- C1
- J1
- FC Barcelone-PSV Eindhoven
Suárez-Lozano, l’air de famille
Harceleurs de défenses au sein de leur club respectif, Luis Suárez et Hirving Lozano vont s’affronter an Camp Nou pour la première journée de cette poule de la mort. Mais au-delà de cet affrontement, ces retrouvailles sont placées sous le signe de l’hérédité.
Il y a des signes qui ne trompent pas. Auteur d’un règne sans partage en Eredivisie depuis la saison 2014-2015, le PSV Eindhoven s’était fait griller la politesse par le Feyenoord Rotterdam et l’Ajax Amsterdam en 2016-2017, bouclant son championnat national au troisième rang. L’an passé, les Boeren (Fermiers, en VF) ont remporté une vingt-quatrième couronne pour, à nouveau, se placer sur le trône suprême des Pays-Bas. Grâce à qui ? Grâce, en majeure partie, au recrutement d’Hirving Lozano, ailier virevoltant à fort potentiel du FC Pachuca. Depuis, le Mexicain se régale dans son nouveau terrain de jeu et cumule les distinctions, avec 25 buts et 12 passes décisives en 42 rencontres disputées sous le maillot du PSV. Une trajectoire qui ressemble curieusement à celle de l’actuel buteur du FC Barcelone Luis Suárez.
Chucky, la gâchette et le rouge
Débarqué en 2006 à Groningue dans le but de se rapprocher de sa bien-aimée Sofia, El Pistolero avait mis quatre saisons avant de remporter le championnat néerlandais à la suite d’un transfert à l’Ajax Amsterdam. L’Uruguayen avait alors 24 ans et s’apprêtait à être transféré chez les Reds de Liverpool l’été suivant. En avance d’une année sur son aîné pour remplir son CV, Lozano détient déjà un savoir-faire de qualité que Suárez reconnaissait début septembre aux micros d’ESPN, avant un Mexique-Uruguay organisé à Houston, au Texas. « Ce qu’il m’est arrivé de meilleur en tant que Sud-Américain, c’était de passer par le football néerlandais. Cette école est la meilleure d’Europe, que ce soit du point de vue de la maturité ou de ceux des différents aspects du jeu. » La philosophie de jeu, pourquoi pas, la maturité, peut-être moins.
Depuis la fin de son passage aux Pays-Bas, Suárez garde un œil sur le championnat qui l’a fait connaître en Europe comme en témoigne son évaluation de Lozano au sein du PSV. « Aujourd’hui, Chucky Lozano fait d’énormes efforts aux Pays-Bas et cela se concrétise par d’excellents ratios. » Dès lors, un détail n’a pas dû lui échapper la saison passée : la capacité de Chucky, surnom donné par ses coéquipiers de Pachuca en référence à sa discrétion face aux médias, à recevoir un carton rouge pour excès d’engagement. Au match aller comme au retour, le feu follet du PSV est en effet exclu contre Heerenveen. Résultat des courses : cinq matchs de suspension. Là encore, la ressemblance avec Suárez, sanctionné de sept matchs de suspension pour avoir mordu Otmar Bakkal à l’épaule lors d’un Ajax-PSV en 2010, laisse songeur.
Osorio : « Hirving sera dans le top 4 d’un des quatre grands championnats européens »
Reste qu’au-delà de ses excès comportementaux, Hirving Lozano s’avère être un joueur capable de renverser un pays à lui seul. Luis Suárez avait éliminé l’Angleterre du Mondial 2014 à l’aide d’un doublé ? Lozano inscrit le seul but du match contre l’Allemagne, championne du monde en titre (1-0). À la suite de cet exploit, Juan Carlos Osorio expliquait ne pas être inquiet pour l’avenir de son poulain, estimant que « Hirving sera dans le top 4 d’un des quatre grands championnats européens » .
Vitesse, agilité, technique suave, sens du déplacement et qualité de finition optimale : oui, Chucky Lozano détient toutes les capacités pour être le fils spirituel d’un Suárez en Angleterre. À moins que l’homme soit plus attiré par l’Espagne. Selon le journal hebdomadaire barcelonais Don Bálon, le Barça se serait renseigné sur le profil de Lozano peu avant la fin de la saison dernière sur les conseils directs de… Luis Suárez. Les chiens ne font pas des chats.
Par Antoine Donnarieix