Monaco, grâce à sa régularité symbolisée par sa série de 847 minutes sans but encaissé en Ligue 1 cette saison, mais aussi quelques parades déterminantes, notamment contre Arsenal en Ligue des champions. « Il est déterminant et décisif très souvent, il a peu de choses à faire, mais le fait bien à chaque fois » estime Simon Pouplin, gardien de l’OGC Nice. Pour ce dernier, le plus impressionnant chez son confrère croate est de le voir rarement passer à travers et, surtout, ne jamais donner l’impression d’être affecté par les éléments extérieurs : « Au-delà de ses performances, il a un mental costaud, car depuis son arrivée en Ligue 2, son statut a été remis en question chaque saison, et à chaque fois, il a su s’affirmer. »
« Pas de gestes superflus »
Peu médiatique, aucunement excentrique même s’il sait s’offrir le luxe d’un but sur coup franc en fin de saison 2011-2012, Subašić a fini de convaincre la Ligue 1 qu’il était un gardien de tout premier ordre. Sobre, mais pas moins exemplaire, car « il ne prend pas de risques inutiles, n’a pas de gestes superflus à l’image d’un Grégory Coupet quand il était le meilleur gardien de Ligue 1 avec Lyon » analyse Pouplin. Cette saison, Subašić n’a manqué qu’un seul match de Ligue 1, le 22 mars pour la victoire de Monaco à Reims (3-1), ce qui a offert à Maarten Stekelenburg, plus de 50 sélections avec les Pays-Bas, l’occasion de sortir un peu de l’ombre de l’ancien pilier de l’Hajduk Split. Ce dernier a beaucoup moins de sélections avec la Croatie, où il n’est devenu titulaire que depuis septembre et le retrait post-Coupe du monde de l’inoxydable Stipe Pletikosa (36 ans). Le seul qui, jusqu’à présent, a su tenir Subašić à l’écart d’un statut de numéro 1…
Par Nicolas Jucha
Propos de Simon Pouplin recueillis par NJ