- Liga J8
- Atlético de Madrid-FC Barcelone (1-1)
Suárez à la rescousse du Barça
Longtemps menés, et même dominés, les Blaugrana regagnent leur Catalogne avec un point du nul, estampillé Luis Suárez, en forme de miracle (1-1). Mais l’Atlético a de quoi se rassurer, car à défaut d’un succès, il a fait tanguer le leader de Liga.
Atlético de Madrid 1-1 FC Barcelone
Buts : Saúl (21e) pour l’Atlético // Suárez 82e) pour le Barça
Qu’importe que leur antre s’appelle Vicente-Calderón ou Wanda Metropolitano, les Colchoneros souffrent toujours autant à l’heure de terrasser le FC Barcelone. Ce que n’a pas manqué de rappeler Luis Suárez, buteur providentiel à dix minutes du terme d’une tête aussi ratée que décisive, qui permet in extremis au leader de Liga de conserver son invincibilité. Pour le retour de la Catalogne en Castille, les Blaugrana peuvent donc se targuer d’en ressortir vivants, eux qui comptent toujours six points d’avance sur leur adversaire du soir, et autant sur leur ennemi merengue. Pourtant, ce point du nul a mis une éternité à se dessiner, tant le plan tout en béton de Diego Simeone a longtemps étouffé les idées barcelonaises. Côté matelassier, la frustration est grande, mais la saison est encore longue et les ambitions de soulever la Liga restent intactes.
À Griezmann le danger, à Saúl l’efficacité
Ce n’est qu’une illusion, un mirage blaugrana qui ne dure que trente secondes, soit l’intervalle nécessaire à Messi pour lancer le chronomètre du Wanda Metropolitano, puis les hostilités en faveur des Catalans. En trompe-l’œil, donc. Car après cette infiltration initiale de la Pulga, les joueur du Cholo Simeone récupèrent les clés de leur verrou, qu’ils jettent sitôt après l’avoir fermé à double tour. La démonstration de la consistance du béton local peut alors commencer, et contrairement à l’éphémère offensive barcelonaise, se prolonge jusqu’au sempiternel quart d’heure de pause. Pour ce, le bloc de l’Atlético s’emploie à contrecarrer le leader de la Liga en deux temps, le premier en asphyxiant les sorties de balle adverses grâce à un pressing haut et soutenu, le second en se repliant dans ses 22 mètres, tel un quinze de rugbymen assigné à la protection de sa ligne d’essai.
La comparaison avec le monde de l’ovalie s’arrête là. D’autant que les Madrilènes savent, en l’espace d’une récupération, transformer leur hargne de défenseurs en pragmatisme offensif. C’est d’abord les pieds d’Antoine Griezmann – lucide dans son placement entre la doublette de centraux et Busquets – qui font rugir le nouveau fief des Rojiblancos par deux fois en l’espace d’une minute. Le Français se projette après une seule passe en face à face avec Ter Stegen, impérial sur sa ligne. Mais le portier teuton ne peut rien, quelques instants plus tard, face à la tentative lointaine, mais soudaine de Saúl. Fidèles à la tradition de Simeone, ses hommes laissent alors la possession aux Catalans en s’efforçant de la rendre stérile. Une mission qu’ils remplissent, jusqu’à la reprise du second acte, pour une nouvelle fois alterner entre un harcèlement haut et un attentisme de façade.
Le Pistolero en aphrodisiaque catalan
Ce retour des projections soniques de Griezmann, Correa et Carrasco rend au Metropolitano des faux airs de Vicente-Calderón. Mais ô combien contre-productifs, ces chants au rythme des « Atlétiiiii, Atlétiiiii… » éteignent les consignes de Don Diego et l’allant des Colchoneros. Tout le contraire de Messi. Car à défaut d’un collectif huilé, le FCB peut toujours compter sur le sauveur argentin, capable de transformer n’importe quel ballon en or. Ce qu’il est proche de réaliser, que ce soit sur un coup franc qui s’écrase sur le montant d’Oblak, puis d’une frappe aux onze mètres qui fuit le cadre d’un rien. En contenant les velléités de la Pulga, les Castillans pensent tenir le bon bout et relancer les débats en Liga. Erreur fatale, car sur une montée de l’entrant Sergi Roberto, Luis Suárez punit le placement défensif hasardeux de l’Atlético et rend au Barça son invincibilité.
Résultats et classement de Liga Retrouvez toute l’actualité de la LigaPar Robin Delorme