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Suarez, l’autre

Eric Maggiori
Suarez, l’autre

Il s’appelle Suarez, il est sud-américain et enfile les buts. Pourtant, il ne joue pas à Liverpool et ne se prénomme pas Luis. Matias Suarez, 23 ans, attaquant d’Anderlecht, est actuellement le meilleur buteur de l’Europa League, avec six pions en quatre matches. Mais au fait, c’est qui ?

Depuis qu’il a fait péter les scores avec l’Ajax et l’Uruguay, on ne parle plus que de lui. Et d’autant plus depuis qu’il a signé à Liverpool. Luis Suarez par ci, Luis Suarez par là, des buts avec les Reds, un quadruplé avec la Celeste. De quoi éclipser la concurrence. Et cette concurrence, elle dépasse aussi les bords de la Mersey. Elle s’étend jusqu’en Belgique. En Belgique ? Oui. Du côté d’Anderlecht, à Bruxelles, un joueur, en particulier, souffre de la popularité du buteur uruguayen. Non pas qu’il doive s’y confronter sur la pelouse. Ni même dans la presse. Non. Matias Suarez porte juste le même nom. Et ça, c’est dur. Imaginez donc, demain, un nouveau joueur qui débarque, et qui se nomme John Rooney, ou Sergio Messi. Pas évident à gérer, même si certains cas, comme celui des Ronaldo(s), font jurisprudence.

Alors, qui est donc ce Matias Suarez ? Ce que l’on sait, c’est qu’il est actuellement le meilleur buteur de l’Europa League. Un luxe, lorsque l’on sait que ses prédécesseurs sur le trône se nomment Falcao, Oscar Cardozo et Claudio Pizarro. Une affaire de Sud-Américains. Pour Suarez, c’est déjà six buts en quatre rencontres : un triplé contre l’AEK Athènes, un but face au Lokomotiv Moscou, et deux pions (un à l’aller, un au retour) contre Sturm Graz. Six buts, donc, auxquels s’ajoutent six autres, inscrits en championnat de Belgique. On l’aura compris : ce Suarez-bis n’est pas étranger au début de saison canon d’Anderlecht : leader du championnat belge, elle est également la seule équipe à avoir réalisé un carton plein (12 points sur 12) en Europa League. Alors, Suarez, pâle copie, ou original ?

D’indésirable à indispensable

Moins médiatisé que son homonyme, Matias Suarez n’est pourtant pas tout nouveau sur la scène européenne. Cela fait déjà trois saisons qu’il évolue à Anderlecht, club avec lequel il a remporté le championnat belge en 2010, et la Supercoupe la même année. Ses stats : 2 buts lors de sa première saison, 15 pour sa deuxième année, 10 la saison dernière, et déjà 12, donc, cette saison. A désormais 23 ans, on pourrait voir là un joueur arrivé enfin à maturité. Et pourtant, il y a encore quelques mois, c’était loin d’être gagné. En effet, cet été, Suarez a sérieusement pensé à mettre les voiles, à cause du peu de temps de jeu qui lui était offert. La preuve avec des déclarations lâchées au mois de juillet au journal Nieuwsblad. « A l’entrainement, je continue de travailler pour prouver au coach qu’il se trompe. Mais je crains de ne pas y parvenir, car mon style de jeu ne plait pas à l’entraineur. Moi, j’aime les combinaisons courtes, mais le coach préfère de longs ballons en profondeur. J’aime sentir le ballon, dribbler, provoquer l’adversaire. Mais l’entraineur, lui, n’aime pas ça » assure-t-il.

Le fameux coach, c’est Ariel Jacobs. Si Suarez semble être persuadé que celui-ci le déteste, les mots sonnent différemment dans la bouche du technicien belge. « J’ai toujours été persuadé qu’il avait les qualités pour réussir ici. D’ailleurs, il y a deux ans, quand un club russe est arrivé avec une grosse offre, j’ai été l’un des seuls à vouloir le retenir » déclare l’entraîneur après une victoire, au mois de septembre, contre l’AEK Athènes. Le syndrome Calimero ? Pas tout à fait. Suarez n’a pas tort à 100% lorsqu’il affirme que Jacobs lui accordait peu sa confiance. C’est pourquoi, aujourd’hui, il vit son début de saison flamboyant comme une double revanche. « Je me sens pousser des ailes. L’an dernier, j’avais perdu toute confiance en mes moyens. Quand j’avais l’occasion de jouer, je me plantais car je voulais bien faire. Le coach ne m’a fait aucun cadeau. Si je joue, je ne le dois qu’à moi. Aujourd’hui, je sais que je peux être un joueur important » affirme-t-il il y a quelques semaines, après son sixième but en Europa League. Suarez est donc un joueur hargneux, qui ne lâche rien et qui donne tout jusqu’à obtenir ce qu’il souhaite. Comme qui ?

Lukaku, Soulier d’Or et Barça

Né à La Falda, formé à l’Union San Vicente, Matias Suarez fait ses premiers pas professionnels à Belgrano, en 2005. Il a alors 17 ans. Il termine meilleur buteur du club lors de la saison 2007, ce qui attire les regards de quelques clubs européens. C’est Anderlecht qui empoche la mise. Un pari d’avenir. Bûcheur, il a tout de même du mal, lors de ses premiers mois, à s’adapter au football européen. Au sein d’Anderlecht, il est quelque peu éclipsé par des joueurs comme Biglia, Gillet et doit, dès sa deuxième saison, s’accommoder de l’explosion de Lukaku. Difficile, dans cette situation, de se faire une place au soleil. Mais Suarez ne se résigne pas et bosse dans son coin. Souvent seul. Aujourd’hui, cette période un peu sombre semble définitivement oubliée. Suarez joue, Suarez marque, Suarez régale. Et ce n’est pas sa compagne, Magali, qui va s’en plaindre. « Il a gagné en confiance, c’est la base de tout. Il joue où il se sent le mieux sur le terrain et cela porte ses fruits. Maintenant, il est beaucoup plus heureux. Cela se voit aussi quand il rentre à la maison. Avant, il lui arrivait d’être triste. Aujourd’hui, il dégage une incroyable joie de vivre » raconte-t-elle dans une interview à la BH.

Plus épanoui, donc plus performant, Suarez se retrouve même aujourd’hui candidat au Soulier d’Or, une récompense remise chaque année par le quotidien Het Laatste Nieuws, et qui a son importance Outre-Meuse. « Moi prétendant au Soulier d’Or? Ce serait un honneur, mais tout à fait inattendu. Pour moi, Lucas Biglia est de loin le meilleur joueur de Belgique. Il est certes blessé à l’épaule, mais il aurait déjà dû gagner par deux fois le Soulier d’Or » rétorque-t-il, entre modestie et altruisme. Ce fan absolu du Barça, une équipe « qu’il prend toujours à la Playstation » , dixit sa fiancée, peut donc envisager son avenir en Europe plus sereinement. Lui qui avait envisagé de rentrer en Argentine cet été pourrait effectivement partir en juin prochain, mais direction un club européen encore plus prestigieux. « Le Sporting d’Anderlecht pourrait demander une somme très importante pour qu’il soit transféré. Pour moi, il vaut entre 15 et 20 millions d’euros » assure d’ailleurs Dejan Velkovic, l’agent de son compère en attaque, Milan Jovanovic. Luis Suarez, lui, a couté 26,5 millions à Liverpool. Encore quelques buts, quelques lucarnes, et Matias sera peut-être le plus cher des Suarez. Une sacrée victoire, une fois.

Brest, capitale des Côtes d’Amour

Eric Maggiori

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