- C3
- 2e tour
- Maccabi Haïfa-Strasbourg (2-1)
Strasbourg, fragilité dépassée
Fébriles derrière pour leur deuxième match d'une saison qui commence très tôt pour eux, les Alsaciens ont tout de même été capables de surpasser leur faiblesse défensive pour continuer leur aventure européenne avec une qualification au troisième tour préliminaire de League Europa. Malgré une défaite sur la pelouse du Maccabi Haïfa, qui pourrait leur être utile pour la suite.
Se plaindre, ce serait faire la fine bouche. D’ailleurs, voir le verre à moitié vide n’est jamais passé par l’esprit des habitués de la Meinau. Strasbourg s’est qualifié au troisième tour préliminaire de l’Europa League, a offert des tremblements de filets à son public et le stade aura droit à un nouvel épisode européen lors de la manche retour contre le Lokomotiv Plovdiv (qui s’est incliné 3-1 sur le terrain du Spartak Trnava, mais qui s’en est sorti grâce à sa victoire 2-0 à domicile et à la règle du but à l’extérieur) le 8 août prochain.
Que demander de plus ? Davantage de confiance, de maîtrise et de supériorité ? Ce serait beaucoup réclamer, à l’heure où le Racing vient juste de disputer son deuxième match de la saison et entame sa saison 2019-2020 avant tous les autres clubs français. Dans ce contexte, difficile d’exiger des Alsaciens une copie parfaite sans la moindre faute ou le moindre doute. En revanche, utiliser ces premières rencontres et les erreurs commises durant ces 180 minutes peut être profitable pour la suite de l’aventure continentale.
Trois buts encaissés, en quatre tirs cadrés
Car il faut le dire : dans les deux manches, Strasbourg a joué avec le feu israélien et s’est fait peur du début à la fin. Le Racing a été mené en Alsace l’espace de six minutes, puis au Maccabi Haïfa alors qu’il avait ouvert le score grâce au duo Adrien Thomasson-Ludovic Ajorque et n’avait plus qu’à contrôler son avance de trois points. Oui, mais voilà : à cette période de l’année, la mission « gestion » était complexe et rendue encore plus compliquée par les erreurs individuelles et la fébrilité défensive des Français.
Ainsi, le RCS et ses 73% de possession de balle a réussi à encaisser deux buts et a été sauvé à deux reprises par ses montants lors du duel disputé dans l’Hexagone devant un rival attentiste qui n’a frappé que… quatre fois, dont trois tirs cadrés (contre 27 et huit, zéro corner à six). Durant la revanche, le vainqueur de la Coupe de la Ligue a craqué deux fois avant la pause alors que les locaux ont essayé… un seul tir cadré et trois frappes en tout (contre quatre et six), selon les étranges statistiques officielles. C’est dire si le réalisme avait choisi son camp, en cette fin de mois de juillet et ce début du mois d’août.
Souffrir, pour grandir
Malgré tout ça, et malgré la contre-performance d’un Stefan Mitrović (heureusement ?) absent à la Meinau ou encore la blessure au dos de Matz Sels, Strasbourg a résisté même s’il a flippé jusqu’au bout et une tentative d’Awad qui a frôlé le poteau de Kamara à la 90e minute. Or, quoi de mieux pour souder un groupe et voir la suite avec optimisme que de réussir en souffrant ?
« Ces rencontres vont nous faire grandir, a d’ailleurs réagi, à raison, Thierry Laurey après la partie. On n’a pas mis tous les ingrédients, dans notre jeu, pour aller un peu plus de l’avant. En ouvrant le score, on aurait dû se rendre le match un peu plus facile mais on a dû puiser dans nos ressources pour garder l’avantage du match aller. On n’a pas été à 100%, mais les garçons ont été vaillants. L’essentiel est assuré : on est qualifié pour le troisième tour préliminaire, et on va essayer de continuer l’aventure. »
Une semaine pour préparer, avancer et progresser
L’entraîneur s’est, semble-t-il, accroché avec Dimitri Liénard une fois le coup de sifflet final prononcé ? Pas de quoi en faire tout un fromage, le munster strasbourgeois sentant fort la satisfaction du devoir accompli et le désir de prendre à bras le corps ce parcours du combattant les menant potentiellement en League Europa.
Au troisième tour, le Racing ne pourra peut-être pas compter sur une supériorité numérique ou sur une barre transversale pour le sauver. Mais il sera sûrement davantage dans le rythme, plus en forme et mieux préparé. L’avantage de commencer avant tout le monde, c’est en effet de pouvoir observer ce qui marche moins bien et ce sur quoi il faut travailler. Laurey le sait, ses soldats aussi. Désormais, ils ont une belle semaine pour progresser. Déjà.
Par Florian Cadu